Pour les vieux thrashers, le nom de Pelle Ström évoque peu être le groupe de thrashmetal
Agony, auteur de l’un des seuls album de thrash issus de Suède durant les année 80, l’honorable The First Defiance paru en début d’année 1998 chez Under one Flag, la fameuse division speed thrash de Music for
Nation, qui possédait notamment les licences de distribution de
Bathory,
Onslaught,
Possessed, Death,
Nuclear Assault ou
Dark Angel. Bref, peu après l’enregistrement de l’unique album d’
Agony et d’ailleurs peu avant sa séparation, le guitariste se rapproche de Rasmus Eckman pour fonder l’entité
Comecon à Stockholm en 1989. Bien que basés dans la capitale où s’agite un petit foyer autour de Nicke Andersson, Johan Edlund ou Mike Amott (
Entombed,
Tiamat,
Carnage), qui définissent ensemble les contours du deathmetal suédois, les deux guitaristes sont relativement à part dans le circuit, jouant un mélange de thrash et de death assez éloigné de celui de ses confrères.
Mais la bande doit avant tout sa notoriété au jour où elle récupère par l’intermédiaire de son label Centurymedia le growler LG Petrov, fraichement viré par le leader Nicke Andersson pour une sombre histoire de petite amie. L’écurie envoie alors son nouveau protégé aux Sunlight Studios sous la houlette de Tomas Skosgberg, pour les sessions de son premier album
Megatrends in Brutality, à paraître à la rentrée 1992. Flanqué d’une pochette non sans rappeler les sorties deathmetal du moment,
Comecon semble être la nouvelle sensation du label, après le succès d’
Entombed,
Dismember,
Unleashed ou Grave, sans occulter
Carnage ou
Merciless passés toutefois un peu plus inaperçus.
Possédant un rythme globalement soutenu,
Megatrends in Brutality lâche un mélange de death et de thrashmetal direct & nerveux, et défile ainsi avec une grande fluidité. Depuis le tempo entrainant du morceau Future Belong To Us jusqu’aux riffing très acéré de Teuton Tantrums, l’ensemble est relativement accrocheur. Si selon leurs dires, Markus Eckman et Pelle Ström ne connaissent guère la scène deathmetal de l’époque, il faut effectivement reconnaitre combien leurs riffs sont assez originaux, aux accents parfois rock, ne ressemblant vraiment ni aux
Entombed,
Pestilence ou
Morgoth du moment, d’où cette distinction assez appréciable.
Mais au-delà de titres énergiques et percutants, sans non plus se hisser vers des sommets,
Megatrends in Brutality ne dégage pas de réelle atmosphère, possédant globalement une couleur assez fade.
Comecon ne parvient également pas à se forger d’identité particulière, à l’image de sa pochette, de son logo, de sa production Sunlight et des vocaux LG Petrov, calqués sur un modèle deathmetal qui ne correspond vraiment ni à ses riffs, ni à son look, ni à ses paroles traitant de divers sujets de société.
Comecon effectue donc une entrée en demi-teinte, faute à son label certainement trop pressé d’en faire une nouvelle révélation deathmetal, travaillant dès lors son image en cumulant maladroitement les stéréotypes. Sans renverser des montagnes, les morceaux de
Megatrends in Brutality proposent pourtant un cocktail deathrash original et entraînant, loin des sentiers battus de l’époque.
Fabien.
Fabien.
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