Une année après
Megatrends in Brutality, son premier album perfectible mais néanmoins prometteur,
Comecon revient avec un line up quelque peu remanié.
Outre l’arrivée de Fredrik Palsson derrières les fûts, Rasmus Eckman et Pelle Ström parviennent à recupérer le redoutable Martin Van Drunen grâce à leur label, transfuge de
Pestilence et d'
Asphyx et remplaçant de LG Petrov, ayant quant à lui définitivement réintégré les rangs d’
Entombed. La nouvelle formation rejoint alors Tomas Skogsberg aux Sunlight Studios en été 1993 pour les sessions de son second effort,
Converging Conspiracies, sortant en fin d’année pour le compte de son écurie
Century Media, désormais plus puissante.
Evitant les précédentes maladresses,
Comecon rompt notamment avec l'illustration stéréotypée de son premier album, pour adopter une superbe peinture de Bruegel, "The
Tower Of Babel". Le groupe garde enfin ses thèmes éloignés du deathmetal, abordant divers sujets de sociétés de manière fort subtile.
Musicalement, l’effort est également plus convaincant. Eckman et Ström conservent leur riffs deathrash atypiques, mais multiplient cette fois les variations au sein des titres, incorporant parallèlement de nouvelles sonorités, à l’image des acoustiques de Community, des accents orientaux d’Ethno Surge, ou de l'opposition entre mélodies et palm muting meurtriers de l’excellent The House. Mais, le tour de force de
Converging Conspiracies réside davantage dans le recrutement de Martin Van Drunen, qui apporte une coloration formidable à chacun des morceaux grâce à son chant guttural & ecorché inimitable.
Brisant les stéréotypes et la relative linéarité de son prédécesseur,
Converging Conspiracies affiche un concept et un deathrash collant manifestement plus avec la personnalité de
Comecon. Toutefois, l'originalité de l'album et la présence profitable de Van Drunen ne suffisent pas à imposer le groupe suédois sur le devant de la scène, noyé au milieu d’une myriade de formations de qualité équivalente, qui inondent dangereusement le marché en cette fin d’année 1993. Toutefois, le disque vieillit fort bien sur ma platine. C'est toujours un plaisir.
Fabien.
Sinon, c’est toujours un plaisir de lire ou d’échanger autour de ces vieilles critiques, qui valent ce qu’elles valent, mais qui permettent au moins ces échanges croustillants plus de quatre années après ces rédactions.
Fabien.
J'avais complètement zappé que Pelle Strom avait bifurqué chez Comecon après le split d'Agony. Album d'Agony, qui, à l'inverse du commentaire de Fabien (une fois n'est pas coutume), m'avait particulièrement bluffé par la qualité de ses compositions, particulièrement accrocheuses. Album sur lequel je reviens d'ailleurs fréquemment. Sur ce second Comecon, la présence de MVD apporte clairement un vrai plus aux titres, ceux-ci étant très incisifs mais aussi très classiques pour certains ("Community" à la fois surprenant et traditionnel selon les passages, assez révélateur de l'ensemble).
Mention à la qualité du son, accordé moins grave que sur les productions de Skoksberg en général, et apportant un aspect rêche spécifique à l'album. A savoir que Floga Records a réédité cette année ce disque, à la pochette imposante et parfaitement choisie qui permit de distinguer ce second disque de la masse, dont le seul réel défaut est d'être sorti à une période particulièrement dense en sorties marquantes, obligeant le deathster à faire des choix d'achats cornéliens. Dommage que les changements de line-up n'aient pas permis à ce groupe de perdurer et de s'inscrire dans les références du genre.
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