Marching Out

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
18/20
Nom du groupe Yngwie Malmsteen
Nom de l'album Marching Out
Type Album
Date de parution Septembre 1985
Labels Polydor
Polygram
Style MusicalGuitar Hero
Membres possèdant cet album264

Tracklist

1.
 Prelude
 01:00
2.
 I'll See the Light Tonight
 04:24
3.
 Don't Let It End
 04:07
4.
 Disciples of Hell
 05:53
5.
 I Am a Viking
 05:58
6.
 Overture 1383
 02:59
7.
 Anguish and Fear
 03:47
8.
 On the Run Again
 03:22
9.
 Soldier Without Faith
 06:08
10.
 Caught in the Middle
 04:17
11.
 Marching Out
 03:08

Durée totale : 45:03

Acheter cet album

 $13.98  23,00 €  21,80 €  £21.08  $19.95  19,99 €  22,00 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Yngwie Malmsteen


Chronique @ samolice

08 Janvier 2012

La confirmation d'un immense talent qui inspire encore aujourd'hui beaucoup de vos groupes préférés

Camarades SOMiens, en matière de musique, que connaissez-vous de la Suède?

- « Abba !!!!! »
- Tu sors…

J’imagine que certains parmi vous ont cité In Flames, Amon Amarth, Arch Enemy ou bien encore Opeth. En revanche, il y a fort à parier que les quadragénaires ont eu immédiatement à l’esprit un nom, celui de Ingw..., Yingw..., Yniwg, pardon, Yngwie Malmsteen. Voici donc, débarquant sur SOM à bord de son beau drakkar, ce fameux guitariste à la réputation sulfureuse…

Né à Stockholm le 30 juin 1963, le jeune Lars Johan Yngue Lannerbäck ne manifeste aucun intérêt particulier pour la musique jusqu’à ce 18 septembre 1970 où un hommage est rendu par la télévision à Jimi Hendrix. Il découvre ensuite Deep Purple et les influences classiques de Ritchie qui attisent sa curiosité. Vers 19 ans, une de ses démos atterrit sur le bureau de Mike Varney, boss du label Shrapnel Records, qui va fortement contribuer à répandre la parole d'un nouveau courant musical, le shred.
En cette fin d’année 82, Varney branche Yngwie avec un jeune groupe américain dont il s’occupe, Steeler (Ron Keel)avec lequel il enregistre un premier album éponyme. Yngwie continue à forger ses armes métalliques au sein d’Alcatrazz(Graham Bonnet), le temps d'un magnifique album «No Parole from Rock 'n' Roll» (1983) et d’un «Live Sentence» (1984) enregistré au Japon et disponible après son départ du groupe, ce qui motivera Malmsteen à tout faire pour empêcher la sortie du disque (raté !).
Désirant un contrôle artistique total sur son œuvre, Yngwie décide donc de tenter l’aventure en solo (bon en fait Bonnet le vire). «Rising Force» (1984), superbe premier album (presque entièrement) instrumental fait l’effet d’une bombe et s’affirme comme une vraie réussite : meilleur album rock de l'année pour Guitar Player Magazine, nomination au Grammy Award catégorie «meilleur album rock instrumental» et une 60ème place au Billboard 200 US. Accusé d’accélérer les bandes d'enregistrements tellement il joue vite (la même "réputation" a accompagné Dragonforce il y a quelques années si je me souviens bien), Malmsteen a frappé un grand coup. Un an plus tard, notre suédois est de retour avec l’album «Marching Out». Il a 22 ans. A sa sortie, certains fans sont déçus. Pourquoi pas un autre album instrumental? Selon les dires mêmes de Yngwie, «Rising Force» aurait vu le jour un peu par accident, la maison de disques ayant fait pression pour qu'il soit instrumental afin de plaire au marché japonais. La suite de la carrière de Malmsteen semble donner du crédit à ces propos puisqu’il n’a depuis jamais vraiment abusé d’albums instrumentaux.

Disons le tout net, je considère que les titres instrumentaux de «Marching Out» sont inférieurs à ceux du premier, ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils soient mauvais. "Overture 1383", titre que Yngwie aurait choisi en buvant une Löwenbräu , bière allemande qui serait brassée depuis... 1383, offre un beau final mais tarde à démarrer. Le titre éponyme; "Marching Out" rappelle "Black Star" de l'album précédent avec son rythme mid-tempo mais peine à garder l'intérêt de l'auditeur du fait notamment de l’insupportable fade out d’une minute. En revanche, à l'inverse du précédent album sur lequel les 2 titres chantés n'étaient guère passionnants ("Now Your Ships Are Burned", très moyen, et "As Above So Below", un peu plus convaincant), Malmsteen prouve ici pour la première fois qu'il est précisément capable d'écrire de très bons morceaux chantés. La grande majorité des titres proposés sur ce deuxième album offre ainsi des compositions qui ne sont jamais un simple prétexte à une descente et remontée (et re-descente et re-remontée) de manche. Les mélodies vocales sont imparables et s’incrustent dans la tête dés la première écoute. En outre, cet album sonne comme un véritable travail de groupe, avec une guitare évidemment très présente mais qui n’écrase pas les autres instruments. C’est assez rare chez Malmsteen pour être souligné. Confessons tout de même que la structure des morceaux est souvent identique : un court solo ou un énorme riff (parfois les deux) laisse sa place à une entame puissante du chant selon une formule couplet - refrain - couplet - refrain entrecoupée de plans néo-classiques à la guitare et d’un solo en milieu de titre ("Anguish and Fear", "On the Run Again", "Soldier Without Faith"). Puisque nous parlions de riffs, il convient vraiment de souligner la qualité de ceux qui sont ici proposés. Quasiment chaque titre s’ouvre sur un riff dévastateur et dans des registres assez différents ("I'll See the Light Tonight", "Disciples of Hell", "I Am a Viking", "Soldier Without Faith"). Rayon guitare, le niveau est donc aussi élevé que sur l’album précédent mais avec une véritable signature sur la plupart des solos, ce qui permet de les mémoriser facilement voire même de les fredonner.

Enfin, il est impensable de ne pas insister sur le rôle essentiel de Jeff Scott Soto dans la réussite de ce disque. Il est terriblement convaincant au chant, et contrairement à d'autres qui se cassent la gueule lorsque l'on retire l'échelle, il sait tenir la note, même très haut perché ("Don't Let It End"). De mon point de vue, sa palette vocale sur cet album est plus large que ce qu’il nous donne à entendre depuis une bonne vingtaine d’années. Impliqué dans l’écriture des paroles - avouons le peu originales -, il s'emploie à donner vie aux morceaux ("Soldier Without Faith", "I'll See the Light Tonight"). Pour tout dire, Soto y met tellement du sien qu'on finit par y croire à ces vikings qui débarquent pour étrangler nos filles et nos compagnes, ou à ces soldats sans foi ni loi qui veulent rentrer chez eux. Pour résumer, Soto signe ici LA performance vocale de sa carrière, deux tons au dessus de celle pourtant remarquable sur l’album «Magic» d’Axel Rudi Pell (1997).

D’une manière générale, c’est probablement le Rainbow de «Rising» qui apparaît comme la principale influence ici, que ce soit au niveau du jeu de guitare bien évidemment ("Disciples of Hell" et sa superbe intro en arpèges à la guitare classique), mais également au niveau du chant avec souvent cette tendance à tenir les notes comme le faisait avec tant de brio Ronnie James Dio. En outre, "I Am a Viking" me fait fortement penser au "Lost Horizon" de MSG tandis que "On the Run Again" rappelle jusque dans les lignes de chant, mais sans en atteindre le niveau, sa participation à Alcatrazz et notamment à l'extraordinaire "Hiroshima Mon Amour". Comme de coutume, l’album comporte quelques limites. La courte introduction est absolument inutile, les paroles qui usent et abusent des clichés du genre sont quand même parfois limites, les fade-out qui concluent certains titres sont un supplice pour nos oreilles ("Marching Out", "Don't Let It End"), et une ou deux chansons apparaissent comme bien plus banales ("Caught in the Middle", "On the Run Again", voire même "Soldier Without Faith" sauvée du médiocre par un incroyable solo). Pour ce qui est du son de ce disque, les opinions peuvent diverger. En comparaison des (bonnes) productions actuelles, nous sommes loin du compte. Assurée par Yngwie lui-même, la présente manque dans l’ensemble d’un peu de relief et le son de la guitare «bave» un peu. C’est pourtant précisément ce dernier point que j’apprécie tant sur «Marching Out», ce son sale mais organique particulièrement bien adapté aux chansons.

Si Soto et Malmsteen illuminent le disque de leurs talents, les autres musiciens assurent un super boulot. Tout comme moi, vous avez certainement constaté combien la mode est au all-star band depuis quelques temps. Si le concept d'all-star band-composé-d’inconnus-à-l'époque existait, il s'appliquerait parfaitement aux musiciens oeuvrant sur ce disque. Jugez plutôt. A la basse, le regretté Marcel Jacob n'est pas noyé dans le mix comme sur certains albums de Malmsteen. Anders Johansson tient pour sa part la batterie avec bien plus d’efficacité et de puissance (superbe démonstration sur "I'll See the Light Tonight") que son prédécesseur, Barrimore Barlow (ex Jethro Tull), dont le jeu assez jazzy ne convenait guère à ce style musical. Encore plus fort, nous tenons ici le premier all-star band-composé-d’inconnus-à-l'époque-avec-un-fantôme tant les claviers de Jens Johansson sont en retrait ici (exception faite des titres "Anguish and Fear", où guitare et claviers se répondent lors du solo, et "Soldier Without Faith", avec une intro parfaitement dans l’esprit de la chanson qui évoque le calme après la tempête sur un champ de bataille). Quel dommage de sous-exploiter ainsi un tel talent. Son frangin aurait pu intervenir quand même... Ah ben non, sinon c'était la porte! En effet, la deuxième passion de Yngwie après la guitare concerne le "jetage" de musiciens. Il en change comme il enfile les notes.

Pour conclure, j’ai volontairement négligé de trop parler du jeu de guitare de Malmsteen. Peu gâté par Dame Nature sur le plan du talent musical, je laisse à d’autres chroniqueurs (bons) musiciens, le soin de nous expliquer en détails les techniques utilisées, les gammes favorites de notre virtuose suédois (harmonique mineure ?), l’utilisation fréquente d’harmoniques, ou les influences classiques. C'est davantage le ressenti d'un ado de 16 ans en 1985 que je souhaite exposer ici. Si je conçois combien il doit être difficile pour l'amateur de métal qui découvrirait l’album aujourd’hui de comprendre mon enthousiasme, il lui revient également de faire l’effort de replacer ce disque dans son contexte. A l’époque, le style néo-classique des compositions et les interprétations proposées par Malmsteen sont novatrices. C’est alors pour beaucoup d’entre nous du jamais entendu !

Que vous appréciez ou non l'artiste, la différence entre l'avant et l'après Yngwie est une réalité. N’attendons donc pas que Malmsteen nous ait quitté pour lui rendre l’hommage appuyé qu’il mérite pour l'évidente influence qu'il a eu sur le métal contemporain. Il me semble que les fans de Rhapsody, Stratovarius, Symphony X, Dark Moor, Adagio et bien d’autres peuvent tous trouver une forme d’influence sur ce disque.
Perso, cet album a changé ma vie. Avant de l'entendre, je me voyais musicien professionnel. Après l'écoute, j'ai lâché la guitare et je me suis mis au sport. A courir après quelque chose d'inaccessible, autant que ça entretienne la santé…

37 Commentaires

20 J'aime

Partager

MarkoFromMars - 03 Mars 2015: Je m'autorise à lire maintenant cette chronique, n'ayant pas voulu être influencé par ton ressenti après ton envoi de cette galette sur Mars, ce dont je te remercie encore chaudement Amigo.
Une chose n'a pas changé, je reste toujours stoïque devant l'avalanche de notes envoyées lors des soli malgré l'hallucinante vitesse d'exécution, mais je m'incline devant la qualité des compos et le sens du riff du Suédois mégalo et m'agenouille devant les lignes de chant de Soto intouchable sur ce skeud.
Il aurait été dommage que je passe à côté, merci pour ça.
Sperma_frost - 04 Mars 2015: Une oeuvre monumentale que ce disque, des compos inspirées, une dextérité virtuose, un chant fabuleux, je cherche mes mots tellement tu as déjà tout dit dans cette chro qui est vraiment un hommage retentissant à cet album qui le mérite bien... ;-)
frozenheart - 30 Mars 2015: Superbe chronique ! Qui se trouve être à la hauteur de ce chef d'œuvre.
Exactement "Marching Out " s'avère être pour moi le meilleur album de la discographie du maître.
Encore merci pour ce texte précis et bien écris.
 
jeunemetalhead - 20 Juillet 2017: L approche du son metal neo classique tient plus de Uli jon roth que de blackmore . C est particulièrement flagrant pour les auditeurs avertis sur icarus dream sur le thème d Adiago.
Sinon comme Yngwie le montre lui même en jouant , mis a part quelques passage épisodiques ..ce que Blackmore fait la plupart du temps , quasi tout le temps c est inspiré blues jazzy .
Pas néo classique ..le son de Yngwie et son choix de note na aucun rapport avec blackmore au niveau solis .
L influence classique de Yngwie vient de sa mère , chanteuse dans un choeur et un groupe de jazz , avec Bach , vivaldi etc ...et de sa soeur Lulu

Aprés avoir bouffer du purple , il a bouffer les premiers Genesis avec Tony sparks qui la influencé .
Yngwie sest tourné vers ça et ensuite a 13 ans a vu les 24 caprices de Nicollo paganini a la télè ..et la ce fut le flash .
Depuis son graal c était de faire du paganini a la gratte .
Voilà dou vient en partie son son et sa démarche du schredd , aperggios et autres vibratos précis aux notes hurlantes comme un violon .

Sinon il s est également beaucoup inspiré de Aldimeola et Allan oldsworth...un peu de van halen aussi dans les années 70.

Mais l aspect de son jeu c est essentiellement bach , pagannini ..

Blackmore c est plutot sur les trucs orientaux et phrygian , type rainbow ,( jens johanson inspiré par Tony carey même si Jan hammer était bien avant avec ce son au sein du mahavishnu orchestra), et les riffs ..
Mais ca s arrête là .
Excepté quand il rend hommage a ritchie ou il peut sonner plus vrai que blackmore lui même
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire