Originaire de ces contrés belges qui virent naitre quelques génies,
Fireforce pratique ce fameux Heavy Speed
Metal traditionnel passéiste tant prisé, notamment, par le peuple allemand. Fondé en 2009 sur les ruines de
Double Diamond par le guitariste Erwin Suetens et le chanteur Filip "Flype" Lemmens, ce groupe sort très vite de l'ombre avec un premier EP prometteur intitulé
Moonlight Lady. Puis vient, en 2011, le temps de ce véritable album répondant au nom de
March on.
Afin de décrire la musique de ce groupe, plus précisément encore, il conviendra alors d'ajouter, à l'aune de certains éléments déjà évoqués, qu'elle demeure presque exclusivement d'obédience saxonne. Un art dans lequel plane les ombres évidentes de
Grave Digger,
X Wild,
Iron Savior, White Skulls, ou encore, par exemple, de
Running Wild. Mais on peut également reconnaitre, dans l'expression artistique de ce groupes, quelques infimes indices éveillant en nous le souvenir de groupe tels que Mystic Prohecy, et ce même si l'approche mélodique de ces belges est fondamentalement plus encline à l'agressivité, s'éloignant, quelque peu, de cette musicalité recherché par Markus Pohl et ses comparses. Cette parenté n'a rien de surprenante lorsqu'on sait que l'homme chargé de la lourde tâche de produire ce méfait n'est autre qu'un Roberto Dimitri Liapakis officiant comme chanteur au sein de cette prophétie mystique allemande. Outres cette accointance évidente avec un Heavy Speed
Metal classique teuton, il y a aussi chez ces belges quelques voisinages Thrash non négligeable. Une familiarité donnant à l'ensemble un subtil vernis qui, parfois, subrepticement, nous fera songer à Hellstar.
Erigeant ce monument évidemment épique sur ces caractéristique singulièrement germaniques, FireForce nous propose donc d'errer en des territoires arides délicieusement rudes. Ici point de mélodicité incongrue, point de fioritures inutiles, point d'effets musicaux vains, mais de l'efficacité aux aspérités remarquablement rugueuses. Ainsi de ses riffs acérés, de ses voix médiums superbement écorchés typiquement usités par les compatriote de Goethe, de ses constructions tantôt rapides tantôt plus quiètes, FireForce extraie une musique éminemment familière dans laquelle il ne faudra voir poindre aucune révolution mais qui garde toutefois suffisamment de qualité pour procurer quelques plaisirs bien légitime.
Au vu de l'artwork guerrier de cette pochette, il convient également de noter que l'atmosphère est ici à l'héroïsme viril et martial.
Un des atouts notables de l'œuvre réside aussi dans son invariable cohérence qui du premier au dernier morceau nous offre une satisfaction constante. Il devient alors difficile d'en extraire quelques uns afin d'étayer certains arguments mettant en valeur de singulières spécificités audibles. Notons, tout de même, les excellents The Only Way,
Firestorm et Horus aux refrains enthousiasmants, Mona Lisa, Hold to Your
Ground, ou encore, par exemple,
Born to Play
Metal. Néanmoins il va sans dire, encore une fois, que ces titres ne révèlent en rien, plus que d'autres, les qualités de ce groupe. Ils révèlent, simplement, les gouts de votre modeste serviteur.
Et puisque nous en sommes aux considérations tout à fait personnelles, sachez que les longs instrumentaux tels que
Metal Rages On n'éveillent en moi aucune ferveur attachante. Sachez encore que la surprise née d'un premier titre au propos essentiellement mid-tempo, Coastal
Battery, là où, me semble-t-il, un titre plus vif et entrainant eut été plus appropriés, m'aura quelque peu déconcerté. Toutefois, soyons honnête, ces réflexions ne sont rien d'autres que le reflet de mes ressentis partiaux. En effet, ces constats n'entament aucunement le vernis d'un album très séduisant.
Avec ce premier véritable opus, ces belges, fort de ce Heavy Speed
Metal âpre, admirablement rétrograde et typiquement teuton, démontre l'étendu d'un talent fichtrement intéressant. S'inscrivant parfaitement dans cette démarche d'un revival Heavy traditionnelle actuel, FireForce confirme donc que cette engouement passéiste n'est pas un phénomène éphémère.
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