Maqueta

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15/20
Nom du groupe Satcconnia
Nom de l'album Maqueta
Type Demo
Date de parution Juillet 2011
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Look into My Eyes
 05:20
2.
 A Past Secret
 05:13
3.
 I Feel Unlike with You
 04:54
4.
 Chaos
 04:22
5.
 Energy
 05:53

Durée totale : 25:42

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Satcconnia


Chronique @ ericb4

09 Août 2016

De sérieux espoirs que s'autorisent les Espagnols à l'aune de cet introductif volet...

Nouvel entrant dans l'arène metal gothique mélodique à chant féminin, le groupe espagnol originaire de Mérida, initialisé en 2008 par le compositeur et guitariste Samuel Munoz, entend prestement faire rayonner ses gammes et ses arpèges au-delà des frontières de sa terre ibérique natale. Dans ce début de projet metal où se mêlent une touche symphonique et une empreinte progressive a notamment embarqué la solaire mezzo-soprano Cristina Mendoza, dotée d'une tessiture proche de celle de Simone Simons (Epica). Dans la veine des premiers travaux de Within Temptation, Diabulus In Musica, Delain et autres Xandria ou Beto Vazquez Infinity, avec toutefois une signature artistique propre, le combo nous livre son premier effort prosaïquement dénommé « Maqueta », démo de 5 titres offrant une émoustillante et romantique chevauchée de 26 minutes. De solides et inspirées compositions transpirent par tous les pores de cette auto-production, celle-ci ayant su réguler les flux, soigner son enregistrement, ajuster son mixage et faire place nette de toute note résiduelle, tout en octroyant une engageante profondeur de champ acoustique. C'est donc sous les meilleurs auspices que l'on embarque à bord de la petite goélette...

Les premières mesures de l'opus renseignent déjà sur les intentions larvées de la formation d'en découdre. Un signe est donc lancé à la concurrence à l'aune du vivifiant « Look into My Eyes », titre metal gothique mélodico-symphonique progressif inspiré par les vibes d'After Forever, de Theatre of Tragedy et des premiers Sirenia. Ce faisant, cet acte épique laisse la cavalerie instrumentale s'emballer au fur et à mesure de son avancée sur son truculent chemin rythmique. Des blasts bien sentis, des riffs en tirs en rafale, contribuent à dynamiser le pléthorique convoi orchestral, magistralement distribué à l'image de Beto Vazquez Infinity. Mention spéciale pour le flamboyant solo de guitare à l'expert délié octroyé par Samuel. Sans oublier les puissantes et claires impulsions de la sirène, d'une soufflante justesse, que ce soit sur les lumineux couplets ou sur les refrains, immersifs à souhait. On comprend dès lors que la formation ibérique tient déjà toutes ses promesses, à l'aune d'une piste que l'on ne quittera pas d'un iota, conjuguant comme il se doit technicité et mélodicité, redoutables d'efficacité. Et ce, avec un souci permanent de la parfaite cohésion groupale. Ainsi naît une étoile en construction... Un second argument, et non des moindres, vient conforter cette assertion. Ainsi, le tonitruant « Chaos » laisse exploser sa fougue percussive sans y perdre en substrat mélodique, loin s'en faut. On détecte déjà les prémisses d'un hit en puissance qui s'inscrira durablement dans les mémoires de ceux qui y auront goûté. Inspiré par les harmoniques propres à Delain et le saillant riffing d'un Epica des premiers émois, ce morceau distille une heureuse alternance de sculpturaux couplets et d'imparables refrains, dotés en prime de soyeuses nappes synthétiques et d'un flow d'une grâce indéfectible. Assurément l'un des moments forts de cette pièce en actes.

Dans une mouvance rythmique plus retenue, le combo parvient non moins à encenser le tympan. Sous l'égide d'une rythmique entraînante, plurielle, un tantinet syncopée et frelatée, secondée de quelques accords effilés d'une hispanisante guitare acoustique, à la manière de Diabulus In Musica, « A Past Secret » déroule le tapis rouge pour nous convier à une plage empreinte de sérénité, où règne une parfaite harmonie instrumentale et d'amples et saisissantes variations. Mû par un don peu commun de la richesse mélodique, corroboré à une envoûtante touche latina, le collectif nous mène en de célestes espaces oniriques d'où l'on ne redescendra que pour mieux les regagner. Que les amateurs de formations plus aguerries dans ce registre se rassurent, ils y trouveront de quoi se sustenter, et ce ne sont ni les fondantes inflexions ni le placement, d'une précision chirurgicale, de la jeune diva qui démentiront ce constat. Surtout, nos acolytes recèlent cette rare capacité à véhiculer une puissante charge émotionnelle, si souvent requise par leurs homologues stylistiques et pas nécessairement au rendez-vous des attentes de tympans de plus en plus exigeants en la matière.

Quant au secteur des moments tamisés, le combo ibérique ne se montre pas moins à son aise, offrant avec sincérité et en toute humilité ses mots bleus. De délicats arpèges au maître instrument à touches s'échappent et s'accouplent avec le vibrant et cristallin timbre de la déesse sur « I Feel Unlike with You », touchante ballade, à l'instar d'une petite valse tout en nuances mélodiques. De romantiques séries de notes à la guitare acoustique s'invitent à la danse d'un titre gagnant progressivement en richesse orchestrale pour nous offrir un féérique moment d'intimité, à l'image d'un slow qui emballe, dans la veine d'Epica, rien de moins. Difficile dans ces conditions de résister aux charmes incompressibles de ce voluptueux et magnétique instant de félicité servi par des arrangements d'excellente facture.

Mais, le spectacle n'est pas fini, et on aurait tort de descendre prématurément le rideau sur cette scène dantesque. D'affriolantes ondulations d'une lead guitare en pleine possession de ses moyens ne tardent pas à titiller le pavillon, entamant le frondeur « Energy », poignant instrumental, que d'aucuns n'attendaient pas nécessairement mais qui réserve son lot de surprises harmoniques et des accords d'une extrême rigueur. Soudain, un venimeux et oscillatoire serpent synthétique fait face à son léonin adversaire pour un titanesque et jubilatoire combat. Les coups pleuvent, les chairs sont lacérées de toutes parts et pourtant aucun de nos belligérants ne veut céder du terrain, étant au taquet de bout en bout de la piste. Pas d'essoufflement en vue dans cet impitoyable corps à corps, où une énergie décuplée en émane, pour déboucher sur une volcanique effusion. Ce qui ne manquera pas de nous faire prendre conscience que l'on a affaire à de sérieux clients en matière de technique harmonique et de luminescence mélodique dans un exercice de style parfois en proie à la désaffection par la concurrence.

A l'issue de l'écoute de la goûteuse rondelle, qui est un sans-faute, force est de constater que la valeureuse troupe est parvenue à ses fins : nous remettre en selle aussitôt le skeud achevé. Certes, quelques carences en termes d'originalité, de prises de risques et de diversité atmosphérique et vocale se font jour, mais ne sauraient altérer le plaisir que les amateurs des sources d'influence des Espagnols auront à parcourir chacune de ces plages au sable d'or. Un judicieux équilibre entre experte technique et fine mélodicité, entre chatoyantes offensives et enchanteurs paysages de notes, entre plénitude harmonique et ravissement des sens, s'inscrit dans les gênes de cet initial message musical. Une traversée émotionnellement impactante qui a pour corollaire une grisante immersion dans un océan de magnificence. A l'instar de ce brûlot, on subodore une rapide ascension dans son registre metal d'appartenance pour un potentiel attachant et déjà affirmé. Une personnalité artistique en devenir s'esquisse, assurément. Dans cette mouvance, au regard de votre modeste obligé, il se pourrait bien que l'on soit au début d'une aventure au long cours pour la formation ibérique.

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