Au pays de Creepsylvania, les goules continuent de dévorer les restes des cadavres enterrés dans leur cimetière, et de braver la stricte interdiction nationale du Thrash qui y sévit.
Et c'est ainsi que les quatre cagoulés pleins de sang reviennent pour un deuxième opus, accrochez-vous, qui constitue quasiment un concept-album racontant l'histoire des goules, de l'irruption du mythique
Ghoul Hunter, de sa capture et de son évasion, de son retour escorté du terrifiant Killbot programmé pour les détruire, et de la défaite finale du chasseur. Oui, c'est officiel, ils ont pété un cable.
On se retrouve avec un savoureux condensé de Thrash très allemand d'inspiration (
Kreator et Sodom en tête) même si
Anthrax n'est jamais très loin, avec un double chant honteusement pompé sur
Carcass, le tout couronné d'un concept de série B largement inspiré de l'horreur craignos des années 50. On oscille donc entre titres joués au taquet (Maggot
Hatchery,
Sewer Chewer, Boneless, Mechanized Death) et d'autres plus mid tempo (Pleasant Screams Forbidden Crypts,
Ghoul Hunter, Numsbskull,
Maniaxe). Le groupe se lâche totalement, et aidé par une maîtrise instrumentale sans faute, nous gave de riffs tous plus headbangants les uns que les autres. Peu de soli ici, à part le bordel ultra rapide de Maggot
Hatchery, et un sens du délire largement ancré dans le quinzième degré. Pour preuve le titre
Ghoul Hunter qui remplace le chant par une narration très "films de la
Hammer", racontée du point du vue du chasseur de goules. Mais également la très rockabilly instrumentale
The End et la reprise déjantée de What a Wonderfull World.
C'est donc une déclaration d'amour décérébrée au Thrash et au ciné nanardesque, matérialisée par des concerts avec intervenants costumés jouant le rôle des protagonistes. Ils ont même été jusqu'à créer le site de l'office de tourisme de Creepsylvania !
La galette bénéficie d'une production fantastique, avec son de gratte abrasif au possible, batterie mate et double chant surpuissant. Ajoutez-y la pochette sans complexe et les paroles totalement barges à base de mauvais goût métallesque (Numbskull est un chef d'oeuvre de connerie appelant à une guerre totale des groupes de chez
Razorback contre le Death
Metal moderne, autodafé du catalogue d'Unique Leader inclus... sachant les liens que les gars d'
Impaled, derrière ce gros foutoir, entretiennent avec ce label).
L'écoute hautement addictive de cet album semblable à nul autre constitue donc un plaisir de fin gourmet pour l'amateur de Thrash à l'ancienne, avec ses riffs en béton armé et son humour débile au dernier degré s'exprimant en des refrains à gueuler poing levé (Moshing the
Graveyard, Defiling the
Dead).
Maniaxe, c'est con à dire, constitue donc un monument quasiment indispensable pour tout me
talleux ne se prenant pas la tête.
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