Liste des groupes Grind Death Grog Macabre Requiems

Formé en 1991 dans la banlieue de Lisbonne avec l’intention de jouer du grindcore, Grog intègre rapidement à sa musique des éléments death tendance US, pour donner une mixture personnelle fort bien dosée, passant de gros riffs gras à des accélérations frénétiques, le tout avec aisance et inspiration.

Suite à un premier EP sorti en 94, « 95 Stabwounds In Your Throat », dont l’intégralité hormis l’intro se retrouvera sur l’album, Vitor et Luis du Label Skyfall Records donnent à Grog l’opportunité de sortir en 96 leur premier full-length, le tonitruant « Macabre Requiems ».

S’appuyant sur une imagerie et des textes aux accents porn-gore volontiers très visqueux, la musique évolue elle dans un style essentiellement brutal death grind, et pas dutout porn ou goregrind, un peu à la Internal Bleeding côté death et S.o.b. côté grind.

L’album commence pourtant mal, une intro comico-cadavérique de plus de 3mn avec un discours d’outre-tombe grommelé dans un anglais aux forts accents portugais laisse plutôt perplexe ; puis s’en suit un long morceau death « Tribal flesh ceremony » relativement agréable mais très convenu. C’est lors du troisième titre, et j’arrêterai là mon pas à pas, que l’album perd toute raison, à 2:48, suite à une nouvelle entame très death conventionnel: petit riff ultra rapide et percutant, déferlante grind spasmodique, on n’a rien vu venir mon adjudant ! Et ce n’est que le début ! Jusqu’au bout, Grog va enchaîner passages brutaux, death et grind à loisir, avec une jubilation non retenue.

Question production, simple et claire, elle est rustique et fait la part belle à la batterie et à la guitare, mais on entend bien la basse quand même. La voix est charnue à souhait, même si je la trouve un peu mollassonne sur certaines parties, mais il faut dire que derrière, ça dépote sévèrement !

Vous l’aurez compris, une fois lancé, l’album s’écoute d’une traite façon montagnes russes, et l’on se laissera facilement grisé par 42mn de violence excessive, joyeusement assenée par nos amis Portugais. Violence qui se poursuivra avec peut-être plus de brutalité encore sur le fameux « Odes to the Carnivorous » de 2001, même si d’ici là le line-up aura aux trois-quarts changé, seul le distingué growler Pedro Pedra, fondateur du groupe, ayant visiblement résisté au funeste breuvage sus-nommé.