Nos esprits hagards devant cette multiplicité artistique qui ne finis jamais de déverser ces flots incessants de nouveauté, ou de nouvelles découvertes, sont fréquemment réveillés par un bruissement faible mais insistant attisant nos curiosités. Ces murmures prennent même parfois les voies improbables du hasard pour nous permettre de recouvrer nos souvenirs. Et c'est ainsi, qu'au détour d'un chemin de fortune, votre modeste obligé et les Italiens d'
Athlantis purent enfin célébrer leurs retrouvailles au son d'un nouvel effort mystérieusement intitulé M.W.N.D. (une énigme bien vite résolu puisque l'acronyme signifie
Metal Will Never Die).
Pour expliquer cet oubli dans lequel le groupe ultramontain formé sous l'impulsion du guitariste Steve Vawamas a sombré bien malgré lui, il faudra évoquer l'épisode advenu en 2009. L'histoire de cet album inachevé,
Metalmorphosis (2003), qui, selon toute vraisemblance, est un projet qui aura été abandonné. Il faudra alors remonter jusqu'en 2003 pour trouver trace d'un album éponyme dans la discographie d'
Athlantis. Autant dire une éternité en ces heures où les formations apparaissent plus éphémères que jamais au gré des humeurs, des modes et des envies d'un peuple avide.
Mais qui est donc
Athlantis aujourd'hui? La question est capital au regard de ces années passées. Et elle l'est plus encore si l'on considère que lorsque le groupe sorti son premier opus il pratiquait déjà une musique, certes, sympathique mais terriblement désuète.
Pour répondre à la question commençons par détailler les forces en présence. Outres Steve Vawamas à la basse, nous retrouvons ici, à la guitare, l'immuable Pier Gonella. Ce dernier n'est pas vraiment un inconnu puisqu'il aura signé quelques participations remarqué au sein de formation soit prometteuses, soit reconnues (
Labyrinth,
Necrodeath,
Mastercastle,
Wild Steel...). Le batteur Enry Sydoz et le vocaliste
Jack Spyder viennent compléter la formation.
De cette nouvelle collaboration, il résulte un album musicalement un peu étrange, manquant parfois de cohérence dans son propos. Une œuvre, en définitive, qu'il est difficile de définir autrement que comme l'expression des divagations libres d'un Steve Vawamas tour à tour habité par des aspirations Heavy
Metal sombres, puis par des désirs
Hard Rock fringuant et ensuite par des desseins Speed
Metal classieux. Un effort inégal dans ses intentions donc et qui ne saura pas véritablement nous convaincre pleinement de par sa diversité un peu trop contrastée.
Ceci étant, il nous offrira quelques moments suffisamment attachant (Madness is
Rising malgré ses maladresses, Gataways, The Final Judgement et ses chants assuré par Alessio Calandriello (Lucid
Never Die), Strong as your Love, l'exaltant
Lightning, Holy Call), qui, à défaut d'être inoubliables seront au moins plaisants.
Malheureusement, au-delà de ces instants délicieusement intrigants, d'autres le seront nettement moins (
Dry Gin et son
Hard Rock festif poussif, les deux versions de la ballade soporifique Faraway,
Again you où Giorgia Gueglio (
Mastercastle) vient donner de sa voix, One Man One Look
One Desire manquant un peu de percutant...).
Evoquons également ce chanteur qui de sa voix éraillé, médium et habité, atypique en somme dans le paysage culturel italien peuplé habituellement par une horde de charmeurs aux barillets aigus chargés de trémolos vibrants, sera, indéniablement, l'un des atouts les plus intéressant de ce nouvel effort.
Notons aussi, et surtout, qu'
Athlantis s'est ici délesté de ce satané aspect suranné empreint de nostalgie dont le groupe usait autrefois.
Assurément il s'exprime désormais en un langage contemporain. Ou du moins quelque peu actualisé.
Plus contemporain que ne l'était son prédécesseur, globalement plus inspiré, ce MWND manque néanmoins d'homogénéité. Il manque, sans doute, aussi d'un peu d'efficacité. Des erreurs que son successeur devrait aisément corrigé. Pour peu, toutefois, qu'il ne sorte pas dans une éternité.
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