Alors que leur premier album, «
Return in Bloodred », était un exemple typique de Heavy
Metal traditionnel simpliste à mi-chemin du style de
Deep Purple,
Mercyful Fate,
Judas Priest, du
Black Sabbath des années 80 et d’
Alice Cooper avec les sons culte de groupes NWOBHM comme
Demon ou
Witchfynde, ce «
Lupus Dei » se démarque enfin grâce à une nette amélioration par rapport à la production plutôt médiocre du premier-né.
A l’évidence, même si les influences des groupes mentionnés précédemment sont toujours présentes, elles sont cette fois renforcées par des solos de guitare à la Iron Maiden et par de nombreux refrains puissants et accrocheurs. Un autre élément distinctif de «
Lupus Dei » est qu’il restera à jamais l’album par lequel le combo allemand aura trouvé sa marque de fabrique grâce à l'utilisation fréquente de chœurs et d'hymnes religieux dans la plupart des morceaux qui le composent ; tout en gardant les images et le thème des loups-garous des débuts.
Ce faisant, bien qu’il ne soit pas encore un album profond et intellectuel exigeant toute votre attention pour le comprendre comme le feront ceux qui suivront (puisqu’il est plein de clichés et qu’il ne propose rien d'inédit), il s’agit malgré tout d’un disque direct, très divertissant, énergique, bien produit et magnifiquement interprété par l’ensemble des membres du groupe.
Qui plus est, ce second matériel a été enregistré principalement aux « Woodhouse Studios » en Allemagne et certaines parties à la « Deutschherrenkapelle », une chapelle du XIIe siècle située à Sarrebruck qui permit aux chansons de cet ouvrage de contenir une atmosphère sombre qui correspond aux paroles qui peuvent être caractérisées comme des hymnes purement
Metal grâce à l’utilisation d’un orgue et de chœurs d'église, le tout couplés de passages parlés ou chantés en latin.
Indéniablement, comparer cela à la messe d'un loup-garou ne serait pas exagéré lors de l’intro "Lupus Daemonis", surtout si l'on considère la multitude de lignes d'orgue imposantes et des rythmes percutants entendus sur l’ouverture "We Take It from the Living" où
Attila Dorn nous rappelle précisément pourquoi il est l'une des plus belles voix du heavy metal. De surcroit, qu’il s’agisse de paroles en anglais, ou en latin, sa voix massive et distincte conserve un côté granuleux (même dans les aigus) qui se fait encore plus ressentir dans "Prayer in the
Dark" en déchaînant une vague de
Power Metal sublime où ladite voix de
Dorn perce littéralement les tympans tel un moine âgé lisant les péchés du monde depuis le sommet d'une montagne lointaine des Carpates, le tout étant presque proche d'une réinterprétation décalée du fantôme de l'opéra.
Par la suite, le son s'améliore encore au fil de l'album en ouvrant la voie à de véritables incursions dans le côté plus rapide du
Power Metal à l’instar de "Vampires Don't
Die" demeurant certainement comme l’un des meilleurs morceaux de l'album en donnant un caractère bien plus glorieux et festif ; tandis que juste derrière, "Mother Mary Is a Bird of
Prey", avec son refrain imposant et ses riffs tout aussi puissants pourrait surprendre l’auditeur à chanter en chœur dès sa première écoute.
Après le groovy "
In Blood We Trust", la qualité baisse de quelques nuances dans le quelque peu tendu "Behind the Leathermask", mais il se rétablit plus tard avec le tube secret "When the
Moon Shines
Red", qui rappellera le style
Doom Metal entendu sur «
Return in Bloodred ».
Du reste, "
Tiger of Sabrod" peut paraitre moins convaincant alors qu’il reste un très bon morceau (état de fait dû aux pistes plus puissantes entendues auparavant sur cet album), tandis que "Saturday
Satan" reste un hymne magnifique grâce aux orgues, aux cloches et aux guitares pincées avec soin, tandis que
Dorn installe le motif vocal le plus énorme de cet opus sur la piste finale au titre éponyme.
Assurément, cette piste finale restera le must de ce disque pour beaucoup d’aficionados du fait de la voix de ténor imposante de
Dorn qui perpétue l'image d'un cauchemar romancé dans un temple de vitraux en obligeant l’auditeur à écouter cette piste en boucle.
En définitive, «
Lupus Dei » est un très bon album malgré les quelques petits défauts mineurs comme les paroles un peu kitsch et le fond opératique excessif qui peut parfois paraître répétitif et forcé. Néanmoins, il reste tout de même un très bon disque avec de nombreux atouts qui permettent de créer une ambiance puissante afin de libérer une énergie débordante de l’auditeur.
Bref, bien qu’il ne s’agisse pas du meilleur album de
Powerwolf à ce jour, il demeure une nette amélioration par rapport à son prédécesseur, largement unidimensionnel. Certes, il peut paraitre un peu surfait, mais il est tout de même conseillé aux auditeurs de ne pas oublier d'emporter de la potion Tue-loup et de l’ail pour ce service religieux, car ce clergé de loups-garous vampirisé se délectera facilement de leurs âmes et de leur sang humain lors des célébrations de ces messes noires auditives.
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