A l’origine formé par l’ensemble des membres du groupe de Stoner
Metal nommé
Red Aim,
Powerwolf est un groupe de
Power Metal allemand originaire de Sarrebruck qui repose sur les épaules de
Attila Dorn, un chanteur qui aurait suivi des études d'opéra classique à l’académie de Bucarest. Afin de se faire remarquer, les membres du groupe utilisent des thèmes et des images religieuses (ce qui est en contradiction totale avec le style utilisé dans le
Power Metal traditionnel), ainsi que des peintures corporelles, des compositions aux teintes gothiques et des chansons sur les légendes des loups-garous et des vampires, tout en utilisant abondamment chœurs et orgues en s'inspirant également, pour de nombreuses chansons, de chants religieux comportant parfois des parties en latin.
Qui plus est, les membres du groupe se sont tous créés de fausses origines comme celle expliquant que Charles et Matthew Greywolf (le bassiste et le guitariste) jouaient ensemble depuis plusieurs années lorsqu’ils décidèrent de monter un groupe de
Power Metal. Quelques temps après, ils furent rejoints par Stéfane Funèbre (à la batterie) et
Falk Maria Schlegel (aux claviers/orgue) ; cependant, le groupe ne trouve malheureusement pas tout de suite un chanteur adapté pour le projet
Powerwolf. Composant tout de même les premiers morceaux en Roumanie, Charles et Matthew y rencontrèrent sur place
Attila Dorn, un chanteur qui a étudié le chant d'opéra au « Music Academy Of Bucharest » et qui est passionné de légendes roumaines sur les loups-garous. Une fois ce line-up au complet, le groupe sortit son premier album intitulé «
Return in Bloodred » le 4 avril 2005 sous le label
Metal Blade Records avec lequel ils signèrent un contrat.
A l’évidence, et après ce petit aparté sur les débuts de
Powerwolf, il s’avère que ce premier-né s'est rapidement révélé être une expérience de Heavy
Metal traditionnelle simpliste à mi-chemin du style de
Deep Purple, du
Black Sabbath des années 80 et d’
Alice Cooper avec les sons culte de groupes NWOBHM comme
Demon ou
Witchfynde.
Assurément, il est intéressant de noter que le chanteur
Attila Dorn n'était pas encore celui que l’on connait aujourd’hui puisque cet album demeure une interprétation très approximative du mastodonte que
Powerwolf allait devenir plus tard. Indubitablement, l’auditeur lambda doit comprendre qu’il n'entendra pas le son classique qu'ils ont produit à maintes reprises par la suite car le son de «
Return in Bloodred » manque du chant amusant et brillant qui allait plus tard apparaître sur leur deuxième album «
Lupus Dei » puisque, de facto, la performance de
Dorn ici est beaucoup plus retenue, avec une emphase sur sa tessiture moyenne, et bien qu’il demeure puissant dans son chant, il n’est pas encore tout à fait au niveau de celui qu’il nous produira sur les opus suivants. Qui plus est, la musique laisse peu de place aux éléments subtils du son gothique ultérieur du groupe ; et l’on pourrait même aisément dire que les couplets de ce premier album studio pourraient être le plus gros point faible car il n'y en a pas beaucoup et ils sont répétés en permanence, de même que la structure utilisée qui souligne une écriture encore immature.
Ce faisant, des chansons comme "Demons & Diamonds", "Mr.
Sinister" et "We Came to Take Your Souls" affichent un style que l’on pourrait caractériser comme étant du
Power Metal avec des touches de gothique, confirmant ainsi que même si «
Return in Bloodred » n'est en aucun cas une déception, les aficionados des six albums qui suivront risqueront d'être un peu rebutés à la première écoute. Quoi qu'il en soit, même s’il n’est pas au niveau de ce qui suivra, cet opus offre toujours suffisamment de chansons accrocheuses pour en faire une écoute intéressante ; à l’instar de morceaux comme "The
Evil Made Me Do It" et "
Lucifer in Starlight" qui rampent avec une influence massive grâce à un Atilla
Dorn donnant certaines de ses performances les plus puissantes sur ce disque ; et par conséquent, on a le sentiment que ce matériel pourrait être joué comme un Opéra Rock d'horreur, à l’instar de
King Diamond ou
Alice Cooper.
Par conséquent, dans la catégorie des morceaux qui se démarquent par leur puissance, nous retrouvons "Montecore" qui débute par un chant apaisant de
Dorn sur des pleurs de nourrissons, avant qu'un rythme énorme et arabesque ne cède la place aux couplets ; tout comme le sublime "
Kiss of the Cobra King", demeurant le meilleur représentant du matériel futur du groupe, ce qui fait que ce titre demeure encore aujourd’hui le rare rescapé des prestations scéniques des pistes de cet album, grâce à ses excellents chants et à son refrain vraiment entrainant.
A contrario, "We Came to Take Your Souls" est un Rocker banal et enragé avec des paroles complètement ringardes sur le combat pour le
Metal, à l’image de l’oubliable "Black
Mass Hysteria", un morceau plus lent et prévisible avec, malgré tout, quelques jolis petits leads traversant les voix, mais manquant cruellement de riffs de qualité. Enfin, la ballade "Son of the
Morning Star" est parfaite pour conclure ce premier essai.
En définitive, les débuts de
Powerwolf n'ont vraiment rien à voir avec la direction qu'ils prendront sur les albums suivants puisqu’il ne peut se vanter d'être ni dynamique, ni même amusant ou original. En outre, le chant d'Atilla
Dorn n'est pas aussi brillant qu'il l'est aujourd’hui, ce qui fait que, dans son ensemble, ce «
Return in Bloodred » est tout simplement passable. Ce faisant, si l’auditeur lambda voulait connaitre ce groupe, il ne devrait surtout pas commencer par celui-ci !
En fait, le plus gros problème avec «
Return in Bloodred » est peut-être que le groupe allait (sans le vouloir) le détruire par la suite, état de fait dû à l'évolution musicale de nos loups qui n'aura plus aucun rapport avec ce premier-né. Néanmoins, dans l'ensemble, c'est un effort agréable, avec quelques morceaux en retard par rapport au reste de la carrière du groupe.
Bref, le mix est sain, et on a vraiment des frissons comme si on écoutait l'album entier dans une cathédrale aux hauts plafonds voûtés, tandis que la pleine lune et toutes ses terreurs se cachent juste à l'extérieur de la sainteté de la chaire et du crucifix.
A connaître de toute façon pour un fan du groupe.
Premier album qui reste spontané avec un son crû loin d'être désagréable pour un premier jet discographique, qui plus est avec la patte du groupe qui se dessine déjà de façon évidente à mes oreilles
Merci pour la chronique ! Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il n'a rien à voir avec les suivants, et c'est pour ça qu'il fait partie de ceux que j'écoute le plus...un peu marre d'entendre toujours la même chose depuis leurs derniers "efforts", si tant est qu'il y en ait encore.
Merci à tous pour vos retours,
@MOONRAY & bruno60 : nous sommes tout à fait d'accord!
@Ensiferum93 : Ouhlala, je m'attendais pas cette réaction je te trouve un peu dur! S'il est vrai que celui-ci est totalement différent des autres, les suivants ont tous leurs petites touches personnelles, permettant ainsi de plus ou moins reconnaître l'époque à laquelle ils sont sortis! Bien que le style soit identiques, il y a tout de même un renouvellement (chose qu'Hammerfall ne faisait pas par exemple). Mais ce n'est que mon avis bien sûr et je respecte le tien!
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire