Lie

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14/20
Nom du groupe Finita
Nom de l'album Lie
Type EP
Date de parution 17 Août 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Holocaust
Ecouter05:42
2.
 Doomsday
Ecouter04:20
3.
 Valley of Shadows
Ecouter05:35
4.
 The Fall
Ecouter04:36
5.
 Ascension
Ecouter04:58

Durée totale : 25:11

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Finita



Chronique @ ericb4

21 Mai 2019

Après une longue traversée du désert, voici le combo brésilien désormais bien lancé sur les rails...

Il est des formations dont les tâtonnants débuts n'auraient guère laissé augurer d'une aventure au long cours. Et ce combo brésilien originaire de Santa Maria était à deux doigts d'être du nombre. Message semble donc avoir été entendu par le quintet sud-américain, ce dernier nous revenant plus déterminé que jamais tout en s'étant donné le temps nécessaire à la maturité de ses gammes et de ses arpèges. Aussi, est-ce non sans une certaine prudence qu'il s'élance à nouveau dans l'arène, nous octroyant un EP 5 titres, modeste de ses 25 brèves minutes, et ce, quelque trois années suite à l'introductif et friable album full length « Voices from Sanatorium ». De ce nouveau set de compositions s'observe une ingénierie du son bien moins lacunaire, à commencer par une qualité d'enregistrement aujourd'hui dépoussiérée de toute note parasite. Indices révélateurs d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos acolytes sur une scène metal pourtant en proie à une inaltérable et féroce concurrence.

Pour rappel, Luana (frontwoman), Portela (guitares), Guilherme (claviers), Allison (basse) et Splinter (batterie) nous immergent au sein d'un metal symphonique gothique à la fois empreint de mystère et ensorcelant au regard d'arpèges sulfureux, et toujours calé sur le classique schéma vocal de la belle et la bête. En outre, le filet de voix de la mezzo-soprano Luana peut rappeler Judith Rijnveld (Kingfisher Sky), avec un soupçon de Marjan Welman (Autumn) dans les médiums, celle-ci assurant et disséminant également des growls aussi saillants qu'inquiétants. De leur côté, à l'instar de la précédente offrande, les compositions demeurent techniquement éprouvées, avec quelques arpèges hispanisants à la clé, à la manière d'Elessär, et les paroles habilement mises en œuvre. Quant aux lignes mélodiques, elles ont été travaillées en profondeur, évacuant une à une les approximations des débuts. Mais entrons plutôt dans la petite goélette en quête de trésors profondément enfouis...

C'est à nouveau dans un climat brumeux, un tantinet anxiogène que nous conduit le plus souvent le combo brésilien. Ainsi, non sans renvoyer à la mystique ambiance de Fortaleza, le polyrythmique et intrigant « Holocaust » joue savamment sur les effets de contraste atmosphérique pour tenter de nous rallier à sa cause. En outre, une chatoyante empreinte hispanisante eu égard au délicat délié à la guitare acoustique infiltre une piste à la fois frondeuse et vénéneuse, voire gorgonesque. De plus, un habile enchaînement oratoire entre claires volutes et growls menaçants se fait sentir, et cela, sur un espace d'expression qui, en dépit de ses nombreuses digressions, reste rivé sur une sente mélodique aussi exigeante dans sa conception que saisissante. Dans cette énergie, on ne passera pas outre « Valley of Shadows », crépusculaire et néanmoins mélodieux mid tempo aux riffs roulants dans l'ombre de Tristania. Ce faisant, on effeuille une énigmatique offrande, que l'on retiendra tant pour ses variations atmosphériques qu'en ce qui a trait aux sensuelles modulations de la sirène.

Quand lui vient l'idée de lâcher les chevaux, l'expérimenté quintet nous réserve des moments d'une rare intensité émotionnelle. Ce faisant, c'est sans concession que le collectif sud-américain nous assène ses riffs échevelants et sa rythmique résolument sanguine. Dans cette dynamique s'inscrit le bien-nommé « Doomsday », up tempo symphonique gothique aux relents dark aux airs d'un Draconian des premiers émois. Doté d'un fin legato à la lead guitare, voguant sur un cheminement d'harmoniques à la fois pénétrant et quelque peu désarçonnant, et résolument arc-bouté sur des growls caverneux, le tempétueux méfait révèle également des arrangements instrumentaux d'excellente facture. Dans cette mouvance, eu égard à ses sidérantes accélérations, à ses jubilatoires gimmicks guitaristiques, et à un petit pont mélodique calé sur un break opportunément positionné, le glaçant single « Ascension » n'aspirera guère moins le pavillon.

Parfois, l'horizon se dégage de toute nébulosité, nous menant alors en d'enchanteresses contrées. Ce qu'illustre précisément « The Fall », somptueuse ballade progressive génératrice d'une forte charge émotionnelle. A mi-chemin entre Elessär et Autumn, le moment privilégié jouit de séries d'accords judicieusement coordonnées, à la sauce latino, tout en se parant d'un sillon mélodique des plus enchanteurs. Mis en habits de lumière par les puissantes et pénétrantes impulsions de la déesse, chaque espace du bouleversant méfait se révèle apte à capturer d'un battement de cils l'âme des cœurs en bataille. Et ce ne sont ni les gracieux arpèges au piano ni l'éblouissant solo de guitare qui nous feront lâcher prise, bien au contraire. Sans doute l'une des pépites de la menue rondelle.

Si l'on parcourt un propos dans un mouchoir de poche, sa traversée s'avère cependant aussi palpitante qu'énigmatique, le combo sud-américain ayant désormais évacué toute inutile longueur et rendu le présent message musical plus accessible que son aîné, sans pour autant avoir cédé aux chimères de la facilité. Doté d'une mélodicité plus nuancée, d'une chatoyante touche latina et d'une qualité de production susceptible de valoriser le potentiel du groupe, le manifeste concède, toutefois, un manque de diversification vocale et une tenace répétibilité des exercices de style proposés. A la fois mordante et sensible, cette offrande nous plonge néanmoins dans un paysage de notes plus rayonnant accolé à un set de compositions plus impactant aujourd'hui qu'hier. C'est dire que les progrès réalisés par le collectif brésilien sont réels et de nature à le considérer dès lors tel une valeur montante de ce registre metal. Bref, une formation à suivre de près...

Note : 14,5/20

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