Depuis ce premier album fatidique où ils exprimèrent leur créativité, jamais les Italiens d'
Airborn ne seront véritablement parvenus à se dépêtrer de cette musicalité propre à ce
Power Metal, et parfois même à ce
Hard Rock, qui encombre et enlaidis considérablement ses travaux. Constamment embarrassé par ce choix consistant à se positionner par rapport à ses envies et incapable de composer une musique dans laquelle chacune d'entre-elles trouverait une juste place, ils auront, en effet, inlassablement échoué. Peut-être parviendront-ils, en cette année 2009, à conjurer ce destin funeste avec ce nouvel opus baptisé
Legend of Madog.
Tout comme
Against the World (2002) et
D-Generation (2003), ce nouvel effort démarre sous d'excellents augures avec un remarquable Song of Owain vif et inspiré, dans l'expression de ce Heavy
Metal, Speed mélodique, classique qu'affectionne tant cette formation turinoise. Malheureusement, tout comme eux, il nous offre assez rapidement l'expression niaise de morceaux creux et pénibles. Dès lors, trier le bon grain de l'ivraie devient assez problématique. Bien évidemment, les pistes débarrassés de ces atours
Power les plus inutiles et de ces refrains niais seront plutôt agréables (Not Brothers Anymore, Enemy Unknown, The Deadliest
Sin ou encore, par exemple, Death Defier) alors qu'à contrario celles parées de ces ornements laborieux demeureront, embarrassantes (l'horrible The
King is
Dead, le terrifiant Something fo Me et, dans une moindre mesure, le moyen
King of the Sea). Néanmoins, pour être tout à fait honnête, là où
D-Generation franchissait souvent la limite nous menant en des terres insupportablement désagréables,
Legend of Madog réussi, le plus souvent, à éviter cet écueil, en dehors, bien évidemment, des quelques titres susmentionnés. Il y a donc une véritable progression entre ces deux disques, l'un étant coupables de quelques égarements là où l'autre, quant à lui, en était emplis.
Pour clore cette analyse exhaustive, disons encore quelques mots au sujet de Little
End. Cette ballade, dans laquelle
Airborn démontre, une fois encore, toute son impuissance à transcender l'exercice, est sans relief et dispensable.
Afin de clarifier ce tableau, soulignons encore que désormais Alessio Perardi, chanteur et guitariste fondateur de cette formation, remplace l'inéluctable Piet Sielck aux manettes. Le résultat est indiscutablement profitable à
Airborn puisqu'il lui permet de s'éloigner de ce son si caractéristique défendu, sans concessions aucunes, par l'Allemand et, ainsi, de trouver une voie plus personnelle. Même si, comme le prouve la démonstration faite plus haut dans ce pamphlet d'un amateurisme assumé, être plus libre ne signifie pas nécessairement être meilleur. Loin s'en faut.
Insistons également sur un autre atout de ce manifeste : l'absence, ou la quasi-absence absence, de ces claviers envahissant qui gangrenaient l'album précédent.
Pour ajouter un dernier élément à décharge susceptible de faire basculer le jury en faveur de ce
Legend of Madog, saluons l'effort consenti dans le choix de l'illustration ornant sa pochette qui, a contrario de celle de
D-Generation, n'a absolument rien d'infamant. Le contraste est tel que personne ne songera à lui reprocher son aspect un peu trop ordinaire dans l'expression de ce conservatisme connu. On ne lui tiendra d'ailleurs pas davantage rigueur de ces quelques similitudes évidentes qu'elle partage avec celle du Carving a Crimson Career des Suédois de
Brimstone paru en 1998.
Plutôt mieux que son médiocre prédécesseur, ce nouvel opus des Ultramontains d'
Airborn souffre encore de beaucoup trop de défauts ennuyeux. Il restera, cependant, la démonstration d'un pas plutôt sinon positif tout au moins encourageant dans l'évolution artistique de ce collectif.
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