Au fil du temps passé
Airborn aura réussi l'incroyable prouesse de parvenir à extraire de toutes ces influences les plus manifestes une personnalité suffisamment propre qui, si elle ne lui permettra pas de prétendre à quelques incommensurables honneurs, fera de lui un acteur au moins respectable. Il n'aura, en revanche, jamais véritablement su se débarrasser de ce sens particulier de la mélodie qui, parfois, alourdis son art et offre à ses albums aux titres tantôt très mélodiques, tantôt très épiques, une disparité que les adeptes les plus endurcis de la cause ne voient pas nécessairement d'un bon oeil. Néanmoins, exceptions faites d'un médiocre
D-Generation (2003), le parcourt de ce groupe aura toujours été très honorable. Après une compilation dont le principal intérêt était de nous avoir permis de découvrir les premières démos de cette formation (
Demos & Rarities Collection (
2012)), sort, en cette année 2014, leur nouvel opus intitulé
Dark Future Rising.
Comme une délectable habitude, ces Transalpins nous y offrent une entame remarquable. Vive et épique, dans la plus pure tradition d'une expression que ne renierait certainement pas
Iron Savior,
Helloween,
Gamma Ray voire même
Manowar, Alessio Perardi et ses complices nous donnent à entendre le spectacle méritant de leurs talents. Il faudra juste souligner, eu égard aux oeuvres précédentes de ce groupe, que le son des guitares est ici assez singulier.
Plus agressif, plus rêche et plus rugueux. Très similaire à celui dont use constamment Piet Sielck en fait. Ce qui, bien entendu, ne constitue pas vraiment un handicap ici. Les très réussis They
Arise au final remarquable, Mess we're in que l'on pourrait croire composé par Kaï Hansen et ses acolytes alors que The Reign of the
Human Race serait davantage, quant à lui, à mettre au crédit de Piet (encore) Sielck et des siens, ou encore les bons
Jack of All Trades et Bonecrusher ne nous décevant pas en témoigneront. Autant des morceaux qui n'auront aucunement la volonté de nous surprendre dans ce relatif classicisme au sein duquel ils s'expriment.
Toutefois, sans envies révolutionnaires, quelques titres réussiront, quant à eux, tout de même, à nous surprendre un peu sans trop nous décevoir comme, par exemple,
King off Fear aux constructions, sans doute, un peu trop complexes et bizarres ; ébauche maladroite d'un
Dark Future dans la même veine mais plus réussi.
Solar Messiah est, quant à lui, une piste typiquement
Power Metal dans laquelle seules manquent les claviers puisque
Airborn aura eu le discernement de continuer dans cette voie consistant à se passer le plus largement possible de l'instrument à touches.
Evidemment, une fois n'étant pas coutume, le quatuor turinois prends ici un soin tout particulier à éviter le sans faute et nous proposent de découvrir quelques chansons pourvues de certains passages à la musicalité un peu, comment dire, naïve. Citons donc Forces of Natures et le très moyen, et très enjoué,
Wild and
Fire, afin d'illustrer ce propos. Parlons également de la ballade Things of the
Past présente uniquement sur la version digipak de cet opus et qui aurait été plus inspirée de n'être présente nulle part, et ce malgré ces volutes de guitares acoustiques andalouses plutôt jolies.
Encore un album tout à fait correct pour les Italiens d'
Airborn. Encore une œuvre plaisante qui ne fera certainement pas de ce collectif le porte-étendard inconsidéré d'un espoir synonyme de renouveau pour un genre tout entier. Encore un disque agréable mais pas renversant en somme.
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