Le deuxième effort des Italiens d'
Airborn baptisé
D-Generation sort un an après le premier. Sans entrer dans une fastidieuse énumération des changements fondamentaux, déconcertants et déceptifs, qu'il nous propose, attardons-nous quelques instants sur leurs résultats les plus visibles (audibles en l'occurrence) et les plus fâcheux. L'un d'entre eux nourrira particulièrement nos aigreurs puisqu'il concernera le style musical défendu par cette formation. S'éloignant quelque peu de ces aspirations Heavy Speed
Metal mélodique aux accents
Power succincts, le quartette turinois aura décidé de basculer de manière plus franche dans les affres de la musicalité, parfois excessive, de ce dernier.
Un constat que, pourtant, une entame très semblable à celle d'un précédent opus (
Against the World (2002)) ne laissait pas véritablement transparaître. L'instrumental
Creation (Intro) aux atours éléctro-mécaniques, précédant un Survivors, lui aussi, empreint d'ajouts de sonorités machinales et futuristes, laisser même présager du meilleur. Bien évidemment, quelques légers doutes étaient permis à l'écoute de certain passages très mélodiques de cette première piste.
Des doutes que, malheureusement un Cosmic Rebels, un Extraterrestrial
Life et un Dominators, trois morceaux aux refrains très naïfs et très harmonieux (du moins plus que ceux de certaines autres pistes de ce disque), changeaient en certitude, assassinant nos derniers espoirs.
Plus prompts à s'inspirer des
Edguy et autres
Freedom Call (voire même, toutes proportions gardées, d'Europe),
Airborn commet ici une œuvre bien loin de ces aspirations premières (
Iron Savior,
Helloween,
Judas Priest,
Gamma Ray).
Au milieu de ce quasi-désastre, la ballade Zed, pourtant bien ordinaire, parviendrait presque à nous convaincre. Tout comme d'ailleurs cette reprise du Astronomy de Blue Öyster Cult extraite de l'album Secret Treaties paru en 1974 dénaturant pourtant profondément l'esprit initial de cette chanson et dont le seul bienfait est, au final, de nous permettre de découvrir, ou de redécouvrir, l'œuvre originale.
Et puisqu'il était écrit qu'aucun supplice ne nous serait épargné au cours de ce calvaire, nous proposant la lie de ce calice; au-delà d'un repositionnement musical contestable au résultat discutable, dont toutefois chacun jugera en son âme et conscience, les titres de ce manifeste seront, de surcroît, d'une insupportable banalité. Citons, pour illustrer ce fait,
Firestorm, Wired Dreams, ou encore, par exemple, Crystal Skulls. Bien que d'autres eussent tout aussi bien fait l'affaire tant nombres de titres sont ici banalement interchangeables.
Pour clore sur le sujet des tares les plus horribles de ce disque, épargnons-nous le laïus sur la pochette qui, comment dire, se passe de tout commentaire.
En outre, d'aucuns reprochent à Piet Sielck, et sans doute à juste titre, son dirigisme borné et sa vision très arrêté d'un
Metal sans concession. Difficile d'imaginer qu'il soit impliqué dans un disque aussi distant de ces préceptes les plus fondamentaux. Et pourtant...
D-Generation est donc un opus hautement dispensable. Ni plus, ni moins.
Une conclusion qu'un titre aussi évocateur que celui dont est affublé cet album aurait pu, et aurait dû, d'ailleurs, nous suggérer à priori.
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