Last Rites

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16/20
Nom du groupe Pentagram (USA)
Nom de l'album Last Rites
Type Album
Date de parution 12 Avril 2011
Style MusicalDoom Metal
Membres possèdant cet album82

Tracklist

1.
 Treat Me Right
 02:32
2.
 Call the Man
 03:49
3.
 Into the Ground
 04:21
4.
 8
 05:01
5.
 Everything's Turning to Night
 03:18
6.
 Windmills and Chimes
 04:32
7.
 American Dream
 04:32
8.
 Walk in Blue Light
 04:59
9.
 Horseman
 03:38
10.
 Death in 1st Person
 04:01
11.
 Nothing Left
 03:36

Durée totale : 44:19

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Pentagram (USA)


Chronique @ AlonewithL

21 Mai 2011

À l’épreuve du temps, « Pentagram » n’aura jamais autant existé qu’à présent.

« Pentagram » souffle quarante cierges noirs, comptant comme autant d’années à hanter la scène du doom metal. L’une des formations pionnières du genre, personnifiée par le dérangeant (ou dérangé), parrain du doom metal US, Bobby Liebling, a revêtue une nouvelle fois sa cape mystique. Quelque chose était en marche. Les ombres sortaient de nouveau de leur cachette. On nous annonçait une nouvelle offrande, un nouveau label, après une longue période où Liebling ne tenait plus que seul les rennes de la carriole sombre. Il serait parvenu à refaire apparaître à ses côtés l’un des membres historiques de la formation, après maints changements de line up. Victor Griffin, qui avait marqué de son empreinte les trois premiers albums de « Pentagram », fait son retour. Il était déjà pressenti revenant, avec le bassiste Greg Turley, encore un ancien, peu avant leur officialisation, lors de leur participation aux concerts ayant eu lieu en printemps 2010. Tim Tomaselli, batteur au sein de la propre formation de Griffin, le très chrétien « Place of Skulls », se retrouvera présent le temps d’un album, c’est-à-dire de ce très attendu « Last Rites ». Album qui est d’hors-et-déjà assuré d’une meilleure distribution depuis cette signature chez Metal Blade Records. Bien meilleure en tout cas que chez Black Widow. Sept années après le très redondant « Show ‘em How » de 2004, les américains de « Pentagram » sembleraient bien être de nouveau repartis avec ce septième album. Souvenez vous, le chiffre « 7 » porte bonheur. À l’épreuve du temps, « Pentagram » n’aura jamais autant existé qu’à présent.

Moment magique, moment de bonheur donc, à l’écoute de « Treat Me Right » et du son grippé de la guitare rythmique. On assiste à un Liebling plus en forme que sur le précédent volume, bien que l’on sente aussi les ravages du temps et de la drogue dans sa voix, qui est à des années lumières de ce qu’elle était capable de faire il y a 25 ans. Niveau musical, on retrouve bien une puissante énergie doom, bien que celle-ci soit associé à un apport assez délectable de stoner. Bien perceptible sur « Treat Me Right », mais aussi sur « Call the Man » et ses déhanchements rythmiques, qui nous offrira d’ailleurs un superbe solo en pleine brume à partir du milieu de piste. Une musique qui plus est, chaleureuse, assez identique à ce que font « Place of Skulls », ce n’est pas un hasard d ’ailleurs. Cela se vérifie sur le très éloquent « Everything Turning to Night » combinant effluves psychédéliques et sonorités doomesques .

Dans des tonalités plus ravageuses, revenant à l‘esprit décapant et effrayant d‘autrefois, « Horseman » se montrera, tantôt agressif avec des riffs corsés dans la pure tradition du heavy/doom, tantôt planant et psychédélique, essentiellement sur les parties chantées. Des frissons dans le dos à l’écoute des murmures et des sonorités orageuses de « Death in 1st Person ». Liebling nous livre des confidences, s’immisçant en secret dans un premier abord, devenant insidieux au réveil des instruments. Le heavy doom reprendra de ses couleurs d’antan sur le magistral « Into the Ground ». Un titre aguicheur, pour ne pas dire sexy malgré ses sonorités graveleuses. Tout aussi entrainant et jouissant du même enthousiasme morbide que « Nothing Left », qui a tout pour nous soulever à l’aide de ses riffs ventrus.

De la nostalgie à l’écoute de « Walk in the Blue Light » et son ballotement planant et gras, faisant directement songer à la période des seventies. Un milieu de disque plus émotionnel, qui nous plongera dans la dure réalité et dans une musique plus éprise par les sentiments comme sur « American Dream » au discours engagé et pourtant nuancé en même temps par la capitulation, le renoncement face aux dérives du monde réel. « 8 » figurera comme un titre tout aussi reposé, peut être plus contemporain. La musique abrupte cette fois se fait ici plus plaintive. Dans la douceur, la ballade bluesy « Windmills and Chimes » l‘emporte, bien que celle-ci finisse par devenir glaciale et à vous faire frissonner d’angoisse sur son dernier quart piste.

Un retour délectable pour les américains de « Pentagram ». Le chant de Bobby sent l’usure et a indéniablement perdu de sa malice, mais ils vont au-delà qu’espéré pour un groupe de 40 ans. La magie noire imprègne encore la musique, bien plus en tout cas que sur « Show ‘em How ». Des titres comme « Call the Man », « Into the Ground » et « Nothing Left » renouent avec le grand « Pentagram » (Pas étonnant quand on sait notamment que « Into the Ground » et « Nothing Left » sont des morceaux de 1970). Certains apprécieront même le ventre mou du milieu d’album. Espérons encore que nos doomers américains auront encore bien d’autres bougies à souffler et qu’ils seront encore capables de nous offrir des cadeaux à la hauteur de ce « Last Rites ».

15/20

15 Commentaires

11 J'aime

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Chab - 25 Fevrier 2013: Cet album est excellent ! Tu as très bien cerné cet opus.

Un bon 16 pour ma part ! Merci pour la chronique :)
Miskatonic - 02 Mai 2019:

Un album que je n'avais pas des masses apprécié à sa sortie. Je trouvais que c'était de la redite, sans la flamme. Alors comme il est signalé dans la chro, deux morceaux proviennent en effet du répertoire de Stone Bunny, l'ancien groupe de Geoff O'Keefe (le premier batteur de Pentagram) en 70 et qui se nommait Space Meat jusqu'à l'arrivée de Liebling. Mais il y a également Everything's Turning to Night, écrite par O'Keefe et Liebling en 73 et qui apparait d'ailleurs dans la compilation First Daze Here Too dans un habillage plus seventies, ou encore la célèbre Walk in the Blue Light écrite par Liebling, qui apparait elle dans la première compile First Daze Here issue de la géniale session du Bias Studio, également de 73, et qui ne sonne pas si différente au coeur de ce Last Rites. Je me souviens aussi d'une interview en 2011 dans laquelle Bobby révélait que tous les morceaux de Last Rites avaient été écrit au début des années 70 avec le classic line up de Pentagram. Bref, ceci expliquait sans doute ma sensation de redite un peu molassonne. Seulement à l'heure d'aujourd'hui, je ré-estime complètement cette sortie, et la prend pour ce qu'elle est, soit une tentative pour renouer avec les racines seventies du groupe dans un emballage stoner doom plus actuel. Alors même si ça n'atteint pas le côté charnel, heavy et enfumé du Pentagram seventies, ni même la puissance doomesque du Pentagram 80's, ce Last Rites contient quand même pas mal de supers morceaux.

grogwy - 27 Décembre 2022:

Je viens de regarder le documentaire "Last Days Here" (2011) et on peut dire, vu l'état dans lequel se trouvait Bobby Liebling en 2007 (au milieu du film on le voit fêter ses 54 ans), que le gars revient de loin, même de très loin.De mon coté j'ai toujours trouvé l'histoire de Pentagram incompréhensible.En effet je n'ai jamais compris pourquoi ce (talentueux) groupe n'avait pas réussi à sortir un album dans les années 70 (alors qu'il possédait de très bonnes chansons qu'on retrouvera réenregistrées et éparpillées sur les différents albums sorties bien plus tard puis disponibles, dans leur version d'origine, sur les deux compilations "First Daze Here" commercialisées en 2001 et 2006), mais également pourquoi, après l'orientation Doom Metal, les albums "Pentagram" (1985) et "Day Of Reckoning" (1987) étaient uniquement sortis en auto-production, c'est à dire difficile à trouver (du moins pour ceux qui connaissaient leur existence !) ! Il a fallut attendre 1993 et la signature chez Peaceville, qui réédite les deux premiers disques, puis 1994 avec la sortie de "Be Forewarned" pour qu'enfin les albums de Pentagram soient correctement distribués (permettant au groupe de se faire davantage connaître).Et bien même si "Last Days Here" ne répond pas complètement (où partiellement par déduction) à toutes mes questions, ce dernier m'a tout de même permis de découvrir une facette du groupe, où plutôt de son leader, que je ne connaissais pas.

 

Miskatonic - 28 Décembre 2022:

Fabuleux documentaire que ce Last Days Here, et moi c'est ça la question que je me pose : comment fait Bobby pour être encore vivant à l'heure d'aujourd'hui ? Un type incroyable mais également très auto-destructeur. C'est je pense l'une des raisons qui l'a empêché d'être signé à l'époque. On peut également arguer d'un manque d'opportunités et d'une propension à la malchance. Bref, un groupe poissard malgré un talent fou. A propos du premier album officiel d'ailleurs, oeuvre matriciel du doom metal traditionnel dont on trouve la première mouture sur la démo All Your Sins (Death Row 82), Bobby a toujours détesté la réédition Peaceville de 93 regrettant le manque d'originalité du label ayant pompé la pochette du Welcome to Hell de Venom.

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