Né en 2015 d'une idée originale de la chanteuse au chatoyant grain de voix Mariangela Demurtas (
Tristania,
Moonspell (live), Art Of
Departure, ex-
Alight...) et du guitariste/bassiste/claviériste et producteur Kris Laurent (The
Providence,
Cadaveria...), avec le concours du batteur et parolier Tarald Lie (
Tristania, ex-
Draconian (live)...), Ardours se présente tel un projet de metal alternatif harmonisant metal atmosphérique, metal mélodique, rock gothique et sonorités électro pop typées mid-80s. Un subtil patchwork stylistique mêlant des sources d'influence des plus éclectiques, allant de
The Gathering à All About Eve, en passant par
Lacuna Coil,
Autumn,
Moonlight,
Dying Passion et
The Birthday Massacre. Ce faisant, nos inspirés concepteurs nous immergent au coeur d'un paysage de notes aussi troublant et sensible qu'enchanteur, loin de toute contingence lyrique d'un metal symphonique gothique pur.
Conscient des risques courus à se lancer tête baissée dans la mêlée, le combo italien ne réalisera son premier et présent mouvement, «
Last Place on Earth », que quatre années plus tard. Stratégie payante, in fine. Aussi, effeuille-t-on une galette d'une durée de 41 optimales minutes où s'enchaînent sereinement 10 pistes à la fois enivrantes, fringantes, sensuelles et pétries d'élégance, l'une d'entre elles, « Design », bénéficiant, en outre, de la patte experte du bassiste Nico Etelavuori (ex-
Amorphis).
Signé chez le puissant label italien Frontiers Records, jouissant parallèlement d'un enregistrement de bonne facture, d'un mixage équilibrant à parités égales les parties vocales et instrumentales, et d'arrangements instrumentaux finement esquissés, cet initial effort pourrait-il dès à présent placer nos acolytes parmi les sérieux espoirs de leur registre metal d'affiliation ?
C'est à la lumière de ses espaces d'expression les plus magmatiques que le collectif marque ses premiers points, essaimant par là-même quelques gemmes sur sa route. Si le bal s'ouvre en douceur, à l'instar de « What Else Is There », cinématique et progressif instrumental aux faux airs de
The Birthday Massacre, l'arbre ne saurait longtemps cacher la forêt. En effet, c'est à une succession de déferlantes auxquelles devra faire face le chaland, à commencer par « Catabolic », entraînant méfait atmosphérique gothique à mi-chemin entre
The Gathering et
Lacuna Coil. Doté de riffs crochetés et d'un refrain catchy mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène, c'est d'un battement d'ailes que le tubesque manifeste aspirera le tympan. Difficile également de se soustraire à un headbang frénétique sous le joug des puissants et altérables coups de boutoir dont se nourrit le frondeur et organique « Design » ; un galvanisant instant électro rock que la basse claquante de Nico Etelavuori se charge de magnifier. Pourvu de riffs acérés, d'ondoyantes nappes synthétiques et d'un grisant final en crescendo, une onde vibratoire nous parcourra également sur « Truths », pulsionnel, aérien et progressif effort au carrefour entre
The Gathering,
Autumn et
Dying Passion.
Un poil moins enfiévrés, d'autres passages trouveront également matière à nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'atteste, d'une part, le titre éponyme de l'opus, «
Last Place on Earth », mid/up tempo rock'n'metal gothique aux relents électro pop dans la veine coalisée de
Lacuna Coil et
The Birthday Massacre. Instillés de rampes de claviers un brin surannées mais des plus magnétiques, recelant par ailleurs des enchaînements intra piste des plus sécurisés et un refrain immersif à souhait, ce hit en puissance s'avère être un moment de pure jouissance auditive. Dans cette dynamique, on ne saurait davantage ignorer les ''autumniens'' mid/up tempi « Last Moment » et «
No One Is Listening » au regard de sentes mélodiques des plus enveloppantes sur lesquelles se greffent des couplets finement ciselés, relayés chacun d'un refrain d'une efficacité diabolique, Enfin comment passer sous silence les mid/up tempi syncopés « Therefore I Am » et « Totally », l'un à la confluence de
Lacuna Coil et
Moonlight, l'autre dans le sillage de
The Gathering, tant pour la soudaineté de leurs montées en puissance que pour leurs sémillantes séries de notes.
Quand ils en viennent à tamiser leurs ambiances, nos compères feront chavirer plus d'une âme sensible, nous adressant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Aussi, la petite larme au coin de l'oeil peinera-t-elle à s'évaporer sous l'impact des envoûtantes variations de «
The Mist », somptueuse ballade atmosphérique gothique au carrefour entre
Autumn,
Lacuna Coil et All About Eve, mise en habits de soie par les sensuelles volutes de la maîtresse de cérémonie. Fortement chargé en émotion, l'instant privilégié comblera les attentes de l'aficionado du genre intimiste au moment où il fera plier l'échine aux âmes les plus rétives.
C'est donc au cœur d'un océan de félicité que nous plonge ce premier mouvement, l'expérimenté combo nous ayant concocté une œuvre à la fois rayonnante, vigoureuse, énigmatique, des plus émouvantes, avec un petit supplément d'âme à la clé. Variant davantage ses ambiances et ses phases rythmiques que ses lignes vocales, l'opus conjugue, par ailleurs, judicieusement les éclectiques aspirations stylistiques du groupe. Une digestion de ses sources d'influence ainsi que le consentement à l'une ou l'autre prise de risques seront toutefois attendus pour permettre à ce projet de gagner en épaisseur artistique.
Jouissant néanmoins d'une production d'ensemble plutôt soignée, d'une technicité instrumentale et oratoire éprouvée et de la féconde inspiration mélodique de ses auteurs, sans pour autant accuser l'ombre d'un bémol, le poignant manifeste se suit de bout en bout sans encombres.
Plus encore, ce dernier incitera à une rapide remise en selle sitôt l'ultime mesure évanouie. Ainsi se dessine une entrée en matière aussi palpitante qu'ensorcelante et empreinte de délicatesse, susceptible de placer le groupe parmi les sérieux espoirs de cet univers metal. Bref, un groupe à suivre de près...
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