Lacrima Dei

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18/20
Nom du groupe Meden Agan
Nom de l'album Lacrima Dei
Type Album
Date de parution 22 Septembre 2014
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1.
 Divine Wrath
Ecouter05:03
2.
 Lacrima Dei
Ecouter04:45
3.
 Embrace the Sorrow
Ecouter04:16
4.
 Portal of Fear
Ecouter04:10
5.
 Everlasting Pain
Ecouter03:38
6.
 Web of Shadows
Ecouter04:38
7.
 Nuntii Belli
Ecouter03:53
8.
 Loss
Ecouter04:09
9.
 Devoid of Sanity
Ecouter05:11
10.
 Commemorate the Fallen
Ecouter06:22

Durée totale : 46:05

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Meden Agan



Chronique @ ericb4

08 Novembre 2015

Le combo athénien a cette rare capacité de surprendre et d'émouvoir...

Dans le sillage de Fallen Arise, Elysion ou Bare Infinity, Meden Agan est un groupe grec déjà expérimenté produisant un metal symphonique racé, frénétique, mélodieux, aux arrangements pléthoriques, évoluant dans une ambiance chatoyante. Ne comptant pas moins de neuf ans d'existence, deux solides albums full length (« Illusions » (2007) ; « Erevos Aenaon » (2011)) et deux EP (« Nemesis » (2008) ; « Promo 2010 » (2010)), et après quelques changements de line-up, le quintet athénien, créé par le guitariste Diman Koutsogiannopoulos, s'est laissé pas moins de trois ans pour nous concocter les dix pistes que compte ce troisième album longue durée. Cet opus jouit d'une production soignée, à l'image d'une bonne qualité d'enregistrement et d'un mixage équilibrant les parties instrumentales et vocales, que l'on doit à Mark Adrian (ARTemis studios). Enfin, le souci du détail n'est pas sans renvoyer à un mastering signé Mika Jussila (Nightwish, Stratovarius...) aux Finnvox studios (Finlande). Les conditions d'écoute semblent donc réunies pour découvrir l'univers de ce « Lacrima Dei » sous les meilleurs auspices...

C'est dans un schéma rythmique incisif, véloce, voire incandescent, que le message musical s'avère le plus efficace. Ainsi, le diluvien « Divine Wrath », titre d'obédience power symphonique, usant d'un tapping martelant, déploie des couplets souriants et des refrains immersifs à souhait, dans la lignée de Fallen Arise. Des choeurs enveloppants viennent renforcer la flamboyante empreinte vocale de Maya Kampaki, mezzosoprano ayant succédé à Iliana Tsakiraki (Enemy Of Reality). Surtout, un joli solo au synthé précède un délié alerte à la lead guitare signé Diman sur un petit pont avant que la déferlante oratoire ne s'infiltre et ne dévaste tout sur son passage. Tout aussi prégnant, le véloce « Embrace the Sorrow » joue sur les harmonies entre les angéliques patines de la déesse, une présence growleuse et les choeurs, jamais bien loin pour en découdre. Le tout chevauche une rythmique enjouée, un jeu de batterie tonique, signé Panos Paplomatas, et un éblouissant solo au synthé dont Tolis Mikroulis a le secret. Ce fringant morceau finit en apothéose. De son côté, le puissant, dynamique et vénéneux « Devoid of Sanity » unit dans un duo mixte magnifiquement assorti la voix claire un poil graveleuse de Jon Soti et les aériennes élancées de Maya, le long d'un infiltrant voyage où se conjuguent un magnétique solo de guitare, un chemin mélodique captivant, de subtiles variations de tonalité et une orchestration emphatique de bonne facture. Difficile de résister alors à la force des éléments... Enfin, entraînant, frondeur et élégant, dans la lignée de Gwyllion, « Everlasting Pain » use d'un beau cheminement mélodique, avec des refrains catchy à la clé, habilement servis par la maîtresse de ces lieux. Un solo de guitare au taquet, une cohésion globale sans failles et des inflexions vocales des plus lumineuses renforcent l'impression d'un titre taillé pour les charts.

Le combo sait aussi jouer des effets de contrastes pour nous rallier à sa cause. Ainsi, le mid tempo aux fines variations et titre éponyme de l'album, « Lacrima Dei » typiquement metal symphonique, nous cale sur un chemin mélodique engageant. Mis en relief par le délicat vibrato et les célestes impulsions de la sirène, assistée par Aris Nikoleris, chanteur et bassiste du groupe, on suit le déroulement de la pièce avec intérêt. La savoureuse ambiance procurée par les arrangements n'est pas sans rappeler Bare Infinity, avec une touche personnelle. D'autre part, contrasté dans ses jeux rythmiques, complexe dans ses variations de tonalité, « Portal of Fear » déploie un paysage de notes luxuriant, avec un superbe solo de guitare au programme. On est ici aussi dans un schéma triangulaire (interprète féminine au chant clair, growls masculins et choeurs) difficile à esquiver. Et la sauce prend, sans soucis.

Le propos n'est pas sans mérites non plus lorsque l'arsenal progressif s'invite au programme. Le combo s'inscrit également dans cette mouvance, et ce, de deux manière différentes. Tout d'abord, quelques mots bleus nous sont aussi proposés, à l'instar de « Loss », témoignant d'une confondante délicatesse, la belle pouvant faire penser à Moya Brennan (Clannad) dans ses montées. Lorsqu'elle accroche les nuages, rien ne peut plus la retenir pour voler à sa guise sur les soyeuses séries de notes de cette émouvante ballade progressive. Lorsque la rythmique se met progressivement en branle, le spectacle offert est saisissant, même si on aurait aimé quelques arpèges supplémentaires à la lead guitare en fin de piste. D'autre part, le mid tempo progressif « Commemorate the Fallen », fresque de l'opus, se fait sinueux, jouant sur d'harmonieux échanges vocaux entre la sirène et les choeurs. Eblouissant techniquement, notamment sur un large pont où se font face une lead guitare sauvage et un serpent synthétique difficile à réfréner. Une jolie reprise vocale globale interrompt ce combat pour s'imposer à nous jusqu'au terme du voyage.

Eu égard à tant de qualités, y aurait-il toutefois une ombre au tableau ? Peut-être bien, mais le propos reste à nuancer. Tout d'abord, le tonitruant « Nuntii Belli », estampé power symphonique, par ses riffs échevelés et ses growls rocailleux, nous fouette le tympan tout en suivant un cheminement harmonique peu sécurisant mais agrémenté par les fines modularités de la chanteuse. Mention spéciale pour le solo au synthé. Sans être désagréable, il reste tout de même largement dans l'ombre d'un « Divine Wrath », notamment sur l'axe mélodique. Mais, selon votre humble serviteur, c'est surtout le fuligineux « Web of Shadows » déployant des riffs corrosifs, quelques accords déroutants et des enchaînements pas toujours du meilleur effet, qui pourrait ne pas retenir l'attention. Parfois, on perdrait le fil du tracé mélodique, même si la lionne ne l'entend pas de cette oreille. Hélas, de nombreux passages inutilement technicistes n'ont de cesse d'altérer la lecture de la piste. On passera donc son chemin, pour cette fois.

On ressort de l'écoute de cette généreuse galette avec l'agréable sentiment de (re)découvrir un groupe sous son meilleur jour. Pas de doutes, on peut compter sur ses compétences techniques, ses heureuses compositions, les talents de sa nouvelle interprète et son expérience pour espérer le voir en bonne posture dans ce registre metal. Même si l'on aurait pu espérer un peu plus d'originalité, le collectif égéen a su varier son offre, diversifier les atmosphères, peaufiner ses gammes et faire rayonner ses arpèges, pour nous offrir un album susceptible de le faire entrer dans la cour des grands. Peu de notes parasites, de bons arrangements, de belles finitions et une patte identifiable sauront convaincre les amateurs de metal symphonique à chant féminin de compter cette rondelle parmi les albums à posséder dans leur cd-thèque.

4 Commentaires

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Sonadenn - 09 Novembre 2015: Merci Eric pour cette chronique qui reflète bien ce que je pense de cet album, qui pour moi est sans doute le meilleur du groupe. Je ne lui trouve aucun défaut!
ericb4 - 09 Novembre 2015: Merci à toi. En effet, c'est un très bon album, qui s'apprécie davantage encore au fil des écoutes. Un groupe à suivre de près, donc...
frozenheart - 10 Novembre 2015: Merci, Eric pour cette chronique qui annonce un groupe plus professionnel que par le passer et digérant très bien ses influences pour plus d'originalité. Comme tu dis, Meden Agan un groupe à suivre!
ericb4 - 10 Novembre 2015: Merci également pour tes observations. Avec un tel album, le combo devrait marquer pas mal de points et laisser entrevoir son futur positionnement parmi les groupes montants de ce registre metal si convoité...
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