La Liga Onírica

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Angélida
Nom de l'album La Liga Onírica
Type Album
Date de parution 01 Juillet 2012
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 La Liga Onirica
Ecouter06:59
2.
 El Escapista
Ecouter04:54
3.
 Alguien
Ecouter06:44
4.
 Creo
Ecouter06:09
5.
 La Gran Hazana
Ecouter10:11

Durée totale : 34:57

Acheter cet album

 $0.99  €1,29  €0,99  £0.99  buy  buy  €1,29
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Angélida



Chronique @ ericb4

08 Mars 2016

Le groupe espagnol signe une œuvre susceptible de le propulser au rang de valeur montante du metal symphonique...

Troisième essai octroyé par le combo ibérique pour nous sustenter... Cinq ans suite à un initial et plaisant « Decanimae » et deux ans après un solaire « La Ciudad de los Pajaros », le quintet de metal symphonique gothique et mélodique revient dans la course. Cette fois, il faudra composer avec une offrande plus modeste en format, avec un album de guère plus de cinq titres égrainés sur une bande auditive de trente-cinq minutes, mais différent dans sa structure de ce à quoi nous avait habitués le vaillant collectif espagnol jusqu'alors. Fort d'une expérience de plus de cinq années de la scène metal locale, animé d'une volonté affichée de faire partie des formations montantes de ce registre ô combien convoité, le groupe au line up inchangé développe ici un propos instrumentalement emphatique, techniquement plus abouti, aux arpèges plus nuancés et aux gammes mieux distribuées, à l'écriture affinée et toujours en espagnol, par rapport aux productions antérieures. Et ce, avec un même souci permanent d'offrir à son auditorat un opus bénéficiant d'une belle qualité d'enregistrement, d'un mixage équilibrant parfaitement les parties entre elles et de finitions passées au peigne fin. Même si l'on retrouve cette touche hispanisante accolée à plusieurs passages, souvent inspirés par les ambiances de Stream Of Passion, Diabulus In Musica, et les harmoniques d'Against Myself et Anabantha, quelque chose a changé...

Là où l'on retrouve les assises stylistiques et rythmiques du groupe, la magie opère tout autant que lors de leurs précédentes réalisations, notamment sur les pistes typées power symphonique. Ainsi, le chevaleresque et magmatique « La Liga Onirica », titre éponyme de cette trempe, avec du sang ibérique en substance, incarné par ses riffs acérés et sa vivifiante rythmique, nous agrippe tout de go pour ne jamais nous lâcher, à la façon de Fortaleza. Cette invitante et effervescente plage nous emmène en des contrées luxuriantes en gammes suivant un schéma mélodique aussi rayonnant que pénétrant, tout en nuances de tonalité. Servi par les chatoyantes patines d'Alodia, puissante et aérienne mezzo soprano, ce flamboyant morceau force le respect sur de sculpturaux couplets relayés par de suaves refrains qu'on entonnerait à tue-tête. On ne passera pas outre un pont technico-mélodique enjolivé par un efficace solo de guitare, signé Javier Ferrandez, l'un des membres fondateurs du groupe. On comprend dès lors que le décor est planté...

Le vaillant collectif nous avait également habitués à une approche heavy symphonique, mais pas encore sur ce modus operandi. Une offensive rythmique un poil syncopée et des riffs roulants introduisent l'épique et incandescent « Alguien », piste heavy symphonique non sans rappeler Anabantha où flambe la lead guitare et se déchaîne le serpent synthétique, le long d'engageants cheminements harmoniques. Une fois n'est pas coutume, une agréable et claire voix masculine se substitue à l'empreinte féminine, à la façon de Rhapsody, pour nous transporter en de sereins refrains. On ne restera pas de marbre face au pont technique eu égard au fulgurant élan d'inspiration du combo relatif au déploiement de ses arpèges aux claviers comme aux guitares. Une tentative auréolée de succès, in fine.

La formation renoue aussi avec une patte folk alliée à son empreinte symphonique, tout en la libérant davantage encore. Puissant et entraînant passage, à la croisée des chemins entre Ancient Bards et Stream Of Passion, « El Escapista » révèle ainsi quelques touches folk accolées à une inébranlable assise percussive et à un riffing crayeux du plus bel effet. Un break opportun laisse librement s'exprimer un sémillant clavecin et une impétueuse lead guitare avant que la reprise sur le refrain ne balaye tout sur son passage. Aussi, on restera envoûté par les chaudes volutes oratoires de la douce où qu'elles se meuvent. Un joyeux pont au son habité d'une cornemuse samplée nous assure une folle embardée en finalité, dans la veine d'Amberian Dawn à l'instar de leur quatrième album full length « Circus Black ».

L'inspiré quintet a également veillé à ralentir la cadence, mais plus tant sous l'égide de ballades que d'une seule mouture mid tempo progressive. Reluisant et délectable morceau dans le sillage de Nightwish, première mouture, sur le plan des suites d'accords, « Creo » offre un tracé mélodique finement dessiné, où les notes tombent pile poil, prêtes au recueil du cœur de nos émotions. Dans ce dessein, la déesse sait retenir ses envolées pour nous enlacer avec délicatesse soit, sans recourir à un démonstratif lyrisme. En parallèle, une instrumentation se calfeutre dans une ambiance sulfureuse mais non opaque, doucement émergente, à l'image d'un soleil levant sur la Sierra. Un léger tapping s'amorce alors, autorisant une lente mais effective progressivité du corps orchestral, avec quelques délectables variations hispanisantes en ligne de fond qui ne demandent qu'à bouillonner. Mais, tel n'est pas le substrat, in fine, de cet heureux mélange.

Il semble que l'on ait gardé le meilleur pour la fin, et ce, eu égard à un exercice encore peu éprouvé par nos compères. En effet, on ne pourra se soustraire à la ferveur de « La Gran Hazana », première fresque épico-romantique de dix minutes, habilement réalisée par nos acolytes. Lorsque les chevaux sont lâchés, la dense instrumentation virevolte, s'embrase, prend alors véritablement l'ascendant et nous enivre les sens, dans le sillage de Diabulus In Musica. On se fait alors secouer à la fois par ses riffs tourbillonnants, une insoupçonnée polyrythmie et un inaliénable et martelant tapping. On y décèle une mécanique bien rodée, à l'image d'arrangements d'excellente facture, qui appelle de ses vœux à évoluer encore en des espaces instrumentaux techniquement vierges. Une lead guitare au taquet dans son délié ne desserre pas non plus la bride, convolant sur des nappes synthétiques toutes de soie vêtues, à la façon d'Ancient Bards, à la sauce ibérique. L'ensemble témoigne d'un travail de cohésion indéfectible, où foisonnent les effets, où une affriolante ligne mélodique imprime nos pavillons, pour une souriante traversée en pays de cocagne. Comme pour magnifier le moment suspendu, la sirène amplifie son spectre vocal par d'angéliques modulations, tout en maîtrisant parfaitement ses impulsions, assistée par son valeureux comparse, pour un duo partiel magnétisant l'attention sans avoir à forcer le trait. Bref, on comprend que le combo signe là une pièce de grande ampleur, finement ciselée dans ses portées et tout à fait apte à recueillir l'adhésion.

Désormais moins gothique que power/heavy, sans y perdre en attractivité mélodique, le projet du collectif ouvre encore le champ des possibles, offrant ainsi une palette de plus en plus étoffée de son savoir-faire et de son savoir-être. La troupe témoigne, dès lors, d'une signature artistique plus aisément identifiable, qui, pierre par pierre, a pris le temps nécessaire à sa construction. Peu à peu affranchi de ses modèles identificatoires, le groupe parvient dorénavant à conférer une substance toute personnelle à son œuvre. A cet effet, le groupe continue à asséner ses coups, un peu plus fort qu'avant, et à non moins séduire, mais avec d'autres armes à son actif que par le passé : pas de ballades, qui pourtant était le point névralgique de leurs premiers émois, mais l'apparition de duos, d'une fresque et d'arrangements plus orientés folk. Une prise de risques qui, semble-t-il, leur a été plutôt favorable et qui devrait leur permettre de rencontrer, voire d'élargir un auditoire déjà sensibilisé aux travaux de leurs illustres maîtres inspirateurs. Aussi, on comprend qu'il faudra compter avec les talents de cette inattendue formation pour emballer le tympan, au même titre que ses compatriotes d'Against Myself. Pour le dire autrement, troisième essai transformé pour le combo espagnol, qui pourrait bien les propulser parmi les valeurs montantes du metal symphonique à chant féminin...

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Angélida