Decanimae

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15/20
Nom du groupe Angélida
Nom de l'album Decanimae
Type Album
Date de parution 2007
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Intro / Ángel de Invierno
Ecouter05:35
2.
 Almas Gemelas
Ecouter04:59
3.
 Crisálidas de Fe
Ecouter05:23
4.
 El Vals de las Almas Heridas
Ecouter04:18
5.
 La Caja de Música
Ecouter05:35
6.
 Nanas (Tragedia)
Ecouter04:02
7.
 La Reina de Corazones
Ecouter04:49
8.
 El Abismo del Silencio
Ecouter03:51
9.
 Testigo del Dolor
Ecouter04:28

Durée totale : 43:00

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Angélida



Chronique @ ericb4

28 Fevrier 2016

Premier coup de maître à l'aune de cette chatoyante et épique pièce ibérique...

Tout jeune groupe metal symphonique gothique espagnol issu de Saragosse, créé en 2006 par José A. Benavente (auteur, compositeur et batteur (Atland)) et Javier Ferrandez (guitares), Angélida offre un univers épique et éminemment mélodique à chant féminin. Et ce, dans le sillage d'illustres formations du genre, dont Epica, Nightwish, Stream Of Passion ou Delain, avec une touche ibérique marquée, à commencer par les textes, intégralement accouchés en espagnol. Courageux dans leur démarche, n'ayant encore qu'une approche parcellaire mais efficiente de la scène, nos cinq acolytes nous octroient tout de go un album full length de neuf titres disséminés successivement sur un ruban auditif de trois-quarts d'heure, globalement bien investis sur le plan instrumental, non sans renvoyer à Stratovarius sur l'axe rythmique ou encore à Rhapsody Of Fire dans les harmoniques. On est alors surpris de découvrir des compositions riches en gammes, aux ambiances variées, finement élaborées et mises en valeur par une qualité d'enregistrement remarquable et un mixage équilibrant avec justesse les parties instrumentales et vocales entre elles. Peu de notes résiduelles, des finitions et des enchaînements passés au peigne fin achèvent de nous convaincre d'ouvrir sans plus attendre l'emballage plastique et d'introduire le disque dans le boîtier coulissant de la platine.

En premier lieu, le groupe nous embarque dans un metal symphonique gothique où rares sont les moments de flottement et où la cohésion d'ensemble se montre efficace. Déjà, le frétillant « Crisálidas de Fe » distribue ses coups de boutoir au moment où un clavecin se fait ouïr, au fil d'un magnétique tracé mélodique. De leur côté, Les joviales envolées de la jeune Alodia font tout pour nous envelopper et y parviennent sans avoir à forcer le trait. Un pont technique opportun, aussi convaincant que rageur, dans l'esprit de Rhapsody s'inscrit dans la trame d'une piste metal symphonique gothique de bon aloi. La reprise sur le refrain sonne comme un appel d'air que se plait à magnifier la belle, avant de se faire relayer par un clavecin en liesse en finalité. Dans un étrange ballet symphonique gothique, à la façon de Delain, avec un zeste de Stream Of Passion, le fouettant « La Caja de Música », pour sa part, ouvre ses portes sur un riffing sanguin et une rythmique enjouée pour nous transporter en de sereines contrées. En outre, un orgue martial gravé dans le marbre ne nous lâche pas d'un iota dans cette tourmente du plus bel effet d'où s'extirpe un joli solo de guitare. La douce se fait alors sauvageonne pour mieux nous absorber au cœur de ces vastes espaces instrumentaux empruntés à la scène metal symphonique latina, dans le sillage d'Anabantha. Plus encore, une profonde torpeur émane de « El Abismo del Silencio », entraînant acte metal symphonique gothique en mid tempo, aux variations de tonalité judicieusement amenées, dans la veine de Stream Of Passion. Dans cette ambiance souriante, à l'armature instrumentale solide et bien inspirée, la belle n'a de cesse d'éclaircir son timbre, comme pour nous inviter à y séjourner plus que de raison. Et l'entreprise de séduction fonctionne à plein sur une pièce qui finit par revêtir l'aspect d'une piste naturellement vouée aux charts. On comprend, dès lors, que le collectif marque ici ses premiers points.

Parfois, la troupe a rendu son assise instrumentale plus offensive, sur un tempo plus alerte, non sans un certain aplomb, ni panache. D'obédience power symphonique, non sans renvoyer à Nightwish, l'entraînant et subtil « Almas Gemelas », aux riffs crochetés et à la dense rythmique, apporte une touche d'authenticité par ses solaires harmonies, distillées avec finesse par les chatoyantes volutes de la maîtresse de cérémonie. Ce faisant, on ne résistera que malaisément au tracé mélodique des refrains, immersifs à souhait et empreints d'une pointe d'originalité dans les séries d'accords déployées. Bref, un titre ayant l'allure d'un hit en puissance qui, de plus, offre un apaisant dégradé de l'intensité sonore en bout de piste, signe que les finitions sont déjà au rendez-vous. De son côté, le nerveux « La Reina de Corazones », également d'inspiration power symphonique, lui aussi dans le sillage atmosphérique de Nightwish, avec une empreinte rythmique non sans renvoyer à Sonata Arctica, se charge de nous transporter dans des contrées extatiques sans y perdre en luminescence mélodique. Exercice difficile, s'il en est, mais le collectif espagnol s'en sort avec les honneurs, livrant par là-même des arrangements effilés d'une étonnante maîtrise. Pour épicer le tout, la déesse a relevé d'un cran ses puissantes inflexions, collant parfaitement à l'épique et colérique mouture orchestrale. Enfin, le véloce « Testigo del Dolor » libère sa fougue, riffs échevelés et rythmique frondeuse en tête, tout en veillant à ne jamais nous faire perdre de vue le tracé mélodique qui, précisément, contribue à lui conférer toute sa saveur. L'adhésion s'opère quasi spontanément à l'instar de cette bombe de saveurs, où les contrastes atmosphériques sont de mise. En outre, des accords bien pensés et distribués jaillissent par tous les pores de cette partition. Quant à l'assise vocale, bien présente dans tous les secteurs de cette plage vivifiante, on ne pourra s'y soustraire, et ce, pour notre plus grand plaisir.

A d'autres moments, le pas se fait plus lourd, tout en n'omettant pas de livrer de nombreuses variations et quelques subtilités harmoniques en filigrane. Ainsi, une chorale d'enfants nous accueille parallèlement à un délicat piano, avant que d'orageuses et épicuriennes nappes synthétiques ne viennent assombrir le ciel sur « Intro / Ángel de Invierno », piste heavy symphonique où accrochent les riffs et glisse avec célérité une ondulante lead guitare, non sans rappeler Epica. On suit alors les aériennes tribulations de la sirène, en voix pleine et profonde, sans lyrisme outrancier, dans l'esprit du groupe metal gothique mexicain Fortaleza, le long d'un chemin mélodiquement sécurisé sur l'ensemble de la revigorante et captivante pièce. Mais là ne s'arrête pas la valse. Titre heavy symphonique à la touche folk, le flamboyant « El Vals de las Almas Heridas » évolue sur des couplets bien ciselés et des refrains catchy, non sans renvoyer à Blackmore's Night, à la sauce ibérique. L'accroche auditive s'opère assez prestement, tant le cheminement mélodique est apte à éveiller quasi spontanément en nous de suaves plaisirs, la captatrice saillie vocale de la douce en prime. C'est dire que l'on remettrait volontiers le couvert...

Lorsqu'il ralentit la cadence, le combo parvient, tout en légèreté et en habiles vibes, à enivrer nos sens. On comprend qu'à l'aune de ses mots bleus, sa capacité à nous faire frissonner a été élevée au rang d'un art. Ainsi, une féline guitare acoustique sur fond de soies synthétiques nous introduit sur « Nanas (Tragedia) », infiltrante ballade évoquant les terres rougeâtres de la Sierra baignées d'un délicieux rai de soleil couchant. D'une confondante douceur et sous le joug d'un délicat vibrato, l'angélique séductrice ne ratera pas de nous hypnotiser le tympan tout le long, tout comme le petit mais délectable solo de guitare. Autant dire que nos valeureux créateurs se montrent particulièrement à leur aise, l'immédiate émotion qu'ils laissent transpirer à l'abord d'un tel message musical l'attestant amplement. Chapeau bas.

Ayant assimilé les leçons de leurs illustres maîtres inspirateurs au point de s'en libérer partiellement, nos créatifs acolytes ont pu nous offrir un premier panel haut en couleurs, avec quelques gammes éminemment personnelles et des arpèges ensoleillés, fleurant bon les espaces fertiles et mordorés de Saragosse, où l'émotion est assez souvent requise et parfois spontanément déclenchée. Signe que l'on détient une œuvre à l'empreinte artistique avérée où rares sont les carences, et ce, dans un registre metal où la concurrence tend à s'intensifier. Aussi le combo marque-t-il là de son sceau un propos, certes peu novateur, mais techniquement fort bien achalandé, logistiquement abouti, incluant une opportune touche de romantisme. Difficile, alors, de rester en retrait de cette offrande, bénéficiant d'un supplément d'âme en prime, pour les amateurs de metal symphonique à chant féminin. Un réel potentiel s'affirme donc déjà à l'instar de cette opiniâtre et talentueuse équipe, dont on se délectera de ce message musical, et qui laisse augurer d'une carrière au long cours. L'avenir seul nous le dira...

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