« Mieux vaut tard que jamais » Rarement un adage aura été aussi vrai pour la sortie de ce premier album des orléanais. Enregistré début 2008 au Studio
Plus de Stéphane Buriez,
La Iglesia del Odio (2010) n’arrive dans les bacs qu’en ce printemps, la faute à des problèmes extra musicaux dont je vous épargneras les détails, ne possédant pas l’intégralité des tenants et des aboutissants. Dans tous les cas, après la réédition des démos en 2007 chez Nihilistic
Holocaust,
Impureza lâche enfin son Full-Lenght chez
Snakebite Productions (
Ouroboros,
Bloodshed, ...).
Pour les gens découvrant le groupe, sachez que tout en conservant une identité musicale clairement rattachée à ce style, on est loin d’un Death
Metal classique. Le quatuor inclut de nombreux éléments Flamenco à sa musique. Ce mélange pourrait sûrement être indigeste si nous avions à faire à des musiciens moyens cherchant simplement à sonner original juste pour l’être. Mais comme
Nile a su le faire à merveille avec les éléments égyptiens,
Impureza intègre parfaitement les éléments latinos, et ne se contente pas d’en placer quelques uns par ci par là.
« Lionelito » et ses amigos exploitent d’ailleurs à fond le concept avec des paroles intégralement en espagnol et un magnifique artwork signé Johann Bodin, représentant une sorte de Don Quichotte satanique brûlant tout sur son passage devant le fronton de « l’église de la haine ».
L’album est constitué principalement de morceaux déjà présents sur les démos, mais aussi de nouveaux titres écrits pour l’occasion, sans que la différence de niveau ou d’inspiration soit visible. On notera toutefois le remarquable titre éponyme sur lequel Lionelito fait étalage de tout son savoir faire avec une intro qui pourrait figurer dans
Desperado. Mais attention, la musique de
Impureza bien qu’empreinte de Flamenco reste violente comme doit l’être le Death
Metal. Dans tous les cas, le parallèle avec le légendaire Amongst the
Catacomb of
Nephren-Ka est inévitable, El Gitano Maldito (non ce n’est pas un titre de Yvan Le Bolo’ch et Manitas de Platas), la lourdeur de ses guitares couplée à des sonorités traditionnelles, les blast-beat puissants de Guillermo, la rage dans le chant de Lamas (je suppose qu’il s’appelle Laurent, le jeu de mot est capillotracté mais les bonhommes ont de l’humour), tout rappelle le redoutable combo de
Karl Sanders, sauf que
Impureza ne s’intéresse pas aux momies et pyramides mais aux conquistadores et au soleil qui crame la peau des gringos dans le désert...
Les orléanais atteignent le sommet de leur art sur La luz de la
Luna Negra, long titre à tiroirs proposant un Death technique et épique sans en perdre sa violence. Emmené par des rythmiques terrassantes de Lionelito, alternées avec quelques parties acoustiques toujours aussi espagnoles, ce morceau emmène littéralement l’auditeur dans leur univers, je vous conseille tout particulièrement le pont à 2:30 et la dévastatrice accélération qui suit.
Malgré un son de grosse caisse un poil synthétique, les prises de son de Stéphane Buriez et le Mastering de Colin Davis (
Vile) s’avèrent payantes, donnant une tout autre dimension aux morceaux, tant sur les cristallines parties Flamenco (tantôt en solo, tantôt en duo avec les riffs guitare électrique comme sur Marraneo) que sur les passages typiquement Death
Metal. A la fin de Besar la Mano Del Infame nous avons même droit à des castagnettes pour une ambiance très taurine qu’on décrira tel un Innuendo de Queen version Death...
Pour une fois que des Français sont à la pointe de l’innovation sans perdre la violence qui fait la moelle du Death
Metal (Comment ça
Kalisia ? Je n’ai rien dit, vous avez juste interprété... de façon correcte),
Impureza mérite la plus grande attention. Il est indispensable de se pencher sur
La Iglesia del Odio qui pourrait être la meilleure surprise de cette année. Espérons que
Snakebite puisse promouvoir cette petite merveille et apporter une reconnaissance méritée à nos Antonio Banderas du Death
Metal.
Aïe caramba!
BG
Une claque,une mandale que dis-je.On sent que les musiciens ont passé des heures à peaufiner les passages flamencos même si je regrette parfois les articulations entre brutal death et flamenco pas assez fluides selon moi ( ça reste subjectif).Ils passent à la fin du mois d'octobre prés de Niort à Saintes et on a la possibilité de passer un peu de temps avec le gratteux vocaliste qui est un ami de ma compagne..mais bon faute de garde d'enfant pour nos jumeaux ça sent le pâté...pfff
@ El_Totor Je lis ton commentaire et ça me fait rebondir sur une chose que j'ai réalisé il y a peu via un pote qui écoute de la musique traditionnelle Egyptienne; Il n'est finalement pas trop étonnant de faire un parallèle entre Impureza et Nile, car ce qu'on considère comme musique d'inspiration égyptienne est surtout une idée occidentale de la celle-ci, car la musique traditionnelle égyptienne a un attrait moins épique que ce qu'on cherche en réalité. Et la musique espagnole peut avoir des parallèles forts avec la musique arabisante, donc tout se rejoint assez facilement dans l'univers Metal dans une envie d'épic et d'exotisme.
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