La Caída de Tonatiuh

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16/20
Nom du groupe Impureza
Nom de l'album La Caída de Tonatiuh
Type Album
Date de parution 10 Novembre 2017
Style MusicalDeath Brutal
Membres possèdant cet album62

Tracklist

1.
 Lamentos de un Condenado
 03:03
2.
 Sangre para los Dioses
Ecouter06:17
3.
 Otumba, 1520
 05:25
4.
 El Dorado
 00:55
5.
 Abre-Aguas (En la Tormenta de Tlaloc)
Ecouter05:11
6.
 Leyenda Negra
Ecouter04:58
7.
 Corazón al Cielo (Homenaje a Paco De Lucía)
 01:29
8.
 Camino Hacia Mictlán
 03:49
9.
 El Nuevo Reino de los Ahorcados
 05:04
10.
 Ultimo Día del Omeyocán
 04:19
11.
 La Caída de Tonatiuh
 05:58
12.
 La Llegada de los Teules
 03:43

Durée totale : 50:11

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Impureza



Chronique @ Icare

29 Janvier 2018

Cet album intègre plus systématiquement et avec plus de fluidité les éléments flamenco à la base death de la musique

Souvenez-vous, c’était en 2010. Impureza nous avait mis une grosse mandale avec La Iglesia del Odio, album brutal mêlant un death metal aux sonorités exotiques du flamenco. Depuis, le groupe, fort de son succès commercial, a signé chez Season of Mist, et c’est désormais la grosse écurie marseillaise qui sort La Caida de Tonatiuh, second album des Orléanais, et concept album historique centré sur la fin de la civilisation aztèque.

Sur le titre introductif, Lamentos de Un Condenado, ce sont ces guitares chaudes et ce chant d’hidalgo qui nous accueillent et nous projettent sous le soleil d’Andalousie. 3,06 minutes de flamenco pur, avant que ne résonne le premier pattern de batterie et le growl d’Esteban Martin, moins terrifiant et un peu plus générique que celui de Lamas mais tout aussi efficace, qui annoncent le début du ravageur Sangre Para Los Dios, pièce de death metal lourde, puissante et brutale portée par un batteur phénoménal de vitesse et quelques interventions de guitare vraiment saisissantes. Notes hispaniques virevoltantes et metal de la mort se mêlent en un tourbillon ébouriffant, entre déluges de blasts et riffs écrasants, le tout supporté par une basse fretless admirablement mise en avant et quelques soli biens sentis. Les chants traditionnels se superposent parfois au growl, et en fin de morceau, des vocalises féminines viennent même accompagner ces intonations mâles et épouser les stridences hurlantes d’une guitare électrique décidément virtuose. Le morceau suivant, Otumba, 1520 est moins rapide, plus porté sur une pesanteur magnifiée par la double pédale, la basse et des sweeps de guitares schizophrènes, mais ne s’en veut pas moins bardé d’accélérations dévastatrices.

Après ces deux gros parpaings, le reste de l’album se veut plus sombre et nuancé, avec Abre-Aguas qui s’ouvre sur cette narration sombre, morceau qui se veut plus épique et porté sur les ambiances, et à laquelle ces choeurs dramatiques et poignants, cette voix narrée, et les sanglots mélancoliques de la basse donnent une coloration particulière. Dans le même esprit, on distinguera aussi Leyenda Negra avec cette excellente intro qui monte lentement en puissance, et dont le riffing orientalisant se marie parfaitement aux envolées lyriques de la guitare acoustique. On sent également cette fierté mâle dans les vocalises aigues qui composent une sorte de refrain, et qui ajoutent une sorte d’intensité dramatique à la musique, toujours très puissante même lorsqu‘elle reste cantonnée au mid tempo, comme ici. Ceci dit, ne vous y trompez pas, Impureza joue du death metal et du bien frontal dont l'intensité rythmique rappelle pas mal Behemoth, et si vous avez des doutes sur la marchandise, Camino Hacia Mictlan, au début particulièrement explosif avec ces roulements de batterie cataclysmiques et ce growl caverneux qui renvoient à Nile, ou encore La Llegada de los Teules, au début ravageur et à la lourdeur délectable, devraient achever de vous convaincre.

Certes, il y a de longs passages flamenco de toute beauté (les respirations que sont El Dorado et Corazon al Cielo, la fin de Ultimo Dia del Omeyocan) mais la réelle force d’Impureza, c’est qu’il arrive réellement à intégrer ces éléments à la structure death metal de sa musique, ces deux facettes se complétant à merveille pour conférer son identité unique au groupe (il n’y a qu’à prendre l’exemple du titre éponyme, entièrement instrumental, qui mêle habilement grosses guitares et mélodies hispaniques et fusionne avec une audace payante castagnettes et double pédale). L’ensemble est parfois un peu complexe pour l’auditeur non averti, offrant une juxtaposition de nombreux éléments qui, combinés ensemble, peuvent un peu désarçonner et rendre la musique dense et difficile d’accès, notamment cette superposition de chants multiples et cette fusion de guitares électrique et acoustique qui lâchent parfois une orgie de notes incontrôlables sur des tempi débridés, mais dans l’ensemble, les Orléanais parviennent à rester accrocheurs et cohérents de bout en bout, offrant une musique à la fois très technique, virtuose et sacrément intense.

Vous l’aurez compris, La Caida de Tonatiuh est un excellent album de death aux influences hispaniques, peut-être un peu moins hystérique et brutal que le précédent, mais plus fouillé et mélodique et intégrant plus systématiquement et avec plus de fluidité et d'harmonie les éléments flamenco à l’ossature metal de la musique. A l’instar de Nile, le combo français est parvenu à créer un mélange osé entre metal et musique folklorique, et le passage au concept album, entièrement écrit et chanté en espagnol et judicieusement illustré par Johann Bodin, est parfaitement réussi.
Si Tonatiuh a brutalement dégringolé du ciel sous les coups de canon de Cortez, il semblerait qu’avec Impureza, un nouveau soleil vient de naître…

2 Commentaires

12 J'aime

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Fabien - 30 Janvier 2018:

Un disque moins direct que son prédécesseur, et qui prend corps au fil des écoutes. Le mélange deathmetal et flamenco est naturel et idéalement dosé. A l'heure où sortir du lot en brutaldeath est une vraie gageure, tant de choses ayant déjà été écrites, et si bien écrites, Impureza montre non seulement un réel savoir-faire mais possède en plus une véritable identité. En plus c'est français et chez un label français. Encore un cru incontournable de cette riche année 2017. Mon disque deathmetal français préféré de cette année avec le petit dernier (mais grand par la taille) de Necrowretch. ++ FABIEN.

Etterna - 27 Avril 2018:

Un des albums que j'attendais le plus, et je ne suis vraiment pas déçu. Ce nouveau cru d'Impureza est excellent et à la hauteur de son prédécesseur. Les compositions sont bien soignées et variées, ce qui rend l'écoute de l'album pratiquement infinie. Le seul petit détail qui me titille est la production qui semble avoir été conçu spécialement pour les parties flamenco traditionnelles, mais lorsque vient les parties purement métal, cela manque un peu de clarté aux niveaux des guitares et du vocal.

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