Formé en 1995 à Toulouse,
Psykup a toujours été un groupe à part sur la scène métal française. Trois ans après la sortie du « Temps De La Réflexion »,
Psykup accouche de « L’Ombre Et La Proie », enregistré en partie aux studios Des Milans appartenant aux frères Duplantier (
Gojira) il ne fait aucun doute que le groupe va aller plus loin et c’est effectivement le cas.
L’album s’ouvre sur Love Is
Dead, intro rappelant le chant gospel des églises américaine avant de laisser place à un riff des plus hardcore puis de passer au psalmodies de Ju et Milka sur fond de basse et batterie et de rembrayer sur un riff en béton armé. Ce premier morceau est extrêmement représentatif du cd, alternant passage groove en diable et métal de grande facture, et ce n’est pas Do It Yourself (référence aux groupes hardcore de la scene américaine) qui va me contredire. Bien qu’à première vue cet album parait un peu fouillis, il est en fait d’une grande complexité et rien n’est laissé au hasard; difficile d’accès mais jouissif lorsqu’on en a bien intégré le contenu (comptez au moins une vingtaine d’écoutes attentives…).
Difficulté accrue de plus, car il s’agit ici d’un concept album, chose qui ne saute pas aux oreilles tout de suite . En effet les textes sont clairement orientés et bien qu’il n’existe pas un véritable lien entre chaque chanson le thème et toujours le même: dénoncer cette industrie du disque et de la musique créant et formant les idoles des jeunes (et moins jeunes…) au détriment des autres.
Dénoncer ces groupes stéréotypés et formatés que l’on nous sert à longueur d’année.
Concept qu’on retrouvera dans la ballade On ne Sait Jamais qui est justement totalement ironique.
La musique elle ne souffre pratiquement d’aucun défaut. Le chant se révèle toujours juste et empreint d’un grand talent que ce soit chez Ju ( bluffant!) ou Milka, la basse est vibrante et groove à souhait, les guitares sont noyées comme toujours d’effets mais rien n’est « too much », elle relève toujours l’ambiance nous perdant dans un monde parallèle étrange et envoûtant (Polder). Mais le plus impressionnant dans le groupe est Brice, le batteur (ou le poulpe comme certain le surnomme…), précis, puissant et efficace son jeu fait preuve d’une extrême richesse martelant ses fûts comme un possédé (Your Vision) ou la faisant groover comme personne (L’ombre Et La Proie, Teenager
Genocide…)
Mais après toute ces éloges cet album est-t-il exempt de défauts?
Non, car le disque parfait n’existe pas… On reprochera notamment le fait que, même si la production se révèle excellente puissante et claire, la patte
Gojira est un peu trop prononcée sur certains morceaux et le son de la batterie assez moyen sur certaines pistes. En effet, celle-ci fait un peu prod garage par moment (le son du Charley est par exemple très mal rendu) mais les conditions d’enregistrement étant ce quelles furent (changement de studio, le départ d’un des guitaristes…)
Psykup s’en sort vraiment bien accouchant d’une petite bombe qui va faire du bruit longtemps…
Une galette que je recommande chaudement, plus aboutie que le « temps de la réflexion » est moins compact et insondable que «
We Love You All », il fait preuve d’une grande qualité, il est certainement le meilleurs moyen de s’intégrer dans la discographie du groupe.
« L’Ombre Et La Proie » fait donc partie de ces grands disques que seule la scène française sait enfanter.
Bravo!
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