Figure confirmée du metal alternatif et expérimental, les toulousains de
Psykup peuvent se réjouir et être fiers aujourd’hui de leur chemin parcouru. En effet, avec vingt-six ans d’existence, quatre albums d’une solidité remarquable et d’une identité unique, des affiches partagées avec les plus grands noms du metal français et même internationaux tels que
Gojira,
Alice In Chains ou encore
Gorod, des participations aux plus grands festivals comme le Hellfest, le Download ou même les Eurockéennes et un véritable contact avec ses fans, le quintet a su innover, surprendre, dépasser les frontières et en est même venu à faire émerger un nouveau style dont il est le seul à en connaître les codes : l’autruche-core.
Quatre années se sont écoulées depuis la sortie de Ctrl + Alt + Fuck, sans conteste l’une des pièces les plus ambitieuses et les plus virulentes de la discographie de la formation. Pourtant, fin 2020, dans une situation assez délicate due à la crise sanitaire, les français dévoilent un nouveau titre du nom de
Lucifer Is Sleeping. La belle famille en profite pour annoncer la sortie de sa nouvelle production appelée Hello
Karma pour le début de l’année 2021. L’attente se faisait bien évidement longue car la parution d’une nouvelle galette de
Psykup n’a rien d’anodin et il subsiste toujours la question suivante : à quoi s’attendre du travail des occitans ?
Car en effet, avec la présence de diverses influences, qui vont de ce cher M. Patton et de ses nombreuses troupes (
Faith No More, Mr.Bungle, Fantômas) à
System Of A Down, en passant par des formations beaucoup plus excentriques qui passent par
Primus ou Frank Zappa, les compositions du quintet sont imprévisibles, complètement déjantés, splendidement groovy et catchy et surtout d’un humour débordant. Il serait presque possible de se demander si nos français viennent bien de notre planète tant ils semblent en avance sur leur temps.
Pour leur cinquième album, les toulousains ont fait appel à de belles figures puisqu’au mixage, nous retrouvons Fred Duquesne, un producteur qui a travaillé sur des toiles de
Mass Hysteria,
Eths ou encore
Ultra Vomit. Pour le mastering, c’est Thibault Chaumont, qui est notamment intervenu sur des éditions de
Klone ou d’
Hypno5e, qui est à la patte.
Hello
Karma nous invite à un voyage de douze titres à la sauce épicée et au goût enivrant. Ce qui étonne au premier abord, c’est la durée des morceaux, qui dépassent rarement les quatre minutes. Fort heureusement, ce choix des compositions condensées n’altère en rien l’incroyable qualité de ce cinquième opus. On peut à nouveau compter sur une énergie débordante et un humour toujours aussi renversant. Au niveau de l’aspect musical, nos musiciens se sont concentrés sur la technicité, sans pour autant rechigner l’atmosphère accrocheuse et entraînante de ses travaux.
Ainsi, les toulousains nous criblent parfois d’un riffing d’une rare impétuosité, aux percussions en mode rouleau compresseur, tout en nous gueulant des sujets disons … sensibles, comme c’est le cas pour
Masturbation Failed, qui nous affiche les merveilleux atouts de ce geste presque habituel mais aussi ses pires blessures, surtout quand nous l’échouons (pourquoi j’ai décidé de parler de cette chanson ? …). Le quintet nous invite également dans des faux-airs digne d’un parc d’attractions, le tout accompagné d’un accordéon et d’un air qui nous viendrait de Russie sur certains passages, comme pour Sun Is The Limit.
Nos français prendraient presque une tournure politique en défendant Greta Thunberg et en accusant ses plus farouches détracteurs dans Letter To Greta. Le quintet adopte aussi des tendances assez inédites, des touches assez sombres (
Lucifer Is Sleeping), un travail vocal extrêmement agressif avec la participation de Julian Truchan (
Benighted) sur Nice To The Bone ou des attraits plus typés rock (For The Ones).
Néanmoins, cet album ne cache pas ses quelques faiblesses avec des titres parfois trop conventionnels (Catch Me If You Can, Chaos
Why Not) ou avec quelques défauts de mixage, notamment sur le final de Nice To The Bone où la batterie noie quelque peu les grattes. Rien de bien méchant, surtout avec les indéniables facultés de ce Hello
Karma. Sa principale force réside sur la prestation vocale avec une palette très intéressante entre la voix aigüe, parfois criée de Julien Cassarino et le registre plus rauque et parlé de Matthieu Miegeville. Il est d’autant plus captivant d’entendre ces deux chants s’entremêler pour un cocktail des plus savoureux.
Il s’agit là d’un cinq sur cinq pour nos toulousains qui continuent leur tour du monde de l’absurdité, du décalé, de la créativité et de la véhémence. Toujours au point culminant de son art,
Psykup nous délivre une nouvelle fois une partition efficace, inébranlable et qui n’échoue pas (petit clin d’œil au titre
Masturbation Failed). On espère de tout cœur que nos français vont persister dans leur univers indéfinissable, un monde où ils sont définitivement rois.
tres bonne chronique pour un bon album merci croaw
C'est presque ça mon pseudo, à une lettre près.
Et je t'en prie !
oui Groaw mille excuses
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