En ce jour de la Saint-Valentin du 14 février 2014,
Cynic nous gâte en nous offrant son nouvel album : «
Kindly Bent to Free Us ». Le nom de l'album est déjà une invitation au partage. L'image de la pochette, énigmatique et symbolique, est signée par l'artiste-illustrateur Robert VENOSA, qui a réalisé toutes les pochettes du groupe depuis "
Focus". Elle porte le doux nom de «
Atomic Blossom », une fleur atomique pour le jour de la fête des amoureux, qui dit mieux ?!
Cynic nous aime et nous le prouve.
Cynic est fidèle, le noyau dur de la formation est inchangé depuis 1993. Nous retrouvons donc Paul Masvidal au chant et à la guitare, Sean Malone à la basse et au stick, ainsi que Sean Reinert à la batterie. Le guitariste et le batteur ont autrefois officié auprès de Chuck Schuldiner (R.I.P) dans le groupe Death, et c'est une référence.
Ensuite, le groupe respect ses auditeurs : chaque album est un projet unique et audacieux. Nous nous souvenons bien sûr de «
Focus » qui est sorti en 1993, et qui as posé des fondations solides au Death progressif et technique avec ses structures complexes inspirées du Jazz-fusion. Cet album a fait des petits en influençant bon nombre de groupes tel
Obscura par exemple.
Cynic sort en 2008 un «
Traced in Air » ouvert sur la Pop, avec des ambiances atmosphériques et l'utilisation d'un chant clair envoûtant. Le EP «
Carbon-Based Anatomy » sorti en
2012 est une suite logique pour ce groupe généreux qui aime surprendre. En effet, le Death metal sort totalement du champ des compositions pour une petite virée de trois chansons de Rock progressif aux relents Pop, liées les unes aux autres par des pièces musicales atmosphériques.
«
Kindly Bent to Free Us » qui nous intéresse ici, présente une sensible évolution dans le style du groupe tout en reprenant les ingrédients qui ont fait son renom et son originalité : des plans influencés par le jazz, des structures rythmiquement complexes aux plans très variés, un chant clair, doux et sensible, des solos hallucinants de virtuosité et des parties atmosphériques envoûtantes. Cet album marque aussi le retour de la guitare saturée qui avait été délaissée par le groupe dans le précédent EP. Vous n'aurez toutefois pas affaire a du Death metal ici, car il n'y a ni growl ni blast. Cependant, de très nombreuses parties de l'album reprennent les codes techniques et rythmiques du Death de «
Focus », mais d'une manière moins agressive et plus pop. Ainsi
Cynic semble être le seul groupe actuel à proposer ce type de musique hybride qui, grace à l'expérience des musiciens, reste très cohérente. Je tiens à préciser également que le son, très moderne dans son traitement, est plus net et propre que dans les autres albums. Il semble en effet difficile de faire mieux en ce sens.
Avec «
Kindly Bent to Free Us »,
Cynic parvient à mon sens, et pour toutes les raisons que j'ai cité plus haut, à un aboutissement musical remarquable et très original.
Le premier morceau se nomme «
True Hallucination Speak », il est amené par un bruitage d'ambiance à la sonorité organique : du pure
Cynic en introduction entre plans énergiques et passages plus atmosphériques. C'est très progressif. « The
Lion's Roar » est porté par un riff de guitare pop très accrocheur, et une basse sautillante du meilleur effet. Le refrain est une envolée mélodieuse. D'entrée, nous sommes donc dans le vif du sujet.
Le morceau titre de l'album «
Kindly Bent to Free Us », est caractérisé par de très belles mélodies de chants et des successions de plans très «
Focuséens ». Au niveau technique, nous sommes rassasiés car le niveau est très élevé. Les lignes de basse sont sublimes, et ce morceau est un diamant à multiples facettes. « Infinite Shapes » surprend, car il contient des sonorités très originales et intenses qui provoquent une émotion particulière chez l'auditeur. «
Moon Heart Sun
Head » a une approche symphonique, avec des envolées de guitares et de magnifiques chants féminins.
Il est évident que
Cynic maîtrise jusqu'au bout des doigts sa musique, où rien n'est laissé au hasard. Ils ont cette science musicale qui leur permet de toucher l'auditeur et d'y faire vibrer des fibres émotionnelles particulières. En ce sens, ils ont vraiment du génie et ils sont à même d'intéresser tout auditeur.
Continuons avec la sixième piste : « Gitanjali ». Nous y retrouvons en introduction une basse bien ronflante. Le riff de guitare du couplet est très Rock, et a un côté solennel séduisant très proche de certains plans d'un groupe mythique, citons-le tout de suite : Pink Floyd. La virtuosité est au rendez-vous une fois encore avec des solos où la guitare a un son très particulier.
Avec « Holy
Fallout », tu dis merci...« merci
Cynic pour ce beau cadeau, je vous aime aussi ». La fameuse fleur radioactive de la pochette a éclos et nous gratifie de ses retombées divines. Le final « Endlessly Bountiful » nous dépose tout en douceur.
La musique s'arrête, le silence s'installe et déjà, même si tu n'as écouté cet album que deux ou trois fois, des mélodies te restent en tête. Tu es imprégné d'une atmosphère bienveillante savamment distillée, d'un chef d’œuvre réjouissant, subtil et généreux. Il reste un mystère, celui de la création...
Cynic, au sommet de son art, reste proche de son auditoire. Il partage ses joies et ses peines, retranscrit en musique les émotions humaines et les sentiments profonds qui nous animent.
Cynic, ce sont trois fortes personnalités musicales qui ont réussi le pari de signer à trois mains chacune des chansons de cet album, voilà qui doit aussi faire sa force.
Chapeau bas les artistes.
Après 4 ans, de même :) A l'heure où le bassiste Sean Malone dit qu'il veux quitter la barque. Death metal forever
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