L'histoire de
Cynic sort pour le moins des sentiers battus (voir biographie). Après 4 démos entre 1988 et
1991 attestant d'une évolution musicale probante et diverses participations remarquées au sein de combos établis, on pouvait espérer un avenir flamboyant pour ce quatuor. Mais une série de péripéties retardèrent la sortie de "
Focus" jusque juin 1993, et l'effervescence provoquée par
Cynic en
1991 eut tout le loisir de se volatiliser pendant ce long silence radio.
C'est donc un mystérieux groupe qui ressurgit, avec sous le bras son premier album et un nouveau bassiste jazzeux. Evidemment, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis la démo de
1991 ; la musique a nettement évolué vers le côté planant, complexe et progressif entrevu sur cette dernière, à tel point que "
Focus" bouleverse complètement les repères instaurés par les précédentes réalisations "death metal". Les vocaux gutturaux sont bien sûr restés, et sont noyés dans des assemblements de voix robotisées, de breaks atmosphériques, de rythmiques alambiquées, de riffs tranchants, de soli ambigus et fulgurants. Mais la musique de
Cynic est autrement plus compliquée et aboutie pour la cataloguer de la sorte en quelques termes. C'est un souffle nouveau, un événement de création qui va bien au delà de la somme algébrique des éléments précités. De l'entêtant
Veil Of Maya jusqu'au sublime How Could I?,
Cynic déroute, brouille les pistes avec I'm But A Wave To..., bluffe sur l'hypnotisant
Sentiment, s'envole vers un instrumental jazzy (le succulent
Textures) après l'ultime leçon de puissance death métallique nommée Uroboric
Forms, où l'on constate avec stupeur que Sean Reinert possède 5 bras et 8 jambes.
Mais qu'a t-il bien pu passer par la tête de ces fous? Génies? La sortie de cet album provoqua un ras de marée dans un petit monde de connaisseurs. En revanche, pour la plupart des magazines nationaux gavés de grunge, en France et ailleurs, bon nombre de journalistes sont passés à côté, en taxant même l'opus de "passable" ou de "médiocre" (dans ce cas, "
Focus" ne leur est pas passé à côté, mais bien au-dessus d'eux ; à des années-lumières même).
36 minutes. C'est le temps que Masvidal et ses comparses ont pris pour révolutionner le metal dans leur coin, loin de tout, en totale ouverture d'esprit ; cet unique album de
Cynic distille un metal enchanteur. C'est un objet musical non identifié qui arrive un jour de septembre 1993 et qui chamboule tout. Rien n'est arrivé de similaire depuis... C'est comme un messie.
un album majeur voir une oeuvre d'art, cet album est un ovni dans l'univers metal et reste intemporel, la suite parcontre j'ai moins accroché, la magie semble etre passé, l'orientation musicale a évolué pour moi loin de l'univers metal
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