Kaosmogonia

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16/20
Nom du groupe Hypersonic
Nom de l'album Kaosmogonia
Type Album
Date de parution 12 Avril 2024
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Ápeiron
 01:43
2.
 Angels & Demons
 05:08
3.
 Veil of Insanity
 06:46
4.
 Mother Earth
 05:15
5.
 You Bastard
 05:37
6.
 My Sacrifice
 05:20
7.
 Alone
 04:13
8.
 Path of Salvation
 05:22
9.
 Against Myself
 05:34
10.
 Revelation
 05:09
11.
 Burning Inside
 07:08
12.
 Anima
 02:38
13.
 Mother Earth (Orchestral Version)
 04:41

Durée totale : 01:04:34

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Hypersonic


Chronique @ ericb4

25 Avril 2024

Une œuvre de la démesure susceptible de propulser le formation italienne encore un peu plus près des étoiles...

Huit ans de silence radio envolés déjà depuis « Existentia », leur second et dantesque album full length... Une éternité pour la fanbase du quintet sicilien ! Une longue période de latence qui ne signifie nullement que le combo sud-européen soit resté terré dans l'ombre ce laps de temps durant. Aussi procédera-t-il à un remaniement partiel de son line-up, avec l'intronisation de la chanteuse aux claires inflexions Eleonora Russo (feu EndOfGrace), en remplacement d' Alessia Rapisarda, en 2019. Un choix qui ne sera sans effet ni sur l'orientation stylistique conférée à son message musical ni sur sa teneur argumentative et technique.

Ce faisant, le prudent collectif réalisera dans la foulée le single « Path of Salvation », auquel s'ensuivront trois autres (« Mother Earth » ; « My Sacrifice » ; « Veil of Insanity »), quelques cinq années plus tard, soit quatre des treize pistes de son troisième et présent album studio, « Kaosmogonia », signé chez le puissant label italien Rockshots Records. Un tantinet moins opulent que son aîné, l'opus affiche toutefois 64 minutes au compteur, soit 6 de moins que son devancier. Aussi, 18 ans suite à sa sortie de terre à Belpasso, sous l'impulsion commune du batteur et vocaliste Salvo Grasso (Antonello Giliberto, ex-Astralium) et du guitariste Emanuele Gangemi, la troupe détiendrait-elle le sésame lui autorisant l'accès au rang de valeur de référence de l'espace metal symphonique à chant mixte ?

Restée fidèle à ses fondamentaux stylistiques, la formation italienne continue d'œvrer dans un power mélodico-symphonique gothique, aux relents heavy toutefois plus manifestes aujourd'hui qu'hier, où cohabitent des sources d'influence telles que Lacuna Coil, Ancient Bards, Visions Of Atlantis, Xandria, Delain, Kamelot et Sirenia. A l'instar du précédent effort, afin de renforcer la ''symphonicité oratoire'' de son propos, le combo a fait la part belle aux duos, mixtes pour la plupart, sollicitant alors les empreintes vocales de : Mark Jansen (Epica, Mayan), Adam Cook (A Hill To Die Upon), Jo Lombardo (Ancestral, Metatrone, Orion Riders) pour la troisième fois, Francesco Paoli (Fleshgod Apocalypse, Coffin Birth, ex-Bloodtruth, ex-Hour Of Penance...) et Emmanuelle Zoldan (Sirenia). Une belle brochette d'invités à laquelle s'allie la soufflante chorale masculine du Teatro Massimo Bellini de Catane en Sicile. Rien de moins !

Pour sa mise en musique, ce set de compositions à la fois épiques, enjouées et rayonnantes jouit à son tour d'une production d'ensemble de fort bonne facture, à commencer par une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut, évacuant de fait toute sonorité résiduelle, et générant, en outre, une belle profondeur de champ acoustique. Mais embarquons plutôt à bord du cargo pour un troisième périple en eaux profondes, que l'on espère à son tour ponctué d'îlots d'enchantement...


Quand il nous projette sur des charbons ardents, à l'aune de ses précédentes livraisons, le combo parvient bien souvent à nous aspirer dans la tourmente sans avoir à forcer le trait. Ainsi, passée la laconique mais poignante entame symphonico-cinématique d'inspiration ''nightwishienne'', « Ápeiron », où une classieuse instrumentation corrobore une muraille de chœurs en liesse, le trépidant « Angels & Demons » n'aura de cesse de nous asséner d'incisifs coups de boutoir. A la croisée des chemins entre Visions Of Atlantis et Delain, l'entraînant effort nous octroie un refrain catchy, un saisissant face à face entre nos deux vocalistes patentés et de galvanisantes montées en régime du corps orchestral. Bref, un hit en puissance que l'on ne quittera qu'à regret. Dans cette énergie, on ne saurait davantage esquiver « Mother Earth », ''xandrien'' up tempo aux riffs crochetés, aussi bien au regard de l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre et qu'empruntent les cristallines patines de la sirène, qu'en ce qui a trait à un pont techniciste bien amené et parfaitement maîtrisé. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche...

Plus offensifs encore, d'autres espaces d'expression pousseront à un headbang bien senti et quasi ininterrompu. Ainsi, et non sans renvoyer à Epica, « My Sacrifice » n'aura de cesse de nous bousculer pour mieux nous retenir ; à l'aune d'une saisissante triangulation oratoire, où les claires inflexions de nos deux maîtres d'oeuvre s'adjoignent aux screams démoniaques de Mark Jansen, et ce, dans un étrange ballet des vampires, le tempétueux mouvement interpelle tant par sa ferveur que par son anxiogène atmosphère. On pourra non moins se faire chahuter par « Path of Salvation », un éruptif méfait au martelant et inaliénable tapping, dans la lignée d' Ancient Bards ; s'esquisse alors un échevelant élan mis en relief par les puissantes et chatoyantes impulsions de Jo Lombardo que suit une muraille de chœurs en tapinois, et ne nous laissant que peu le loisir de reprendre notre souffle. Dans cette veine se place encore « Revelation », étourdissant up tempo alimenté de saillants et intarissables coups d'olives, générant, de fait, une énergie aisément communicative. Et ce n'est ni l'entêtant refrain encensé par les fluides oscillations de la belle ni la chatoyante présence de chœurs essaimés à mi-parcours qui nous débouteront de ce ''tubesque'' effort, loin s'en faut.

Lorsqu'il en vient à varier ses phases rythmiques à l'envi, le collectif sicilien trouve à nouveau, et sans ambages, les clés pour nous assigner à résidence. Ce qu'atteste, tout d'abord, « Veil of Insanity », ''kamelotien'' mid/up tempo aux riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique, nous immergeant au sein d'une atmosphère orientalisante soulignée par des percussions tribales et un oud aux sonorités quasi mystiques ; magnétisant le tympan tant par la soudaineté de ses accélérations que par les troublantes ondulations oscillations de la belle, auxquelles répondent point pour point les puissantes attaques d' Adam Cook, les quasi 7 minutes de l'énigmatique fresque pousseront assurément à y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cette ronde de saveurs exquises. Dans cette dynamique, à la confluence de Lacuna Coil et de Visions Of Atlantis, le polyrythmique « You Bastard » se pose, lui, tel un intrigant et théâtral élan où les serpes oratoires disséminées par Francesco Paoli font écho, cette fois, aux limpides ondulations de la déesse. Et la sauce prend, in fine.

Mais d'autres pistes de cet acabit attendent encore le chaland, non sans le retenir, un peu malgré lui. A commencer par l'ébouriffant et ''visionien'' « Against Myself », à la lumière de son break opportun à mi-morceau auquel succède, par effet de contraste, un passage technique tout aussi prégnant et des plus vitaminés. Et comment ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses exhalant des entrailles du tortueux « Burning Inside », que renforce un duo féminin bien habité et en parfaite osmose ? Unissant alors les angéliques empreintes oratoires de la princesse et d' Emmanuelle Zoldan tout en recelant de sémillantes montées en puissance du dispositif instrumental, le plantureux effort symphonico-progressif et cinématique laissera assurément quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon.

Quant à l'aficionado de moments intimistes, il trouvera à son tour matière à se sustenter. Ce qu'illustre « Alone », ballade a-rythmique d'une confondante légèreté, que n'auraient sans doute reniée ni Sirenia ni Ancient Bards. S'écoulant le long d'une frissonnante rivière mélodique sur laquelle se greffent les fluides volutes de la maîtresse de cérémonie, se parant parallèlement de sensibles gammes pianistiques, d'un mélancolique violon et de soyeuses nappes synthétiques, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive.

Enfin, répondant à un souci d'élargissement du champ des possibles en matière d'exercices de style, deux substantielles pièces instrumentales – l'une d'inspiration classique, la seconde à la colorature cinématique – s'inscrivent dans la trame du propos. D'une part, investi de délicats arpèges d'accords au piano, se faisant alors des plus apaisants. l'a-rythmique « Anima » a toute sa raison d'être dans ce vaste champ de turbulences. La version orchestrale de « Mother Earth », quant à elle, offre une saisissante alternative à l'originale : les riffs crochetés d'alors ont cédé la place à de truculentes gammes pianistiques doublées d'une impressionnante couverture de chœurs, que rien ni personne ne songerait à enrayer la progression. Aussi, c'est avec panache que se referme ce troisième et sculptural volet.


C'est donc un propos à la fois volontiers pulsionnel, parfois épique, quelque peu rayonnant, un zeste intrigant, un brin romanesque que nous octroient nos cinq compères. Bénéficiant d'une ingénierie du son de bon aloi sans accuser l'once d'un bémol susceptible d'affadir l'attention du chaland, le parcours de la pléthorique galette s'effectuera d'un seul tenant. Varié sur les plans atmosphérique, rythmique, et surtout vocal, et dévoilant parallèlement une riche palette en matière d'exercices de style, ce troisième élan de longue durée se fait toutefois un poil moins original que son devancier. Si les maîtres inspirateurs du combo colorent encore parfois la toile de fond de certains harmoniques, des sentes mélodiques travaillées en profondeur et des plus immersives ainsi qu'une technicité d'ensemble parfaitement huilée permettront de dépasser ces carences. Bref, une œuvre de la démesure susceptible de propulser le formation italienne encore un peu plus près des étoiles...

Note : 16,5/20

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