Fallen Melodies

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17/20
Nom du groupe Hypersonic
Nom de l'album Fallen Melodies
Type Album
Date de parution 31 Janvier 2011
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1. The Last Apocalypse 02:14
2. My Spirit Free 05:07
3. Rebirth 05:50
4. Winter Melodies 04:56
5. Wheels of Fire 05:15
6. A Lovely Creature 04:57
7. A Beautiful Dream 03:36
8. Heaven 04:27
9. Atlantis Treasure 05:22
10. Diamond Hope 05:19
Total playing time 47:03

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Hypersonic


Chronique @ ericb4

09 Mars 2017

A la lumière de ce nouvel arrivage, nos cinq mousquetaires tiendraient le bon bout...

Suite à des débuts prometteurs à l'instar d'un efficace « Inspiration Is Transpiration », laconique EP 4 titres sorti il y a 3 ans déjà, le quintet sicilien originaire de Belpasso revient dans la course. Ayant peaufiné la qualité de se production, notamment grâce à un enregistrement lavé de toute note résiduelle, le groupe, communément initialisé en 2006 par le batteur et vocaliste Salvo Grasso et le guitariste Emanuele Gangemi, nous plonge, cette fois, dans les arcanes inspirés d'un réjouissant « Fallen Melodies », premier album full length où s'égrainent 10 pistes sur un généreux ruban auditif de 47 minutes. Le temps de mieux faire connaissance avec une équipe ayant conservé son line-up précédent (dont la frontwoman Alessia Ripasadia et la bassiste Francesco Caruso), exception faite du claviériste Francesco Testai, remplacé par Dario Caruso. Ce qui n'a pas été sans effets sur la teneur des arrangements d'obédience plus nightwishienne que précédemment.

Fidèle à ses convictions et un style mélodico-symphonique gothique évoquant tout à tour Serenity, Visions Of Atlantis, Lunatica, Within Temptation, The Gathering, le combo nous embarque, à sa manière, dans un voyage épique et romantique, éminemment mélodieux, techniquement efficient, aux multiples rebondissements mais à l'heureux dénouement, au message musical plutôt souriant et accessible, avec ce qu'il faut de retenue pour ne pas tomber dans quelque caricature susceptible d'en altérer la portée à long terme. Et ce, avec une touche prog plus marquée qu'antérieurement. Comme pour nous signifier de ne pas tourner le dos à son passé, le collectif a inclus dans ce nouvel opus 3 des 4 plages de son humble aîné. Aussi, sans plus attendre, enclenchons la touche play de la platine cd et laissons-nous guider par notre équipage éclairé...

Comme à l'accoutumée dans ce registre metal, l'opus débute par un classique instrumental, mais de circonstance et annonçant à sa façon le déluge auquel nous aurons à faire face. Ainsi, une cinématique entame orchestrale à la cadence progressive et aux arrangements effilés nous parvient à la lumière de « The Last Apocalypse ». En outre, une impressionnante profondeur de champ acoustique exhale par tous les pores de ce premier acte. On comprend dès lors que le combo a élevé d'un cran le niveau de ses prérogatives et qu'il entend déjà tenir la dragée haute aux Xandria, Epica et autres Nightwish. Mais ce n'est là qu'un hors-d'oeuvre...

Le plus souvent, la proposition se fait mordante, parfois fulgurante, pour le moins vigoureuse, avec quelques coups de maître à la clé. Dans cette veine, un retour aux sources ne saurait être éludé, témoignant, de fait, de la capacité déjà remarquée du combo à concocter des portées à l'écriture exigeante et réservant leur lot de vibes enchanteresses. Aussi, on retrouve non sans une pointe d'émotion le tubesque « Wheels of Fire », aérienne et délectable piste pop-metal aux refrains catchy, que ne renieraient ni Within Temptation ni Autumn. Même si une impression de déjà entendu s'immisce, on ne résistera que malaisément aux attaques incessantes d'une rutilante et souriante instrumentation, corroborées à une sente mélodique bien difficile à prendre en défaut. Un coup de maître enjolivé par les graciles inflexions de la sirène propice à l'addiction.

Dans cette lignée, parmi les dernières compositions, l'entraînant « Diamond Hope », outro, elle aussi, aux faux airs d'un Within Temptation des premières heures, avec une pointe d'Autumn, ne ratera pas moins sa cible, celle de nos émotions les plus intimement enfouies. Une poussée d'adrénaline supplémentaire s'esquisse sur cette magmatique et néanmoins avenante offrande, où des growls en tapinois assurent à l'espace oratoire une vibrante triangulation. Dans ce sillage, de sinueuses et intarissables nappes synthétiques virevoltent sur l'entraînant « My Spirit Free », puissant et époumonant titre power symphonique où abondent blasts, tapping martelant et gimmicks à la lead guitare. Non sans rappeler Visions Of Atlantis à l'époque de « Trinity », ce frondeur méfait à la rythmique enfiévrée se pare d'atours mélodiques lui assurant une écoute prolongée. De cette fournaise émerge un duo mixte en voix claire bien habité. Enfin, de doux clapotis synthétiques introduisent « Atlantis Treasure », prestement aspirés par des riffs acérés adossés à une rythmique vitaminée un poil syncopée. Ce faisant, le volcanique espace d'expression devient de plus en plus véhément, envoyant dans nos tympans déjà rougeoyants de furieux blasts, une flopée de rageuses frappes d'olives, renforcés par les attaques en règle d'un duo mixte à la fois vigoureux et bodybuildé. Virulent et mélodiquement émoustillant, le propos a toutes les chances de rester imprégné dans la mémoire du chaland.

Tout en restant arc-bouté sur une cadence effrénée, sans pour autant avoir eu pour visée manifeste les charts, le collectif sud-européen n'a tari ni d'inspiration ni de rigueur dans la restitution de ses portées. On retiendra notamment deux des pistes du précédent effort. A commencer par l'endiablé up tempo « A Lovely Creature », déployant une offensive rythmique surplombée par d'indéfectibles riffs grésillants. A cheval entre un Nightwish des premiers émois et The Gathering, cette grisante offrande dissémine de rayonnantes effluves mélodiques, un jubilatoire solo de guitare et surtout de saisissantes montées en puissance relayées par d'insoupçonnés ralentissements. D'autre part, le tonique « Heaven », avec son incandescente rythmique dans la lignée de Xandria (première mouvance) et de Lunatica eu égard à ses harmoniques, se plaît à nous secouer, à nous bringuebaler de toutes parts. Dans cette tourmente, cette pimpante offrande laisse s'échapper le gracile filet de voix d'une déesse que rien ne semble pouvoir perturber. Convenu dans sa trame, ce fulminant instant n'en demeure pas moins infiltrant de pas ses refrains enjoués qu'on entonnerait à tue-tête.

Dans cette mouvance, on ne passera pas outre le saillant et frétillant, « Rebirth ». Celui-ci envoie le bois, sans ménagement, tout en se montrant engageant. A mi-chemin entre Serenity et Visions Of Atlantis, cette coulée de lave nourrie de riffs corrosifs et de blasts bien sentis parvient à encenser le tympan sur un refrain des plus immersifs. Efficace et techniquement au point, le brûlot nous octroie un savoureux solo de guitare à l'expert legato. Soudain, les éléments de déchaînent, les rampes de claviers se font plus oppressantes, mais jamais l'on ne perd le fil d'un propos dispensant par ailleurs de fines variations. Sans oublier le cinglant « Winter Melodies » délivrant une force de frappe phénoménale, et ce, sans omettre de garder le cap en ce qui a trait aux séries d'accords, judicieusement organisées. Cette furieuse embardée, dans la veine de Serenity, avec un zeste de Lunatica, nous laisse alors peu de temps pour reprendre notre souffle. Plus encore, elle accélère la cadence de sa rythmique et accroît l'intensité de ses coups, déclenchant ainsi un frénétique headbang.

Si la joyeuse sarabande n'a pas misé tous ses espoirs sur les moments intimistes pour nous rallier à sa cause, loin s'en faut, elle ne les a pas éludés pour autant. Ce faisant, elle a témoigné d'une surprenante aisance à dessiner et à nous communiquer ses mots bleus, plus infiltrants que jamais. Ainsi, un sensible piano/voix entame « A Beautiful Dream », touchante ballade progressive aux airs d'un slow qui emballe que pourrait bien zieuter Delain. Dans cet océan de saveurs exquises s'immisce un duo mixte parfaitement harmonisé et en phase avec un délicat et vibrant environnement instrumental. Aussi, difficile de contenir une larme sur ce frissonnant instant posé...

A l'aune de cette énergique et fringante livraison, on aura perçu et apprécié la maturité technique et artistique de ses auteurs ; une capacité à mener un travail de longue haleine, au demeurant soigné mais non aseptisé, pour le moins rigoureux eu égard au jeu d'écriture de chaque portée de chacune des partitions de cette offrande. Mélodiquement avenant, accessible mais loin de s'avérer simpliste, le brûlot reste classique dans son architecture instrumentale et dans son concept, tout en révélant une personnalité groupale qui peu ou prou s'affirme aujourd'hui plus qu'hier. Si le corps vocal semble ne faire qu'un avec le convoi orchestral, on aurait toutefois souhaité une mise en relief plus marquée le concernant. Par ailleurs, une diversification rythmique, atmosphérique et vocale accrue n'aurait pas nui à un ensemble pouvant paraître compact, parfois confiné, quelque peu dépourvu d'une pointe d'originalité. Cela étant, tant les amateurs du genre que les aficionados du collectif sicilien y trouveront matière à satisfaire leurs pavillons exigeants. De quoi propulser nos cinq mousquetaires parmi les valeurs montantes de leur registre metal d'affiliation et nous faire patienter jusqu'à leur prochaine livraison. Du moins, on ne peut que le leur souhaiter...


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