Janas

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17/20
Nom du groupe Souls Of Diotima
Nom de l'album Janas
Type Album
Date de parution 29 Janvier 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 The Black Mask
 04:48
2.
 Sleep Demon
 03:46
3.
 The Princess of Navarra
 04:42
4.
 Janas
 04:41
5.
 The Dark Lady
 04:07
6.
 Ichnos Superhero
 04:45
7.
 My Roots
 04:03
8.
 Maty
 04:36
9.
 Mediterranean Lane
 04:40
10.
 Sherden
 05:18

Durée totale : 45:26

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Souls Of Diotima


Chronique @ ericb4

08 Avril 2024

C'est sur des chapeaux de roue que se poursuit l'aventure pour la formation italienne...

Réputé pour se laisser le temps nécessaire à la pleine maturité de ses compositions, l'exigeant et talentueux combo italien cofondé en 2004 à Sassari par le batteur et parolier Giorgo Pinna et par son frère n'aura pas dérogé à la règle... Aussi, pas moins de cinq années sépareront le dantesque « What Remains of the Day » de son cadet, « Janas », signé, comme son devancier, chez l'éminent label italien Rockshots Records. Ce faisant, les 10 pistes que compte ce quatrième album studio permettront-elles au groupe sarde de se jouer de la féroce concurrence continuant de sévir dans le si couru registre metal symphonique à chant féminin ? S'égrainant, elle, sur un ruban auditif écourté de 25 minutes par rapport à son aînée, cette fraîche offrande serait-elle à même de placer le collectif sud-européen parmi les valeurs de référence de cet espace metal, quelque 17 ans après sa sortie de terre ?

Dans ce dessein, le line-up a subi un remaniement de fond, le septet d'hier s'étant dès lors mué en un modeste quartet, lui-même issu de l'équipage de la dernière traversée. Aussi, auprès de Giorgo Pinna continuent d'évoluer : Claudia Barsi, chanteuse aux claires et puissantes impulsions, apparentées à celles de Päivi ''Capri'' Virkkunen (Amberian Dawn), Gianmaria Puledda, aux guitares, et Antonio Doro (ex-Screaming Shadows), à la basse. De cette étroite collaboration naît un propos metal symphonique et progressif aux accents heavy plus marqués que naguère, au détriment d'une patte power désormais plus discrète, au sein duquel les influences d' Amberian Dawn (seconde mouture), Xandria (première période), Diabulus In Musica, Delain, Against Myself et Ancient Bards se font tour à tour sentir, la touche personnelle en prime.

A l'aune de son prédécesseur, ce quatrième mouvement jouit d'une production d'ensemble de fort bonne facture : enregistré, mixé et mastérisé, tout comme pour Meadows End, Mustasch ou encore Under Threat, par le batteur suédois Oscar Nilsson (We Sell The Dead, ex-Despite, ex-Miseration, ex-Saint Daemon...), aux Crehate Studios à Mölndal en Suède, le méfait bénéficie d'une belle profondeur de champ acoustique tout en n'accusant pas l'once d'une sonorité résiduelle. A cela s'ajoute une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation. De quoi nous intimer d'embarquer à bord du vaisseau amiral pour une traversée dans une mer houleuse, que l'on espère cependant ponctuée d'îlots d'enchantement...


Se plaisant à nous plonger dans un bain bouillonnant, le collectif italien se jouera alors de toute tentative de résistance à l'assimilation de ses gammes. Ce qu'attestent, en premier lieu, « Sleep Demon » et « Janas », up tempi heavy symphonique aux riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique, dans la veine d' Against Myself. N'ayant de cesse de nous asséner de furieux coups de boutoir et livrant chacun un refrain, certes, déjà couru mais des plus efficaces mis en exergue par les puissantes attaques de la frontwoman, ces deux saillants méfaits ne relâcheront pas leur proie d'un iota. Dans cette énergie, on pourra encore opter pour « Ichnos Superhero », rageuse piste aux riffs en tirs en rafale, dans la dynamique de leur précédent opus, et ce, tant pour ses enchaînements intra piste ultra sécurisés que pour son fin legato à la lead guitare. Et comment ne pas se laisser porter par l'entêtant refrain jaillissant des entrailles du tempétueux et ''delainien'' « Mediterranean Lane », ? Mais là n'est pas l'argument ultime de la troupe pour tenter de nous rallier à sa cause...

Quand le rythme de leurs frappes se fait plus varié, nos acolytes trouvent non moins les ressources pour nous faire plier l'échine. A commencer par « The Black Mask », mid/up tempo pourvu de riffs épais, à mi-chemin entre Amberian Dawn et Xandria ; dévoilant d'orientalisants gimmicks ainsi qu'un vibrant solo de guitare, et s'écoulant au fil d'une sente mélodiques des plus enivrantes sur laquelle se greffent les chatoyantes inflexions de la sirène, le ''tubesque'' effort poussera assurément à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. On ne saurait davantage éluder « The Dark Lady », ''delainien'' mid/up tempo aux riffs crochetés. Nous imprégnant de l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre tout en libérant une énergie aisément communicative, l'entraînante offrande ne se quittera qu'à regret. Et ce n'est pas le fuligineux solo de guitare décoché qui démentira l'agréable sentiment de se trouver aux prises avec l'une des gemmes de la galette. Par ailleurs, dans une perspective power symphonique, et non sans renvoyer à Ancient Bards, le grisant « My Roots » n'aura pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense, à commencer par l'opportunité de ses accélérations et au regard de la qualité de ses arrangements instrumentaux. Enfin, variant judicieusement ses séquences rythmiques comme ses ambiances, et surmonté de chœurs en faction opportunément venus seconder les fluides oscillations d'une interprète bien habitée, l'élégant « Sherden » méritera à son tour que l'on s'y attarde.

Comme ils nous y avaient accoutumés, nos compères parviennent plus encore à nous retenir plus que de raison lorsqu'ils nous mènent en d'intimistes espaces. Ce qu'illustre, d'une part, « The Princess of Navarra », ballade romantique jusqu'au bout des ongles, que n'auraient sans doute reniée ni Delain ni Diabulus In Musica. Glissant le long d'une onde mélodique des plus ensorcelantes, mise en habits de soie par le gracile filet de voix de la maîtresse de cérémonie et nous gratifiant d'un flamboyant solo de guitare, la tendre aubade comblera à n'en pas douter les plus exigeantes des attentes de l'aficionado de moments intimistes. On ne saurait davantage esquiver « Maty », ballade atmosphérique d'une sensibilité à fleur de peau et aux airs d'un slow qui emballe ; encensée par les angéliques patines de la princesse, nous adressant, pour sa part, un fondant solo de guitare, et chargeant fortement son message musical en émotion, cette piste ouatée incitera à y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité.


A la lecture d'un quatrième élan à la fois rayonnant, enivrant et empreint de délicatesse, n'accusant pas l'ombre d'un bémol susceptible d'affadir l'attention du chaland, on comprend que l'inspiré combo italien est revenu plus boosté que jamais dans la course. Par ailleurs, au vu des nombreuses terres d'abondance qu'il recèle, il semble que le virage heavy pris par nos acolytes soit porteur de nouveaux espoirs d'emporter l'adhésion. De plus, les zones de remplissage comme les interludes inhérents au précédent effort n'ont plus droit de cité désormais.

En revanche, pour se sustenter, d'aucuns auraient sans doute espéré l'une ou l'autre fresque et/ou duo, ainsi qu'un soupçon d'originalité supplémentaire. Carences néanmoins partiellement compensées par d'engageantes mélodies, une technicité instrumentale et une ingénierie du son bien huilées, et une empreinte vocale aisément identifiable, aujourd'hui affermie et des plus magnétiques. Aussi, à défaut de se placer parmi les valeurs de référence, le collectif sarde s'ancre encore un peu plus solidement parmi les valeurs confirmées de son espace metal d'affiliation. Bref, c'est sur des chapeaux de roue que se poursuit l'aventure pour la formation italienne...

Note : 15,5/20




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