"
Isolation Songs": un titre d'album purement évocateur pour une composition de doom death. Alors que l'opus précédent de
Ghost Brigade -
Guided by Fire - était déjà de haute volée pour un premier album, et que le successeur vient d'être annoncé, nous allons voir si le sentiment d'isolation est aussi intense que l'annonce sa dénomination.
Après une série de notes de guitare dépourvues de toute distorsion, une avalanche de riffs saturés s'abat à l'improviste sur le malheureux pris au piège par un chant death torturé. Le décor est planté, l'album s'annonce oppressant, ou comme l'annonce le titre du morceau "suffocated": suffocant.
La suite est dans la même veine: tantôt des riffs saturés et un chant death écrasant parviennent à faire plier l'auditeur, tantôt des mélodies épurées et redondantes vous font mordre la poussière et vous plongent dans un désespoir croissant de morceaux en morceaux. Pour exemple, le final en apothéose de cet oppression/dépression, "22:22
Nihil", morceau majoritairement acoustique, d’une lenteur et d'un dépouillement absolus, vient nous conforter. Regardez autour de vous, vous êtes largués dans l'immensité du néant.
Le groupe n'ayant pas d'action pour une quelconque fabrique d'antidépresseurs, ils ne nous laissent pas partir la tête dans un sac et la corde au coup. En effet, "Concealed revultion" viens terminer cet exorcisme amorcé par le titre précédent, en laissant planer un sentiment de paix intérieur littéralement culbuté par une déferlante d'enthousiasme jubilatoire! L'entière dépression qui s'abattait depuis 40 minutes s'évapore d'un coup; des larmes purificatrices ruissellent alors sur nos joues pour emporter les derniers débris de peine.
Nous voici donc libérés du poids qui a pesé sur notre âme une heure durant. Nous retiendrons que l'alternance imprévisible de parties claires et saturées nous arrache les tripes. L'album est très mélodique, de manière à laisser l'auditeur s'imprégner au maximum de l'ambiance écrasante qui jalonne l'opus.
Question technique, ne cherchez pas de virtuosité. Cependant, les riffs répétitifs et massifs entretiennent l'ambiance avec brio, pour la plus grande satisfaction de ceux qui comme moi, ressentent la musique d'avantage avec leur âme et leur sensibilité qu'avec leurs oreilles.
La lumière est résolument absente de cette œuvre magistralement sombre et dépressive, mais tellement captivante. Alors ouvrez grand vos écoutilles, fermez les paupières et laissez-vous envahir par l'émotion intense et omniprésente qui fera jaillir les larmes enfouies au fond de votre être pour vous redonner le goût de vivre.
Retrouvez cette chronique et bien d'autres sur mon blog: http://www.metaleatme.blogspot.fr
Secrets of the Earth est vraiment excellente, très émotionnelle.
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