13 juin 1985.
Ratt, groupe de hair metal américain originaire de San Diego, alors à l’aube du zénith de sa popularité sort un deuxième album très attendu tant par la presse que par une légion de fans au pays de l’Oncle Sam. Après le très bon et très lucratif «
Out of the Cellar » paru un an plus tôt et ayant atteint la 7ème place du Billboard 200,
Ratt inonde donc les bacs de son nouvel opus intitulé «
Invasion of Your Privacy ». Influencée tant par la NWOBHM que par le hard rock des années 70,
Aerosmith en tête ; la musique de
Ratt est l’assurance d’hymnes inoubliables et catchys, aux refrains et soli de guitare ravageurs ; formatés tant pour la bande FM que pour les Walkman des teenagers américains.
Faisant partie du « big four » de la scène metal hollywoodienne de la première partie des années
1980 en compagnie de Mötley Crüe,
Dokken et
Quiet Riot ;
Ratt peut être considéré à juste titre comme l’un, si ce n’est LE godfather du Hair
Metal. Alors que ses confrères cités précédemment se cherchent au niveau lyrique et font preuve d’une certaine inconstance due peut-être à leur manque de maturité,
Ratt lui sait où il va et possède tant au niveau visuel que musical une marque de fabrique bien définie.
«
Invasion of Your Privacy » s’avère donc être la suite logique et cohérente d’ «
Out of the Cellar ». Au niveau lyrique, rien de nouveau à l’Ouest,
Stephen Pearcy continue de philosopher sur les relations hommes-femmes, le sexe et l’Amour. L’album débute avec « You’re in Love », et dejà l’envie vient de poser sa voix sur celle de Pearcy, de mimer les riffs et soli de guitare sur une Jackson
Flying V fantôme, de frapper sur un drum kit imaginaire. Les riffs taillés par Warren de Martini et Robbin Crosby (R.I.P. 1959 – 2002) sont envoûtants, jouissifs, terriblement efficaces et complémentaires. La production très 80’s signé Beau Hill y est sans doute pour beaucoup, le son des guitares tirant irrémédiablement vers les aigus ; et de ce fait faisant pertinemment écho au chant non moins haut perché de
Stephen Pearcy, conférant au tout une homogénéité sans faille.
Les tubes s’enchaînent jusqu’à la fausse ballade «
Closer to my
Heart » ralentissant le tempo assez rapide de l’album. A l’écoute de cette ballade sans saveur, assez conventionnelle ; on prend conscience du paradoxe de
Ratt, qui bien qu’étant un monstre du hair metal, n’a jamais vraiment aimé taper dans la ballade. Etonnant mais véridique. On reprend les choses sérieuses avec « Between the
Eyes », excellent morceau mid-tempo limite bluesy qui se termine par un espèce d’arpège saccadé absolument magnifique signé Robbin Crosby, tragiquement décédé du Sida le 6 juin 2002. Dans le même esprit ; « What You Give Is What You Get » ou
Stephen Pearcy donne dans l’alto, ce qui lui confère encore plus de charisme qu’il n’en a déjà. Un comble ! La suite est sans surprise alors que l’on touche déjà à la fin fatidique de notre voyage dans les Love Motels miteux de
Los Angeles, et l’homogénéité de l’album est une fois de plus confirmée.
Un album très consistant donc, où tous les titres sont pratiquement des tubes. Très inspiré et honnête, «
Invasion of Your Privacy » s’avère être un opus comme on aurait aimé en voir plus à cette époque où finalement peu de groupes sont parvenus à sortir du lot musicalement parlant. Le visuel de l’album est à l’image de sa musique, représentant la playmate Marianne Gravatte dans sa chambre de princesse, s’habillant pour aller au bal. Tout comme
Ratt, prêt avec cet album à devenir (éphémèrement) l’un des plus gros groupes de rock de la décennie 80.
Merci pour cette bonne chro.
J'adore ce groupe. Avec Ratt j'ai souvent l'impression que le disque passe en 78 tours alors qu'il est pourtant réglé sur la bonne vitesse.
Un 2e album dans la lignée du 1er.
Pas une pépite de Hard Rock, mais avec de bons morceaux, comme You're in love et Lay it down qui passaient en boucle sur MTV
16/20
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