Inner Dark

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14/20
Nom du groupe Revengin
Nom de l'album Inner Dark
Type EP
Date de parution 02 Octobre 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 White Lies
Ecouter05:46
2.
 Pale Soul
Ecouter05:37
3.
 Nine Chains of Sorrow (Acoustic Version)
Ecouter04:16

Durée totale : 15:39

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Revengin



Chronique @ ericb4

04 Décembre 2020

Un frugal et classique mais seyant et magnétique essai...

Huit ans de silence radio envolés déjà depuis « Cymatics », leur premier album full length, et d'aucuns n'étaient pas loin de penser les espoirs d'évolution, voire d'existence du combo brésilien à jamais évanouis. D'autant plus qu'en 2018 ce dernier aurait atteint le point de non retour, et ce quelque 10 années suite à sa sortie de terre. Déjouant tout pronostic, le combo brésilien se reformera et réinvestira les studios deux ans plus tard, plus humblement cette fois, à l'aune du présent EP « Inner Dark » ; une auto-production modeste de ses 16 minutes où ne se dispatchent guère plus de trois pistes, dont une version acoustique de la précédente livraison. S'agit-il d'un projet totalement ou partiellement dépoussiéré de ses premières notes ? Une remise en selle de ses ancestrales mesures ? Un test de son impact sur un auditorat aujourd'hui probablement épars ?

Dans ce dessein, la frontwoman au cristallin filet de voix Bruna Rocha et ses musiciens nous mènent à nouveau au cœur d'un univers metal symphonique gothique à la fois avenant, intrigant, complexe et romanesque, dans le sillage de Tristania, The Gathering, Stream Of Passion, Xandria (première mouture), Draconian et consorts. En outre, la menue rondelle jouit d'un mixage bien équilibré entre lignes de chant et instrumentation, d'un enregistrement de bon aloi, de finitions passées au crible et surtout d'une belle profondeur de champ acoustique. Mais entrons plutôt dans la frêle goélette en quête de pépites profondément enfouies dans ses cales...

C'est sur une cadence mesurée que démarrent les hostilités, le combo trouvant alors quelques clés pour nous rallier à sa cause. Ainsi, à mi-chemin entre Stream Of Passion et The Gathering, le seyant et complexe mid tempo symphonique gothique « White Lies » se plaît à disséminer ses riffs massifs adossés à une féline rythmiques, ne relâchant la pression qu'en de fugaces instants. Dans ce champ de turbulences, s'esquissent de fins enchaînements intra piste, de sèches et métronomiques frappes de fûts et d'enveloppants harmoniques mis en exergue par les claires et enivrantes inflexions de la sirène. Et la sauce prend.

Sur un même modus operandi, mais plus volontiers inscriptible dans les charts, le chavirant mid tempo mélodico-symphonique aux riffs émoussés « Pale Soul » ne mettra qu'une poignée de secondes pour aspirer le tympan du chaland. A la confluence de Xandria et Tristania, la sulfureuse plage se dote de couplets finement ciselés et d'un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les angéliques et enveloppantes patines de la déesse. Autre gemme à mettre à l'actif de nos acolytes.

Enfin, répondant à un besoin de diversification atmosphérique, la troupe est allée jusqu'à consentir à une transformation en profondeur de l'une des compositions de « Cymatics ». Aussi, a-t-elle opté pour une version acoustique de « Nine Chains of Sorrow », une piste originellement chaotique et ténébreuse, estampée dark gothique dans la lignée d'un Draconian à l'époque de « Turning Season Within ». Ce faisant, on effeuille dorénavant une ballade atmosphérique d'une confondante légèreté et calée sur une mélodicité toute de nuances vêtue. Surmontée d'un délicat slide à la guitare acoustique, enjolivée des cristallines volutes de la maîtresse de cérémonie auxquelles répondent par moments les claires impulsions de son acolyte, cette nouvelle mouture témoigne à elle seule de l'amorce d'un changement de cap à venir.

En dépit du modeste format de l'opus, tant l'élan d'inspiration dont il témoigne que sa qualité de production autorisent son écoute d'un seul tenant, le fringant propos poussant même à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée. Désormais plus accessible mais nullement simpliste, techniciste sans s'avérer inutilement démonstrative, recelant des lignes mélodiques aussi exigeantes dans leur conception que magnétiques, la pimpante rondelle renseigne sur les intentions du combo d'en découdre. A condition de consentir à l'une ou l'autre prise de risque, d'insérer un zeste d'originalité à leur projet et d'élargir le champ des possibles en matière d'exercices de style, nos gladiateurs disposeraient alors d'un arsenal suffisant pour espérer jeter un pavé dans la mare. Peut-être bien à l'aune d'un album full length ?...

3 Commentaires

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SilentSoul - 05 Décembre 2020:

Ericb4, vous luisez tel un phare dans la nuit, et nous transmettez avec passion vos impressions débordantes de détails à l'aide d'expressions et de termes explicites et rares, je cite : "la menue rondelle jouit", "un enregistrement de bon aloi", "inscriptible dans les charts", "aspirer le tympan du chaland", "angéliques et enveloppantes patines de la déesse", "insérer un zeste d'orginalité", "élargir le champ des possibles", "la pimpante rondelle", mises bout-à-bout et à l'aide du Codex approprié, on se demande si ce discours ampoulé ne renferme pas un sens caché. En effet, à force de sonder les rondelles comme vous le faîtes à longueur de journée, pour en extraire le nectar tant convoité, il se pourrait que dans un élan syntaxique à la maitrise inconfortable, vous risquiez une glissade malencontreuse dans des territoires boueux. Alors je dis sus à la glissade.

Mais sachez que votre honneur est sauf et non souillé car lorsque j'entâme l'un de vos exercices de style, je ne me permettrai à aucun prix de les lire, je les déclame à mon auditoire, qui demeure circonspect devant l'architecture parfois biscornue mais toujours bigarée dans le choix de vos mots, qui, quoi qu'il en soit, encense la langue de Molière. Je tenais à vous remercier pour tous ces merveilleux moments, présents et à venir.

Il y a juste une alliance tragique de termes qui m'a quelque peu décue ligne 16, vous écrivez sereinement "petite goëlette", à la place de "petite" à mon humble avis "frêle" aurait été plus impactant, voire pulsionnel.

adrien86fr - 05 Décembre 2020:

Ericb4 président. 

ericb4 - 05 Décembre 2020:

@SilentSoul: Merci pour votre retour aussi élogieux qu'éclairant sur ce que vous inspirent mes chroniques. Il est vrai qu'une lecture entre les lignes de certains passages de la plupart de mes textes est de mise pour en extraire la substantifique moëlle. Cependant, les analyses techniques relatives aux morceaux de chacun de ces albums ainsi que les conclusions, le plus souvent sous forme de synthèses, me semblent se révéler moins sujettes à interprétations ; conditions si ne qua non pour se faire une idée plus précise du contenu de l'opus, de ce que le lecteur va pouvoir écouter in fine. Ce souci est récurent et d'autant plus présent dans ma mémoire que les oeuvres de certains groupes sont fort peu connues. Il arrive néanmoins que le rendu final ne soit pas à la hauteur de mes espérances. C'est pourquoi ces textes font l'objet de multiples relectures avant publication pour corriger précisément les irrégularités qui pourraient subsister. Mais on est mauvais juge de ce que l'on produit soi-même. Aussi, merci pour votre réaction relative à mes modestes et perfectibles papiers.  

Etat de fait qui émane également de l'extrême fréquence de sorties d'albums dans le style que je chronique, donnant parfois l'impression de ne pas arriver à suivre le mouvement aussi bien qu'on le souhaiterait. Ce qui contribue à expliquer la fréquence de publication de mes chroniques. Alors, parfois, certaines tournures de phrases gagneraient à être plus travaillées encore qu'elles ne le sont, et les termes usités plus épars et appropriés qu'ils n'apparaissent. En espérant toutefois faire partager ma passion au mieux pour un style de musique qui m'est cher, et ce depuis maintenant de nombreuses années.

Quoi qu'il en soit, je reste ouvert à toute argumentation susceptible de faire évoluer la qualité de mes analyses. ''frêle'' vient d'ailleurs de remplacer ''petite'', plus efficace peut-être, dans ce cas précis, comme vous le suggérez.

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