Chroniquer "Initiation" sur un site de métal est un défi. Cela tient plus du fait que son compositeur n'est autre que "
Trist", géniteur d'albums aux sons si particuliers, uniques en leur genre pris séparément.
Mais en dehors du black 'cosmique', planant et violent, sieur Tristan se révèle être un maître dans l'art du "
Dark Ambient", style qu'il affectionne depuis les prémices de "Tiefenrausch".
Car dans "Initiation", tout est question uniquement de ce style.
77 minutes d'ambiances glaciales, mystérieuses, presque mystiques, d'un voyage sans fin commencé dans une contrée inconnue, sorte de rite initiatique subi par l’auditeur, et se finissant dans le néant.
L’intro nous ouvre les portes d’un monde dont on ne sait pas s’il nous rapporte à la terre ou au cosmos, et nous plonge au milieu de nulle part, un vent nous faisant planer ici et là, nous donnant l'impression d'assister à des scènes lunaires, sectaires, que seule notre imagination peut avoir dans ces conditions de "trip".
Car notre imagination est mise à rude épreuve.
Un certain malaise s’installe progressivement tout au long de l’album, grâce à des ambiances toujours plus glauques et malsaines les unes par rapport aux autres, des sonorités bruitistes et dissonantes, des hurlements (de bête ?), des cris étouffés, des sons ‘cosmiques’ et lourds, très lourds, et puis ce vent, toujours présent, ne nous donnant pas la possibilité de faire marche arrière jusqu’à la fin du voyage, mais chut….je ne peux en révéler la fin. Et le pire, est que lorsqu’il est finit, on en redemande !!
A mon sens, cet album est une pure réussite dans le style et correspond exactement à ce que l’on peut s’attendre en se le procurant, mais en mieux !!
Cet album est donc indispensable aux amateurs du groupe (dont je fais partie) mais n’est absolument pas fait pour ceux qui y espèrent trouver un quelconque intérêt instrumental. A ceux-là je leur conseillerai plutôt « Hin », pour découvrir un intérêt pour le groupe, et après qui sait….
Lunar Aurora était déjà impressionnant, mais avec Trist on quitte l’orbite musicale, tout est désormais question de sensations. C'est beau et à la fois si "terrifiant". Hin était emprunt de quelques influences de l’inégalable Darkspace, et Fort avait trop de samples. Willenskraft est quant à lui moins inspiré, parfois même plat. Initiation réunit le meilleur de Trist, c’est une expérience, un voyage perturbant à recommander sans retenue. Pas étonnant qu’il soit sorti chez Kunsthall Produktionen
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