Liste des groupes Black Metal Black Witchery Inferno of Sacred Destruction

Cinq ans d'attente pour ça ! Il aura donc fallu attendre 5 longues années pour avoir une suite au monstrueux Upheaval of Satanic Might. Depuis ses débuts, Black Witchery n'a eu de cesse de se vautrer dans la regression et la bestialité. A chaque fois, le dernier enregistrement du groupe était toujours plus extrême que le précédent. Avec Upheaval of Satanic Might, Black Witchery avait atteint un stade ultime et faire plus extrême que ça relevait réellement d'un défi. C'est dans cette optique que, personnellement j'ai attendu ce disque pendant 5 ans en me demandant comment allait faire le groupe pour m'éclater la gueule encore plus méchamment qu'avec Upheaval of Satanic Might.
Malheureusement, dès les premières notes de "Holocaustic Church Devastation" l'excitation du début va très vite faire place à une deception dont l'ampleur sera à la mesure de l'attente. Fini la politique de l'extrèmisme, ici Black Witchery se met à la hauteur des groupes de black bestial génériques qui commencaient déjà sérieusement à polluer la scène.
Première chose qui choque, c'est le son plus puissant mais surtout beaucoup moins dégueulasse que sur Upheaval of Satanic Might. Rien qu'au niveau du son, on nage en plein dans le générique : bien puissant, légèrement cracra mais pas trop. Voilà, en gros ça monte en puissance mais ça perd énormément en bestialité.
Ensuite, le chant d'Impurath : fini les hurlements de haine complètement inhumain à la J. Read, maintenant le bonhomme nous fait un chant à la Blasphemy mais sans vraiment de rage. Le manque de rage, c'est vraiment le sentiment dominant que nous apporte cet album. Personnellement, la question que je me pose c'est : est-ce que Black Witchery avait vraiment envie d'enregistrer ce disque ? Au niveau des riffs, on est en face d'un groupe qui s'auto-pompe et va piquer sur ses albums précédents. Au niveau des textes, on s'aperçoit que les 3/4 ont été écrits par d'autres : Sadist de Bestial Raids, Hideous Abomination de Goatvomit, X.S. de Nyogthaeblisz et Ritual Butcher d'Archgoat.
Ce déficit au niveau de la hargne et de la haine est mis en pleine lumière sur la reprise de Conqueror, complètement ramolli. Il suffit d'écouter la version original de "Kingdom Against Kingdom" pour comprendre qu'ici c'est raté.
Ce n'est pas non plus de la guimauve et certains titres arrivent même à sortir du lot, notamment le très bon "Barbarism Domination", un des rares qui dégage un minimum de haine et de rage. Un titre d'ailleurs composé par les mecs de Goatvomit et Nyoghthaeblisz !
L'album dure 24 minutes mais quand vous enlevez toutes les intros et interludes, il reste à peine 18 minutes de musique. C'est certainement pour ça qu'un DVD a été ajouté à la version CD. Il s'agit d'un concert enregistré en 2009 à Helsinki qui nous donne également l'impression d'un minimum syndical, même si l'aura que dégage Impurath sur scène est toujours aussi impressionnante, avec ses yeux exorbités.
Par contre, au niveau du livret, on ne s'est pas foutu de la gueule du monde : bien épais et rempli de dessins blasphématoires de Sickness 666, le Chris Moyen asiatique bon marché.
Attention quand même, cet album, ce n'est pas de la merde non plus et peut-être que venant d'un jeune groupe j'aurai applaudi et l'aurai encouragé à poursuivre sur cette voie, mais pas venant de la part de Black Witchery. Vraiment, comme dit plus haut, ici le groupe se met au niveau des suiveurs. Quelle deception !