Vous souvenez-vous ? Le petit groupe de Metalcore de Scranton, en Pennsylvanie, avait commencé à attirer un public nombreux ainsi que des fans dévoués après la sortie de
When Love Met Destruction, leurs débuts sur le Billboard 200, puis plus tard avec
Creatures : l’album qui a vraiment fait tourner les têtes. Ce second album fut d’ailleurs salué pour ses atmosphère uniques et effrayantes qui démontrait que le sextet pouvait apporter quelque chose de nouveau à la pauvre et redondante scène Metalcore.
Infamous est leur troisième album studio, toujours sous le label
Fearless Records.
Motionless in White se dirige maintenant vers un nouveau territoire pour parfaire sa musique : celui de la férocité, de la technicité et de l'industriel. Chris Cerulli impressionnera une fois de plus avec ses cris à glacer le sang et son chant clair étonnamment clairvoyant et plus naturel. Les paroles traiteront des sujets auxquels on avait été habitués sur l’opus précédent c’est-à-dire l'hypocrisie, la terreur, l’angoisse, la haine, l’amour et la vengeance.
On entame donc le disque avec Black Damasck qui démarre en douceur avec quelques notes légères au piano dans une atmosphère malsaine. La piste sera agressive et rapide, accompagnée de riffs Thrash rappelant le précédent opus montrant une légère influence d’
As I Lay Dying. Le synthé, quant à lui, apporte ce côté sombre et morbide à la musique comme dans
Creatures. Passé cette excellente chanson, le premier single suit immédiatement et
Devil’s
Night peut alors vous sembler très familière. C'est sans doute parce que cette piste sonne comme la légendaire Psychosocial des huit masqués de l’Iowa. La formule utilisée est étrangement similaire : on passe alors du rythme et des riffs industriels simplets et accrocheurs dans les couplets criés, à un refrain en chant clair.
La piste suivante émerge et une stratégie inédite se dessine alors : en quelques secondes nous voilà dans l’univers fantasmagorique à la fois sombre et coloré du sublime
Marilyn Manson. Là Chris change totalement de timbre se rapprochant désormais de l’articulation si spéciale du révérend. Ici pas de breakdowns, pas de riffs violents et agressifs, simplement des guitares qui répéteront machinalement les mêmes riffs hachés sur un rythme industriel. Avec ses riffs déchaînés et un refrain passionnant,
Burning At
Both Ends se fera aussi une place parmi les meilleures chansons. L'auditeur sera sacrement secoués par la houle de riffs de guitare et les blasts à la batterie dans un rythme ahurissant.
Toutefois Sinematic changera de tempo en ralentissant soudain, puis transportera l’auditeur vers de nouveaux horizons avec un jeu électronique simple et léger, donnant à cette chanson des allures de ballade gothique. Au début, le chant clair de Chris est pur, proche du timbre de Manson, puis celui-ci se laissera emporter doucement vers des cris aigus, puis des hurlements rauques qui véhiculent une émotion de désespoir. On remarquera aussi que les invités influenceront la musique créant un ensemble plus varié, notamment avec l’apparition de Bjorn
Strid de
Soilwork sur Puppets 2 qui apportera un petit côté Death Mélodique à la chanson.
Je pense qu'il y a une ligne à ne pas franchir entre être légèrement influencé par un autre artiste et le plagier à l‘excès. Jusque là j’avais toujours accroché avec l'ambiance sonore à la
Marilyn Manson que les musiciens essayaient de faire passer jusqu'à la piste The Divine
Infection. Je pense que
Motionless in White a franchi cette ligne sur ce titre et est tombé dans le mauvais goût. C'est un bon morceau, mais il n’y a absolument rien d'original : il s’agit plutôt d’une tentative évidente de plagiat du son de Manson. Et ça continuera... Synthetic Love, Hatefuck puis plus tard la très farfelue
Infamous qui une fois encore vous l’aurez deviné, ressembleront à une piste de
Marilyn Manson. Les ressemblances seront tellement flagrantes que vous pourriez aussi bien appeler cette partie de l'album, The Golden Age of
Grotesque: Part II.
Pour conclure, on sent encore quelques subtils effluves de
Creatures sur l'album, mais on voit clairement que le groupe est tiraillé entre un Metalcore des plus redoutables et une sensibilité accrue pour l'Industriel et l'univers Mansonien. D'ailleurs les titres influencés par le révérend sont très bons mais comme ils manquent d’originalité (sauf sur Sinematic et
A-M-E-R-I-C-A), ils sont considérés comme moins inventifs que les autres. La première partie de l’album est juste géniale, la seconde plus contrastée et les morceaux finaux ne sont pas les plus mémorables. L’hétérogène
Infamous est donc plus varié et plus audacieux que le second album, néanmoins il possède plusieurs défauts que ne connaissait pas l’homogène
Creatures.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire