In Becoming a Ghost

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16/20
Nom du groupe The Faceless
Nom de l'album In Becoming a Ghost
Type Album
Date de parution 01 Décembre 2017
Style MusicalDeath Technique
Membres possèdant cet album37

Tracklist

1.
 In Becoming a Ghost
 01:00
2.
 Digging the Grave
 05:12
3.
 Black Star
 05:38
4.
 Cup of Mephistopheles
 05:29
5.
 The Spiraling Void
 05:27
6.
 Shake the Disease
 05:42
7.
 I Am
 05:56
8.
 Ghost Reprise
 01:00
9.
 (Instru)mental Illness
 02:20
10.
 The Terminal Breath
 04:58

Durée totale : 42:42

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The Faceless


Chronique @ JeanEdernDesecrator

04 Janvier 2018

Si vous aimez cet album, ne lisez pas cette chronique.

Si vous aimez cet album, ne lisez pas cette chronique. Car certains y trouveront leur compte, et l'amour est toujours légitime, comme l'a dit un Maitre Verges en larmes, en toquant à la porte close du paradis. Ne me dites pas comment je le sais, j'imagine, juste.
Les Américains de The Faceless m'avaient épaté en 2012 avec "Autotheism", un quasi concept album de death progressif aux accent blackoïdes, avec notamment le morceau éponyme (je déteste ce mot, mais beurk) en trois actes, dantesque de virtuosité et de musicalité et une poignée de morceaux du même tonneau de la meilleure vigne. Quelques années ont passé, avec comme cacahuète apéritif le morceau "The Spiralling Void", présent sur ce nouvel album .

J'avais reçu mon cd par Air-Mouette depuis plusieurs jours, mais impossible de mettre la main dessus. Il fallut que j'entende mon stagiaire, Rigobert, se vanter au téléphone au sujet du dernier The Faceless pour que soit révelé son larcin. L'impudent, qui avait caché l'album dans le lecteur de cd portable de ma grand tante, réclamait le droit d'écrire lui-même sa chronique - Encore ! Que l'album "c'est de la bebom" et qu'il a pris des cours d'orthographe sur youtube. Je vous invite à regarder la chronique du dernier Metallica pour voir à quoi vous avez échappé.
Je repris mon bien, grand seigneur, et commençai l'écoute, en lui tournant ostensiblement le dos.

Passé le morceau d'intro instrumental de rigueur, Rigobert me précisa que c'était pas vraiment le premier morceau. Merci, Rigobert.
Les hostilités commencent donc réellement avec "Digging The Grave", qui n'est pas une reprise de Faith No More, je vous arrête tout de suite, ami du troisième âge. On retrouve tous les ingrédients de la recette The Faceless, riffs techniques rapides parsemés de bouts d'arpèges dissonants, breaks soudains, chant tantôt deathisant, tantôt blackounet, et une basse chantante du nez, le tout comprimé par une double grosse caisse soutenue compressée et secoué par des blasts inopinés. Le groupe a toujours cette facilité à passer du coq à l'âne sans prévenir (pléonasme), sauf quand Rigobert a jugé bon de me prévenir de l'arrivée du breakdown mélodique surprise. Je fus doublement gêné car, en plus de me gâcher la découverte, le break en lui même arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Comme l'intervention d'une flûte rêveuse sur la fin du titre, ficelée dans un blast digne d'un championnat du monde d'endurance du poignet.
Les morceaux suivants, "Black Star" avec son joli riff moteur à rallonge, le décadent "Cup Of Mephistofeles", et l'ex-inédit "Spiralling Voïd" sont un peu plus convaincants. Mais il persiste l'impression qu'il manque du liant à tout ça, et qu'on est bien loin du génie qui animait "Autotheism".

Après la non-reprise Digging The Grave, "Shake The Disease" surprend agréablement, car c'est un morceau de Depeche Mode, dans une version surprenante et assez bien menée, si ce n'est que la tendance de The Faceless à passer plein de choses à la moulinette ultraviolente gâche certains passages. En ralentissant et en nuançant sa revisite, comme dirait Cyril Lignac, on aurait eu une cover originale gourmande et croquante à souhait, digne de figurer dans son magasin.
Vient le drame, et je vois mon bon Rigobert qui baisse les yeux. Le titre "I am" repompe éhontément le morceau "Extol" du dernier Extol. Sacrilège !!! C'est tellement flagrant sur le refrain que je me demande comment personne n'a songé à empêcher ça, alors que les deux groupes sont régulièrement comparés dans le petit monde fermé du metal progressif. De plus, un peu plus loin, le solo d'"I Am", rappelle furieusement celui d'Autotheism III deconcetrate : même façon de démarrer, même genre d'arrangements derrière, jusqu'aux petites envolées de basse. Mais c'est de l'auto repompe, c'est moins grave.

Du coup, la colère et le dépit ne m'ont pas lâché. Ca arrive de repomper par accident un riff, un passage, à l'insu de son plein gré. Mais, quand tu t'en aperçois, tu changes les notes, la rythmique, et quand le nouveau passage fait oublier l'original, c'est gagné, ni vu ni connu. Là, non, on garde tel quel, toute honte bue, les fans s'en rendront même pas compte. Manque de bol, si.

Mais calmons la bête, prenons une gorgée de thé au jasmin aux glaçons, et terminons. Après deux instrumentaux plaisants, sans plus, l'album se termine contre toute attente sur un vent d 'air frais avec "The Terminal Breath", plus mélodique et mélancolique. C'est une des rares chansons de ce "In Becoming…" à prendre sa place naturellement dans les esgourdes. Le groupe prend plus son temps, n'en fait pas des caisses, s'eloigne des accords convenus. Dommage, c'est fini, rendez vous au prochain album !

En étant, sur la lancée de mon ire, méchant et veule, je dirais qu'on a l'impression d'entendre un groupe de fanboys de The Faceless, essayant de faire plus compliqué, plus brutal, plus technique, plus produit, mais sans inspiration.

Le son est très bon, mais la batterie surcompressée et collée aux enceintes enlève toute nuance au propos. Les blasts à contre emploi, c'est intéressant, voire rigolo, mais à tout bout de champ, c'est juste du gâchis qui plombe des compos qui auraient pu être mises en valeur avec des rythmiques bien choisies. Le son des guitares est des plus classiques, la basse avec son son très aigu, présente, colore heureusement l'ensemble et apporte un peu d'originalité... Les parties de chant sont bien, mais toujours moins percutantes et les envolées mélodiques déjà entendues, sur "Autotheism" encore. Ce qui prouve bien qu'il est bien difficile de donner un digne successeur à un coup de maître.

J'ai pardonné à Rigobert. Il est jeune et insouciant. Mais, pour The Faceless, ce sera plus dur. Le groupe est capable de tellement mieux, l'attente a été tellement longue, que le groupe devra faire très très fort pour se faire pardonner. Et pas dans cinq ans, si possible.

6 Commentaires

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JeanEdernDesecrator - 06 Janvier 2018:

Merci pour vos commentaires, je savais bien qu'il y en a qui aimeraient cet album ! Du coup, je l'ai réécouté, alors que je n'en avais pas ressenti l'envie depuis l'écriture de la chro. Alors que j'ai réécouté Autotheism pour voir si c'était si bien que ça en comparaison.

L'album passe mieux, et magnanime, j'ai rajouté un point à ma note sévère. Ce qui me manque sur celui-ci, c'est la surprise que j'avais ressenti sur Autotheism, que je trouve bien mieux composé -à chaque écoute, il me remet une claque.

J'essaie de coller au plus près de mon ressenti à la découverte de l'album, même si ce qui est décevant pour moi peut être enthousiasmant pour d'autres...

Pour SuperTipTip : Pas de volonté de casser le groupe, rassure-toi, j'aurais adoré adorer cet album sûrement adorable, mais cela n'est pas venu, même avec plusieurs écoutes et deux semaines de recul...

David_Bordg - 07 Janvier 2018:

Oui j’ai vu tu as augmenté ta note, de toute façon leurs trois derniers albums sont juste magnifiques.

supertiptip - 07 Janvier 2018:

@JeanEdernDesecrator J'ai bien compris que tu ne cassais pas le groupe ne t'inquiete pas. Comme je l'ai dit c'est pas un album si simple d'accès et il propose des choix très particulier. Cela va dépendre de l'état d'esprit de la personne pendant l'écoute. Il peut complètement être aprécié ou non. Pour la note tu n'était pas obligé de la modifier. Belle chronique en tout cas. Si j'avais le temps j'en ferais une différentes mais en ce moment j'ai vraiment pas le temps.

David_Bordg - 07 Janvier 2018:

Prends le temps SPERTIPTIP, ça serait cool d’avoir un avis contraire à celui de JEANEDERNDESECRATOR pour voir.

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Chronique @ supertiptip

22 Juillet 2018

Surprenant c'est le premier mot qui m'est venu après la première écoute.

Il aura fallu attendre 5 ans pour avoir une suite à l'excellent "Autotheism", et ce successeur se nomme "In Becoming a Ghost". A mon sens, cet album est le reflet de son créateur Michael Keene, à savoir, torturé. Je ne sais pas s'il y a un lien mais il a du mal à conserver un line-up stable ; à l'heure où j'écris ces lignes, il ne reste que Michael Keene, les autres membres ayant quitté le groupe en mars 2018.

"In Becoming a Ghost" est un album concept autour de l'histoire d'une âme torturée et errante qui va voyager sur Terre et en Enfer pour finalement disparaître trompée et empoisonnée par Mephisto avant son retour sur Terre.

Autant le dire tout de suite, cet album m'a mis une claque. Le concept est sublimé par la prod qui est tout simplement unique. Côté instrumentation, les riffs de guitare, oscillant entre le black et le death pour les parties violentes, procurent un côté éthéré et instable à l'album, comme sur "Spiraling Void" . La batterie, elle, est extrêmement compressée pour renforcer cet aspect éthéré. Mais la grosse nouveauté, c'est la très grande quantité de passages beaucoup plus doux mais rarement rassurants car très dissonants. Il y a également des instruments assez improbables comme une flûte sur "Digging the Grave".

Le chant est lui aussi très intéressant car souvent les différents types de chants permettent de différencier les personnages de l'album, comme sur "Cup of Mephistopheles", où l'âme errante et le diable son parfaitement caractérisés par la voix. Le chant peut également transmettre l'état d'esprit de notre protagoniste principal, comme sur "l'Am" : quand il souffre, c'est le chant black qui fait son apparition ; quand il semble apaisé, c'est le chant clair et quand il semble résigné, c'est un chant death.

Par ailleurs, impossible de faire l'impasse sur la reprise de Depeche Mode "Shake the Disease" : le changement de registre sera sans doute déroutant si vous connaissez la chanson, mais les paroles sont en totale adéquation avec le concept de l'album. C'est tout simplement une réussite totale. Le morceau instrumental de 2 min 30 est une démonstration de technicité et de composition, aux fines variations. On sent aussi une nette influence de Cynic dans la musique de The Faceless. je pense en premier lieu aux nombreuses utilisations du vocodeur, comme sur "Black Star" ou le morceau de clôture "The Terminal Breath". Mais, comme dit, il y a aussi de nombreux et brutaux changements de registres que Cynic a toujours beaucoup exploités.

Contre toute attente, ce sont les passages extrêmement mélodiques qui pourront décevoir les fans de la première heure. Ils sont pourtant totalement à leur place dans le concept et dans la musique actuelle du groupe.

Je vais aussi vous parler d'un aspect qui peut gêner l'écoute, c'est que beaucoup d'influences trop évidentes s'imposent à nous, et peuvent faire penser à de la paresse de composition ou un manque d'inspiration. Mais, selon moi, elles sont en totale adéquation avec un concept qui se veut torturé et insaisissable. Autrement dit, cet album ressemble à tout et à lui-même, il est le reflet de Michael Keene et des gens qui l'écouteront ; personne n'est d'accord sur les influences qu'il contient car chacun a les siennes, chacun interprète cet album en fonction de son vécu au sens large, de l'état d'esprit et de ses attentes vis-à-vis de cet album.

Surprenant c'est le premier mot qui m'est venu après la première écoute. Je n'avais pas été aussi surpris par la richesse de composition d'un album de death progressif depuis longtemps. De plus, je dois beaucoup à cet album qui m'a permis de découvrir plusieurs autres groupes. En faisant des recherches sur l'album et en lisant d'autres chroniques, chacun allait de sa possible influence pour une ou plusieurs chansons. Je vous conseille donc de l'écouter et de vous faire votre propre avis, car il est possible que cet album vous marquera plus que vous n'auriez pu l'imaginer...

4 Commentaires

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JeanEdernDesecrator - 31 Juillet 2018:

Merci pour la chro, ça fait un deuxième avis différent. Je dois avouer qu'en le réécoutant récemment, je l'ai trouvé mieux qu'à la première fournée d'écoutes.

David_Bordg - 01 Août 2018:

Tu l'as fait, et cet album est juste terrible, les passages voix claires et growlées sont d'une fluidité à couper le sifflet!

supertiptip - 01 Août 2018:

@David_BordgLes vacances ça aide

@JeanEdernDesecrator J'ai mis 6 mois à faire la chro à la base je pensai mettre 17/18 mais récemment j'ai lu beaucoup truc sur cet album et je me suis rendu compte que les passages qui pouvait être des défauts sont devenu des qualité et vu que je met toujours le travail de l'artiste pas seulement mon avis j'ai souvent des notes haute. Et je l'écoute en boucle depuis sa sortie XD.

David_Bordg - 06 Août 2018:

C’est un super album, d’accord avec toi.

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