A l'aube de la destinée de cette formation, il y a d'abord une amitié sincère entre cinq garçons, égarés en ces contrées allemandes qui vouent une passion absolue à la musique. Un penchant qui, conjugué aussi à un désir créatif intense, nourrira assurément leurs rêves lorsqu'ils décideront, en cette année
1994, de former ce groupe. Leur groupe.
Destillery. Trois ans leurs seront nécessaires pour produire un premier EP intitulé
Interior Fire. Et deux de plus pour lui donner un successeur baptisé
Immortal Sun où le quintette entreprendra donc de nous proposer, bien évidemment, un Heavy
Metal aux aspirations, parfois, véloces dans lequel certains stigmates britanniques (Iron Maiden,
Judas Priest) et d'autres plus typiquement saxons (
Edguy), sont aisément décelables.
Autant d'influences au travers desquelles, malheureusement,
Destillery peinera quelque peu à affirmer une personnalité autre que celle dictée par le poids de ces illustres inspirateurs. Bien trop enclin à l'admiration et l'attentisme, il composeront même des morceaux où certains plans, certains passages ou concepts ne seront pas sans nous en rappeler d'autres issus des travaux des formations déjà évoqué ici. Des similitudes qui si elles sont troublantes, ne sont cependant pas totalement condamnable tant ces cinq artistes le font avec l'honnêteté et la simplicité manifeste des moyens limités qui sont les leurs.
Ajoutons à ce tableau loin d'être idyllique quelques maladresses trahissant une maitrise parfois un peu défaillante. Même si, soyons tout à fait juste, ces ratés sont assez rares et n'entravent pas excessivement nos impressions.
S'agissant des travaux mélodiques et de l'aspect musical de ce méfait, ils sont, quant à eux, parfois d'une pertinence et d'un intérêt surprenant, et dans la mesure suivante moins convaincante (notamment en des refrains peu efficaces). Nous offrant, de ce fait, un album assez inégal. Néanmoins ils ne parviennent pas non plus à défigurer suffisamment cette esquisse pour nous plonger dans les affres d'un ennui indicible.
Les voix de ce premier pas évoquent souvent, à nos esprit errant au gré de nos pensées, des similitudes où des noms parmi lesquels celui de Tobias Sammet serait une évidence. Mais là encore, rien de violemment incriminable dans ces affinités coupables.
S'agissant de la production de cet effort, si, en comparaison des critères actuelles, elle peut paraitre surannée et semblé trahir un amateurisme de circonstance, elle demeure pourtant équilibré et efficace, ne parvenant pas à nous décevoir exagérément.
Alors pourquoi ce disque fait-il naitre en nous une telle déconvenue malgré ses défauts certes fâcheux mais pas insupportables?
Sans doute la somme de ces imperfections est-elle suffisante à nous décevoir. Et sans doute l'inspiration d'un groupe incapable de nous proposer autre chose que des fresques peu marquantes, et convenues, puisées, essentiellement, au cœur de celles des autres, n'est-elle pas étrangère à cette désillusion.
Et de ce magma peu encourageant dont le souvenir s'estompe instantanément, alors que les sons et les images apparus disparaissent sous la palette discutable d'une créativité défaillante, seul ce désenchantement subsiste.
Seul demeure ces impressions mitigés. Celles d'avoir davantage entendu qu'écouté, d'avoir retenu si peu et finalement d'avoir passé un moment agréable mais terne.
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