Le premier véritable album des allemands de
Destillery ne fut qu'une démonstration moyennement inspirée. Témoignant de l'admiration bien trop extatique et attentiste que le groupe vouait à un Heavy
Metal traditionnel aux passages, parfois, véloces, ce
Immortal Sun, puisque c'est ainsi qu'il se nomme, en un hommage vibrant et appuyé à une musique aux accents tantôt britanniques (Iron Maiden,
Judas Priest), tantôt saxonne (
Edguy), n'avait, en effet, pour lui que les qualités inhérentes à cette sincérité manifeste que ces acteurs aux moyens, à l'évidence, limités à bien des égards, lui insufflèrent .
Pour leur deuxième tentative baptisé
Behind the Mask, sortis en cette année 2000, il paraissait improbable que Florian Reinmann et ses complices, dans un laps de temps aussi court, aient fait l'introspection nécessaire aux changements. Et incontestablement, dès l'entame de ce nouvel effort, l'auditeur est conforté dans ses convictions. Ici point de bouleversement salutaire. La formation teutonne continuera donc de produire un art convenu, à la parenté un peu trop flagrante avec les groupes déjà évoqués ici.
Toutefois dans un souci de justice nécessaire, il nous faudra dire que si les bouleversements ne sont pas à l'ordre du jour de ce nouvel opus, quelques changements viennent, tout de même, lui offrir certaines perspectives nouvelles. Quant à savoir si celles-ci sont plutôt bénéfiques ou plutôt négative, détaillons les plus précisément pour le savoir.
Tout d'abord, si le propos de ces teutons semble toujours très ordinaire et commun, ne serait-ce qu'en comparaison de ce que, déjà à l'époque, la créativité du jeune Tobias Sammet était capable de produire, notons, néanmoins, que
Destillery fait preuve d'une maitrise bien supérieur à ce qu'il nous laissait entendre en un
Immortal Sun parfois maladroit.
Soulignons ensuite, que la production, autrefois surannée, est ici plus intéressante. Même si l'on pourra désormais regretter le traitement qu'elle inflige à Lars Janosch et à sa batterie dont les grosses-caisses, étrangement, ont des intonations très aiguës. On déplorera également que la basse de Mark Brüdigam soit bien trop présente. Ces détails techniques peuvent paraitre anodins, il en résulte néanmoins un ensemble sonore qui manque singulièrement de cohérence. es éléments ont donc leur importance.
Abordons également les chants de Florian qui, en une interprétation aux ressemblances de plus en plus confondante avec ce que peut nous proposer Tobias Sammet, sont à la fois un atout et à la fois une malédiction. Si cette manière de s'exprimer est singulière puisqu'elle ne concerne que peu de gens, elle ne le sera pas suffisamment puisqu'elle en concerne au moins un autre dans l'ombre duquel le vocaliste de
Destillery sera toujours enfermé.
La démonstration est faite. Loin de l'excellence de ces petits camarades,
Destillery souffrira essentiellement de n'avoir que peu de choses nouvelles et intéressantes à dire. Il se contentera donc de ressasser avec un certain talent les mots des autres en une interprétation conforme à ce qu'on attend de lui mais exempte d'une quelconque originalité ou de la moindre personnalité.
Ce nouvel effort, dans l'absolu et d'un point de vue technique, constitue donc, indéniablement, une avancé par rapport à son maladroit prédécesseur. Si le contenant est de meilleure qualité, et le contenu moins gauche, l'imagination créative de ces allemands semble, quant à elle, toujours insuffisante. Dès lors, il devient difficile de savoir si, malgré ces améliorations, il revêt un quelconque intérêt suffisamment nouveau pour convaincre.
En d'autres termes, ce
Behind the Mask est certes meilleur qu'
Immortal Sun.
Pas sur par contre qu'il soit plus captivant. Ou alors à peine...
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