Les noms de certains artistes aux idées, aux univers et aux créations révolutionnaires résonneront toujours dans la mémoire collective comme de formidables vecteurs de nostalgie. Intemporellement lié aux délicieux bouleversements dont ils furent les remarquables instigateurs, ou les suiveurs talentueux, chacune de leur réapparition est le terreau, souvent stérile, d'un nouvel espoir. Nous voudrions tant qu'ils soient capables de réitérer leurs exploits.
Parmi ceux dont les patronymes demeurent indissociables de la naissance de l'ère moderne de ce
Power Metal à l'européenne, dont les allemands d'
Helloween furent les pionniers au son de deux superbes Keeper of the
Seven Keys, indiscutablement,
Michael Kiske est emblématique. La moindre de ses apparitions, de ses déclarations ou la moindre son chanté sortant de sa bouche est souvent, à tord ou a raison, salué par les acclamations d'un peuple fervent qui n'a jamais oublié. Cultivant avec maladresse ce mythe, le chanteur aura entretenue sa légende en faisant, parfois, quelques annonces fracassantes pour exprimer son indifférence concernant des genres dont il aura pourtant écrit les premiers versets. Longtemps d'ailleurs, l'artiste se tiendra éloigné du monde du
Metal pour se contenter d'une expression artistique Rock. Il aura fallu toute la force de persuasion de Tobias Sammet (
Edguy,
Avantasia) pour le faire revenir d'entre les morts et pour le contraindre à revenir au bercail.
Après une tentative relativement dispensable en 2010 aux côté de l'égérie Amanda Sommerville, pour un album sans grand intérêt intitulé Kiske-Sommerville,
Michael Kiske nous propose aujourd'hui de découvrir
Unisonic, son nouveau groupe, au travers d'un premier EP baptisé
Ignition.
Afin de nous prouver qu'il n'est plus l'homme amer né de ses désillusions, et que désormais, promis juré, il a retrouvé la lumière de ce
Metal auquel il a longtemps tourné le dos; il s'est entouré de quelques vétéran dont la présence ici est, elle aussi, de nature suffisante à provoquer quelques délicieux frissons nostalgiques. En premier lieu citons, bien évidemment, Kaï Hansen (
Gamma Ray, ex-
Helloween...) qui officie en tant que guitariste. L'association des deux artistes, enfin reconstitué, pourrait être le présage de quelque chose de grandiose dont l'excellent titre éponyme,
Unisonic, est le témoignage le plus vivace.
Pour compléter l'ossature de cette entité, on retrouve Dennis Ward (D.C. Cooper,
Missa Mercuria,
Pink Cream 69,
Wicked Sensation) à la basse, Mandy Meyer (ex-
Krokus) comme deuxième guitariste et Kosta Zafiriou (D.C. Cooper,
Pink Cream 69, ex-
Axxis, ex-
Kymera) comme batteur. Dans le jargon on désigne ce genre de regroupement faits de musiciens reconnus sous le terme de: super groupe
Malgré un premier morceau superbe, la méfiance reste toutefois de rigueur tant ce genre de super-groupe aura souvent été le berceau de désenchantement (souvenons nous de
Symfonia) et tant Kiske aura toujours été versatile, changeant, capricieux. Et si un titre comme
Souls Alive semble moins concluant et si la version live de I Want
Out d'
Helloween semble, quant à elle, insuffisante à lever nos suspicions, My Sanctuary demeure très plaisant et pourrait augurer, avec le premier titre déjà évoqué, de ce que pourrait être le
Power Metal de ce nouveau groupe. Nos craintes demeurent mais la saine curiosité, concernant un groupe dont les premier pas sont charmeurs, prime.
Quatre morceaux c'est finalement peu de chose, surtout si l'on considère que seul trois d'entre eux sont réellement nouveau mais c'est enfin la promesse d'un nouvel espoir, même minime. Et ça, c'est déjà beaucoup...
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