Liste des groupes Post Hardcore Sleeping With Sirens If You Were a Movie, This Would Be Your Soundtrack

Un sourire se dessine toujours sur mon visage quand un groupe de Post-Hardcore ou de Punk se met à faire de la musique acoustique. C’est ce qui m’est arrivé quand Sleeping With Sirens a sorti son nouvel EP, If You Were A Movie, This Would Be Soundtrack.

Leur dernier album était accrocheur et a connu un grand succès en surfant avec originalité sur la vague du Post-Hardcore, mettant le charismatique mécheux Kellin Quinn sur la couverture d’AltPress plusieurs fois. Connaissant bien le groupe et les ayant suivis depuis leurs débuts, je pense avoir les capacités nécessaires afin d’examiner leur nouvel EP If You Were a Movie, This Would Be Your Soundtrack. Populairement parlant, ce troisième album chez Rise Record, suit le succès de leur second album Let's Cheers to This.

Il s'agit plus précisément d'un coup marketing intelligent et bien placé un an après le succès de Let’s Cheers to This. En ce moment, le groupe va et vient, enchaînant rapidement les tournées, car il s’agit là d’un moyen de rester dans l'esprit des fans. De plus, la sortie de ce petit EP leur permettra de faire durer cette célébrité, qui, comme ils le savent bien, reste très précaire. Toutefois, attention, ne vous attendez pas à quelques chansons mielleuses et vieillottes dénuées de toute âme avec des structures acoustiques de base et un manque de créativité.

Tout au long de l'EP, cinq chansons défileront avec douceur et lyrisme, le groupe offrira trois nouveaux titres ainsi que le réenregistrement de deux de leurs chansons les plus populaires. Cet EP montre alors un côté tout à fait différent de Sleeping With Sirens.

Le morceau d'ouverture James Dean and Audrey Hepburn (une version retravaillée de leur succès éclatant If I'm James Dean, You're Audrey Hepburn) donne le ton de l'ensemble de l’EP sur laquelle Kellin nous montre pourquoi son succès en tant que chanteur ne fait qu'augmenter. Gabe Barham fait du bon travail en faisant entendre un léger jeu de percussions quand arrive le refrain. Au début, je pensais que la chanson entière tournerait seulement autour de Kellin et Jesse mais quand la percussion entre en jeu ce fut une agréable surprise.

Les vocalises de Kellin sont le point culminant de l’EP et la preuve est présente sur Roger Rabbit ; une piste tendre qui équilibre à la perfection dans une introduction les accords de Jesse Lawson et une pulsation électronique qui tourne en boucle, tandis que le chanteur nous inonde de sa prestation, plus qu’acceptable. Le refrain de cette chanson est tout bonnement excellent, et à cela va se rajouter un élément inédit et surprenant qui va faire de cette chanson un des meilleurs titres de l’opus : la basse.
Bien que la basse ne se distingue pas beaucoup de cet EP, sur ce morceau elle est étonnamment présente.
Le jeu de basse de Justin Hill, qui n'est pas aussi fade que celui des autres bassistes de la scène Post-Hardcore, va s’illustrer particulièrement lors du deuxième couplet dans un moment instrumental profond et plutôt sexy, apportant à cette chanson davantage de vie et de couleurs.

Don't You Ever Forget About Me est une de mes chansons préférées sur cet EP. Cette chanson vous accueille tout d’abord avec un accord de guitare splendide dans un rythme parfait dans lequel se mêlent harmonie et lyrisme. Le chant de Kellin brille vraiment sur cette chanson que ce soit sur les couplets ou les refrains, et c'est à ce moment-là que l'on commence à comprendre que son chant évolue de mieux en mieux perdant au fur et à mesure des albums son timbre aigre, parfois dissonant et répétitif.
Quand la chanteuse Jessica Ess arrive, Kellin se tait soudain. Elle poursuit dans la chanson avec sa voix très euphonique et lorsqu’ils commencent à chanter ensemble en totale harmonie sur le refrain, la chanson devient alors magique et nous transporte loin.

Enfin, je finirais avec la seconde reprise With Ears to See and Eyes to Hear qui possède toujours l’âme énergique de la chanson originelle, tout comme les paroles piquantes de Kellin « Lie ! Liar you'll pay for your sins » qui résonneront longtemps dans votre tête. Cependant bien que le refrain soit rafraîchissant, le chant de Kellin n'était pas aussi bon qu'il l'était sur les autres chansons. Elle est en réalité une des chansons les plus faibles chansons de l'album en raison de quelques accords dissonants et pas très travaillés ainsi que du manque de volonté dans la voix du chanteur tout simplement.

Enfin, cet EP est très bon. Chaque chanson possède ses forces et ses faiblesses mais dans l'ensemble les accords à la guitare sont très bien arrangés et escortent solidement le petit Kellin dont la voix s’est bien fait entendre tout au long de l‘EP. Même si le concept n’est pas le plus original du monde, cette opération marketing aura fait découvrir Sleeping With Sirens sous un autre jour. If You Were a Movie, This Would Be Your Soundtrack montre que le groupe ne se limitera pas à un seul style ou un seul genre musical, mais qu'il a soif d'apprendre et de découvrir de nouveaux horizons qui enrichiront sa musique. Tout au long de l'EP, Sleeping With Sirens continue de montrer son talent à créer des mélodies terriblement accrocheuse tout en affichant une certaine polyvalence au niveau de la composition. Il est facile de savoir pourquoi ce groupe fait maintenant partie des grands de cette scène où des groupes banaux et ennuyeux ne se remettent, à mon avis, pas assez en question, comme le fait si bien Sleeping With Sirens.