On connaît bien
Vital Remains. Dire que le prédécent album a fait du bruit est un euphémisme. En effet, grâce à l'intégration du mythique Glen Benton (
Deicide pour les incultes...) aux vocaux, "
Dechristianize" a fait l'effet d'une petite bombe il y a 4 ans dans le petit milieu du Death
Metal Ricain. Sans oublier les qualité intrinsèques de l'album, faisant de celui ci certainement une des meilleurs sorties de ce genre depuis quelques années...
Il faut dire que
Vital Remains n'est pas un nouveau venu. Ecumant les bas fonds de l'underground depuis 1989, Tony Lazaro, seul rescapé de la formation originelle, a fait, à la force du poignet, de son groupe une véritable référence en matière de Death
Metal d'inspiration Satanique. Je n'oublie pas certaines perles sortis il y a presque 10 ans sur
Osmose, comme l'excellent "
Forever Underground", ou le très inspiré "
Dawn Of
Apocalypse".
Quoi qu'il en soit,
Vital Remains s'est toujours démarqué musicalement. Il affectionne les morceaux avoisinant les 8-9 minutes, il pratique un Death
Metal très varié, alliant du gros bourrinage hyperspeed à de belles harmoniques sombres, des solis plutôt mélodieux, parfois heavy. C'est en tout cas un groupe de vrais musiciens qui travaillent ses morceaux. Il suffit de jeter une oreille sur le travail guitaristique assez hallucinant de Dave Suzuki.
Bref, tout ca était sur le papier fort alléchant. Mais, après deux écoutes, je peux affirmer que ce disque est un ratage presque complet. Plusieurs raisons à celà.
Déjà, cette durée d'album. 68 minutes, pour du Death
Metal à majorité très véloce, c'est long, très looonng, trop loooooonnnngg. Je regrette l'époque ou les groupes savaient doser leur oeuvre, ne mettant ni trop, ni pas assez. Quel interêt de jeter ainsi 10 titres, d'une durée moyenne de 8 minutes, si ce n'est pour gaver l'auditeur? Une durée pareille, c'est très bien pour du Black metal mou du genou qu'on écoute avant de dormir, pas pour du Death Ricain.
Puis il y a tout simplement une manque flagrant d'inspiration. Aucun titre ne ressort vraimant. Dave Suzuki est très fort, il en fait des tonnes, mais celà sonne comme stérile. Cela tombe dans l'oreille d'un sourd. On a parfois l'impression qu'ils font des titres si longs parce qu'il faut le faire. Cela tire inutilement en longueur, alors que ca aurait vraiment gagné en cohésion et en efficacité si c'était plus concis. On a souvent l'impression d'entendre le même titre joué deux fois de suite, donc deux fois le même album.
Pourtant ca foisonne de partout, mais en vain. Certaines twins guitars accrochent l'oreille comme sur "
Icons of Evil", morceau pourtant très peu original, ou "In Infamy", dédié aux monstres de la scène Death comme Doc de
Vader (R.I.P.) ou Jared de
Morbid Angel (R.I.P.). Le titre "Scorned" bénéficie de quelques plans assez intéréssant, mais c'est nettement insuffisant. Le reste est creux. La reprise en fin d'album d'un titre de Malmsteen ("Disciples Of
Hell") sauve un peu l'honneur, plus par la "fraicheur" qu'elle dégage, dû au style différent, que par un génie d'interprétation. Et puis après 64 minutes de Death "vide", on est plutôt content d'en terminer, ce doit donc jouer en faveur de cette reprise.
Hormis celà, la production est bonne sans être transcendante. L'intro est bien foutue, assez blasphématoire et "politiquement incorrect", tout dépend de quel côté on la prend. On peux y entendre des "Salam Halek" scandé du haut de mosquées, suivie par une sorte de carnage atroce. Rien n'indique qui est en train de buter ces gens,laissant dans le vague le sens de tout cela. Sacrés Américains. Toutefois le "Where Is Your
God Now?" hurlé par Benton au début du titre suivant laisse penser que ce n'est pas les Musulmans qui ont le dessus... bref, au lieu de s'attaquer à une Eglise moribonde, je trouve bien plus courageux de s'attaquer à un monothéisme bien plus ravageur. Sacré Glen...
D'ailleurs, un des rares points positifs de cet opus est bien son chant. Eructant avec une haine toujours renouvelée, débitant les mots avec une vitesse hallucinante, Glen reste bien loin devant tout ses suiveurs. Toutefois l'abus du doublement de voix Chant Grave/ Chant de gargouille est parfois lassant. Chapeau Monsieur Benton tout de même. Totalement possédé. Mais on ne fait pas un album avec une voix...
Mention spéciale tout de même à l'excellente pochette plus qu'explicite signé Kris Verwimp.
En conclusion, j'espère qu'il ne s'agit que d'un faux pas, j'espère que Lazaro va un peu se réveiller. Ecoutant très peu de Death actuel, ce groupe a toujours tenu une place particulière pour moi. Rien n'est fini, j'espère un regain d'inspiration, et j'attend d'ores et déjà le nouvel album. Toutefois, si il se fait attendre aussi longtemps que celui ci, cela risque d'être encore une fois long, très loooonnnggg, trop loonnngggg.
8/20.
... et merci tonio :-)
Quand à la durée des moceaux 7 à 8 minutes, moi normalement ça ne me dérannge pas du tout comme par exemple dans l'album HATE de SINISTER que j'adors et que je réécoute toujours de temps en temps (malgré le fait que je le connaisse par coeur).Et bien là sur on sent que les morceaux sont long parce qu'ils se sont forcé à les faire longs ! Donc je dirais album avec des qualités évidentes mais des déffauts encors plus évidents ! Merci pour cette chronique plutôt bien réalisée. Par contre si je peux me permettre 8/20 c'est quand même un peu sévère car tout n'est pas jeter non plus.
Dans la lignee de dechristianize mais 1 clic longuet , cet album reste d'excellente facture.
Quelle baffe !! A ce deviser les cervicales
Moi je n'y trouve rien de poussif, au contraire. C'est leur meilleur et leur plus inspiré depuis Dawn (1999), qui faisait déjà une petite heure sans qu'on s'en plaigne. Une énergie redoutable et de tout instant, qui associe la lourdeur et la musicalité très adroitement. Pour être honnête, je le préfère même aux Deicide post-Santolla. On ne peut qu'espérer que Lazaro se remette définitivement de sa tumeur, et qu'il nous revienne en force avec un autre de ses brûlots.
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