Fort d’un troisième album particulièrement réussi :
Forever Underground,
Vital Remains récidive un an plus tard avec
Dawn of the Apocalypse (1998). Au trio Lewis-Suzuki-Lazaro s’est greffé le talentueux chanteur Thorn, permettant à Joe Lewis de se consacrer pleinement à la basse. Toujours sur le label français
Osmose, les américains enregistrent les cessions de ce quatrième album au
Danger Studio sous la direction de Joe Moody.
La première chose qui saute aux yeux est la magnifique pochette du spécialiste Joe Petagno, un chef d’œuvre illustrant au mieux le côté blasphématoire et occulte de la musique et des paroles de
Vital Remains, avec de plus un livret complet aux petits oignons. Comme à son habitude le combo de Rhode
Island propose de longs titres à tiroirs faits de rythmiques Death appuyés, de nombreuses accélérations et des refrains très accrocheurs revenant régulièrement dans chaque morceau.
Une fois de plus la vitesse et l’endurance du batteur Dave Suzuki est un grand atout et permet au combo de proposer des titres assez brutaux dans l’ensemble mais qui dépassent pourtant allègrement les 7-8 minutes. Les ingrédients ayant fait le succès de
Forever Underground sont donc repris ici avec brio,
Black Magic Curse propose ainsi une batterie de riffs tous plus imparables les uns que les autres, agrémentés des soli de haut niveau de Lazaro, de la basse vrombissante de Lewis et du polyvalent Thorn maîtrisant à merveille les parties gutturales comme les passages criards (ça ne vous rappelle pas un certain Glen Benton ?) donnant un aspect satanique que Joe Lewis avait plus de mal à faire ressortir.
Lorsque les chansons sont aussi longues et que les riffs reviennent plusieurs fois il faut impérativement des parties qui tuent pour éviter que l’ennui ne s’installe mais aucun risque ici, la chanson
Dawn of the Apocalypse est l’exemple parfait : les accélérations supersoniques de Suzuki, les riffs mid imparables de Lazaro, les parties vocales destructrices de Thorn (We, the strong, We are dominance,…) la touche de guitare classique (présente aussi sur Sanctity In
Blasphemous Ruin) du refrain vaut également son pesant de cacahuètes.
Vital Remains alterne intelligemment parties rapides et lourdes sans jamais tomber dans l’empilement de riffs sans queue ni tête, et sans jamais perdre de vue cohérence et ligne directrice dans les compositions. Pour preuve Behold the Throne of Chaos distillant des riffs Heavy parfaitement intégrés à l’ensemble et faisant office de pause au milieu du chaos et d’un Dave Suzuki toujours aussi impitoyable et précis avec ses baguettes (non il n’est pas boulanger).
L’homogénéité de ce disque est parfaite puisque même les introductions et autres pistes instrumentales parfois si dispensable sont ici bien à leur place, magnifiant même le tout avec des ambiances judicieusement occulte (The
Night Have a Thsousand
Eyes).
On précisera qu’avec
Dawn of the Apocalypse,
Vital Remains a voulu rendre hommage à
Anton Szandor Lavey, fondateur de l’église satanique et décédé un an plus tôt, c’est grandement réussi avec un hymne blasphématoire et occulte comme Société des Lucifériens (dans l’église luciférienne les titres des leçons sont toujours en français), ce dernier titre retranscrit parfaitement l’aura blasphématoire et luciférienne (justement) entourant ce disque avec une fois de plus un refrain dévastateur et inoubliable.
Loin de la course systématique à la vitesse et la technique de la période Benton,
Dawn of the Apocalypse privilégie l’efficacité et l’authenticité. Aussi réussi que
Forever Underground, ce disque va encore plus loin dans les ambiances sataniques qui suintent des morceaux, le seul petit reproche serait la durée un peu excessive du disque (une heure). Au delà de ça
Dawn of the Apocalypse profite du net regain de forme du Death
Metal et se rajoute à la pile des albums Death importants en cette année 1998 bien remplie. Au final je place cet opus à égalité avec
Forever Underground : un doublé indispensable.
BG
Le meilleur reste à venir...
Pour ma part le doublé Forever Undergound / Dawn of the Apocalypse constitue l'apogée de Vital Remains.
Le meilleur est à venir pour ceux qui vénèrent la période Benton mais ce n'est pas mon cas.
Dechristianized et surtout Icons of Evil sont trop linéaires pour moi, certes ça va très vite, mais je n'y retrouve pas les ambiances et l'efficacité d'auparavant.
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