Vetrar
Draugurinn est un quartet de metal atmosphérique gothique aux relents doom né en 2016 sous l'impulsion du guitariste Eric Hazebroek (ex-
Stream of Passion, ex-The
Saturnine). A contre-courant de bon nombre de formations metal gothique à chant féminin, ce projet nous plonge dans un climat dépressif, parfois oppressant, empreint de mélancolie et d'une pointe d'élégance. Ainsi, le groupe s'est calé, d'une part, dans le sillage atmosphérique d'
Autumn (au moment où la chanteuse Marjan Welman a pris les rênes (dès 2009)) et de
The Gathering (à l'époque où
Anneke Van Giersbergen officiait en qualité de frontwoman) ; d'autre part, il s'est nourri de la touche doom gothique de
The Flaw (empruntant alors quelques accords à "All You Have" (2011)) et de plusieurs séries de notes que l'on croirait issues de
Katatonia, en référence à la première période (la plus sombre) de l'illustre combo suédois.
Pour ce faire, Eric a sollicité trois artistes tout désignés, à savoir : Marjan Welman (
Autumn), frontwoman au timbre à la fois chatoyant et angélique ; Douwe de Wilde (ex-The
Saturnine) à la basse et
Jim van de Kerkhof (ex-
All For Nothing) à la batterie. De cette étroite collaboration en ressortent quatre troublantes compositions dont s'est nourri leur premier bébé, simplement dénommé I (One) ; EP de 21 minutes jouissant d'un enregistrement affûté et d'un mixage ajusté signés Eric et Douwe au Studio Boeken, mastérisé par Hans Pieters (The People's Noise). En revanche, il faut également s'attendre à peu de relief acoustique et à quelques finitions manquant à l'appel. Mais allons plutôt y jeter une oreille en quête d'éventuels trésors...
De prime abord, ce premier opus capte l'attention par ses moments tamisés, qui nécessiteront néanmoins plusieurs écoutes pour s'imprégner totalement de la moiteur du climat. Ainsi, dans la droite lignée d'
Autumn, à l'instar de « Altitude », l'évanescent low tempo « Mother of Northern Skies » libère un riffing oscillatoire et une rythmique pachydermique. Disséminant d'habiles harmoniques conjointement à une pénétrante ligne mélodique, corroborée par les sensuelles modulations de la déesse et de captateurs gimmicks à la lead guitare, ce morceau n'a donc pas manqué d'armes de séduction pour nous retenir. Dans cette mouvance, la ballade a-rythmique « Solis » se dote d'un subtil toucher de la part de la violoncelliste Elianne Anemaat, sollicitée pour l'occasion, parallèlement à de sulfureux accords à la guitare acoustique. Cet instant de félicité, que n'aurait nullement renié
The Gathering, se dotant du timbre velouté de la belle, ne manquera pas de nous faire frissonner.
Mais le combo néerlandais ne s'est pas montré moins à son aise dans des espaces d'expression plus enfiévrés, même si, au final, on ne se brûle que rarement les ailes. Dans une ambiance orageuse, le torturé et vrombissant «
Bleak Earth », dans la veine de
Katatonia, avec un soupçon de
The Flaw, dissémine ses riffs roulants et meurtrissants ainsi qu'une grasse et larmoyante rythmique. Dans cette tourmente, propice à l'enivrement de nos sens, les chaleureuses et limpides volutes de Marjan, non sans rappeler celles d'
Anneke Van Giersbergen, font mouche bien souvent. On regrettera toutefois une rupture rythmique prématurée, dévoilant une lancinante et bien longue minute de ce qui ne devait être qu'une simple et dégressive césure. Brumeux mid tempo dans le sillage de
The Gathering doté de riffs graveleux et plombants, « Vigil (For the
Lost Children of Our Generation) », pour sa part et par effet de contraste, octroie de légers et vibrants arpèges à la guitare acoustique auxquels s'adjoignent les félines inflexions de la sirène. En outre, cette mélancolique proposition aux accents rock gothique se cale sur une mélodicité éthérée qu'on ne quitte qu'à regrets.
En définitive, on découvre une modeste mais prégnante galette, qui ne se dévoile qu'aux fins de quelques efforts. Quoi qu'il en soit, le projet initié par Eric est à la fois une belle introduction dans un registre metal à chant féminin encore peu promu et une nette rupture avec son passé chez
Stream Of Passion. Parsemant la rondelle de troublantes séries d'accords, de sensibles variations et d'un sens aigu des nuances mélodiques, le collectif batave parvient à capturer nos âmes sans pour autant avoir appuyé sur l'accélérateur des émotions. Un véritable tour de force. Si leurs sources d'influence peuvent se faire sentir, elles n'entachent en rien l'identité artistique de ce message musical. On aurait cependant souhaité davantage de diversité atmosphérique, rythmique et vocale, et que certaines séquences parasites soient éradiquées. Mais pour un premier jet, jouant surtout un rôle de révélateur d'impact, nos acolytes s'en sortent avec les honneurs. Il se pourrait d'ailleurs qu'on ne soit qu'au début d'une longue aventure, le groupe ayant déjà concocté et ambitionnant la sortie d'un album full length qu'il espère prochaine, nous aussi...
Je te cite "De prime abord, ce premier méfait capte le pavillon notamment au regard de ses moments tamisés, qui nécessiteront néanmoins plusieurs passages circonstanciés pour s'imprégner totalement de la torpeur du climat et de la moiteur des lieux." Mais de quel pavillon tu parles ? Ça veut dire quoi concrètement un passage circonstancié ?
Et en plus de ce baratinage qui ne dit jamais rien de concret, tu utilises des mots totalement impropres. Il ne faut pas oublier que derrière les métaphores pseudo-poétiques, les mots ont un sens ! Tu kiffes le mot "brûlot", soit. Mais dois-je te rappeler que ça signifie (dans le sens que je trouve le plus proche, au figuré) "un pamphlet incendiaire au ton très virulent" ? D'où un EP de metal gothique que tu chroniques comme étant assez banal est un pamphlet virulent ?
Et c'est valable pour le texte dans son intégralité. Alors il va falloir se rappeler que le disque que tu chroniques est bien concret lui, et qu'il y a des gens, concrets eux aussi, qui essayent de nous lire, parfois.
PS : Quand tu cites Katatonia, ce serait bien de préciser de quelle période du groupe tu parles. Je ne t'apprends rien en disant que leur style a beaucoup évolué.
Cependant, et cela n'engage que moi, après plusieurs relectures précédant cette publication, les comparaisons apportées notamment dans le 2e paragraphe ne m'ont pas paru si inappropriées, mais auraient pu nécessiter quelques éclaircissements, ou d'autres manières de présenter les choses. Mais je souhaitais également rendre le texte le plus concis possible (4 paragraphes pour cet Ep). Cela dit, je pense que les questions de style sont propres à chacun, que les choix syntaxiques et les termes usités engagent également leur auteur. Du moment que l'idée véhiculée passe, qu'elle est comprise dans le sens souhaité et qu'elle rend bien compte de ce qu'on a écouté, tout en gardant une certaine impartialité, le problème se pose moins.
Quant aux soucis rencontrés sur le passage que tu cites, je vais essayer d'être clair. Quand j'évoque le "pavillon", je veux parler de celui de l'oreille (de façon générale). Par "passage circonstancié", j'entends une "écoute ponctuelle", à des "moments choisis", donc pas tout le temps. Je ne sais pas si je réponds bien à ta question ?
C'est vrai que le "brûlot" apparaît dans de nombreuses analyses, mais je n'ignore pas son sens. Là, en effet, c'est un peu tiré par les cheveux, mais s'il le faut, je trouverai un terme moins sujet à caution. Cette image, ici employée, extirpe un peu trop le mot de son sens originel, j'en conviens. Cela dit, à partir de cet exemple, j'ai compris le sens de ton message. Il faudra viser à plus de concret. Pas si simple, mais j'essaierai de faire au mieux pour rendre mes prochaines chros plus accessibles.
S'il y a besoin de renseignements ou d'éclaircissements complémentaires, pas de souci, j'y répondrai.
PS : "brûlot" finalement remplacé par "opus", tout simplement.
De plus, les sources ont été précisées en introduction, des images et des termes polysémiques enlevés (notamment dans les paragraphes d'analyse des morceaux) au profit de tournures plus simples et directes. Ce nouvel essai n'est peut-être pas encore au top, mais le souhait de communication me semble moins absent dans cette nouvelle mouture que dans la première. Mais, je vais y revenir demain encore, après avoir pris un peu de recul.
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