INRI

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15/20
Nom du groupe Elitania
Nom de l'album INRI
Type Album
Date de parution 28 Fevrier 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Obertura
 02:06
2.
 Prometeo
 06:46
3.
 Aztlan
 04:59
4.
 Anahata
 05:02
5.
 Cuando la Noche Abraza el Cielo
 05:15
6.
 Mas alla de las Estrellas
 05:30
7.
 Samsara
 07:36
8.
 Venus
 06:02
9.
 Las Estrellas no Brillaran Jamas
 05:03
10.
 Adios
 06:32
11.
 In Memoriam, Pt. 1
 14:52
12.
 In Memoriam, Pt. 2
 13:58

Durée totale : 01:23:41

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Elitania


Chronique @ ericb4

09 Mars 2019

A l'aune de ce dantesque propos, le combo mexicain est à deux doigts de porter l'estocade...

Après quatre longues années d'absence depuis leur premier et galvanisant album full length « Templos de Cristal », d'aucuns n'était pas loin de considérer, à tort, le combo sud-américain comme hors de course. Déjouant ce pessimiste pronostic, le collectif sud-américain revient dans les rangs plus boosté que jamais, caressant désormais l'espoir de faire partie intégrante des valeurs confirmées du metal symphonique à l'échelle internationale, à l'instar de ses compatriotes d'Anabantha, Fortaleza, Morante ou encore Nostra Morte. Pour sa tardive et néanmoins espérée remise en selle, six ans après sa création, le collectif mexicain se serait donné les moyens de ses louables et légitimes ambitions...

Dans ce dessein, une véritable refonte du line up s'est opérée. On y retrouve bien trois membres d'origine, à savoir : le compositeur, baryton et directeur artistique du projet Cristóbal Aguilar, la soprano Yesenia Jacobo ainsi que le batteur Kevin Molina. S'y est adjointe une brochette de vocalistes et musiciens de talent, dont : le guitariste Edgar Torres ; le guitariste et growler Víctor Hernández, venant en remplacement d'Erick Ray ; le bassiste Sergio Cruz succédant à Erick Plantillas ; la mezzo-soprano Katherine Lara emboîtant le pas à Carla H. Orozco ; le ténor Marco Muñoz se substituant, quant à lui, à Rafael Molina. De cette fraîche collaboration naît un second effort de longue durée dénommé « INRI » qui, tout comme son aîné, livre un set de compositions à l'inspiration féconde, à la minutieuse élaboration de ses gammes et de ses arpèges, et bénéficiant de textes finement ciselés et exclusivement accouchés en espagnol.

Généreuse de ses 84 minutes d'un grisant spectacle où s'enchaînent sereinement 12 pistes, la luxuriante auto-production laisse entrevoir une ingénierie du son plutôt soignée, mais non aseptisée, à commencer par un mixage équilibrant à parités égales instrumentation et lignes de chant. La sculpturale galette se dote également d'arrangements de bonne facture, de finitions passées au crible et d'un souci permanent du petit détail susceptible de faire la différence. Fidèle à ses aspirations premières, sans pour autant s'y réduire exclusivement, la troupe continue de développer un propos metal mélodico-symphonique gothique et progressif racé et élégant, à la confluence entre Nightwish (première mouture), Xandria, Therion, Haggard, Rhapsody Of Fire et Aesma Daeva. Aussi, effeuille-t-on une œuvre à la fois épique, vitaminée, romanesque, tortueuse, classique dans sa structure mais sachant ménager d'insoupçonnés rebondissements. Mais montons plutôt à bord du vaisseau amiral pour une traversée au long cours, et non sans quelques surprises...


Contrairement à sa devancière, mais comme souvent dans ce registre, la plantureuse rondelle s'ouvre sur une brève entame instrumentale d'obédience symphonico-progressif et cinématique. Ainsi, sous couvert d'arrangements ''nightwishiens'' cristallisés par une violoneuse assise et de puissants roulements de tambour, le bien-nommé et altier « Obertura » laisse entrevoir des enchaînements sécurisés et une belle gradation du corps instrumental. Une manière certes classique mais fort agréable d'ouvrir les hostilités...

A la lumière de ses passages les plus enfiévrés, le combo nous réserve quelques pépites. Ce faisant, on y décèle de magmatiques espaces d'expression ayant pour effet de nous retenir plus que de raison. Aussi ne pourra-t-on que malaisément éluder ni le ''nightwishien'' et entraînant « Aztlan » ni le ''therionien'' up tempo « Prometeo », eu égard à leurs sémillantes rampes synthétiques, leurs intarissables riffs crochetés adossés à une rythmique résolument sanguine, et à un cheminement d'harmoniques éminemment prégnant. En outre, une heureuse alchimie se fait jour entre les quatre vocalistes, leurs modulations en voix claire réservant quelques moments de pure jouissance auditive. Dans cette dynamique, de par leurs inaltérables soubresauts et leur tapping martelant, et non sans renvoyer à Haggard, le tempétueux « Cuando la Noche Abraza el Cielo » tout comme le chevaleresque « Las Estrellas no Brillaran Jamas » nous happent sans avoir à forcer le trait.

Parfois, la troupe se plaît à complexifier son message musical, sans pour autant nous débouter, loin s'en faut. Ainsi, dans l'ombre de Therion, avec un zeste de Rhapsody, feignant de nous désarçonner, le polyrythmique « Mas alla de las Estrellas » souvent nous interpelle, nous secoue quelquefois, mais jamais ne nous égare de sa ligne de conduite. Voguant sur une sente mélodique aussi exigeante dans son élaboration qu'immersive, in fine, disséminant un flamboyant solo de guitare et un magnétique effet d'échos entre interprètes, le fringant propos ne se quittera qu'à regret. Pour sa part, l'énigmatique et nerveux « Venus » recèle de saisissantes montées en puissance, moult effets de surprise, magnétisant surtout le tympan au regard de ses growls caverneux et glaçants signés Fredy Morales (Sarcoma, Tenebrarum), sombres vocalises auxquelles s'agrègent des choeurs en faction.

Quand il ralentit un tantinet le rythme de ses frappes, là encore et bien souvent, l'octet mexicain encense le pavillon. Ce qu'illustre « Anahata », ''xandrien'' et frissonnant mid tempo aux riffs épais coalisés à une rythmique d'une régularité pendulaire. Pourvu d'insoupçonnées variations atmosphériques, d'un démoniaque legato à la lead guitare et d'envolées lyriques que pourraient bien leur envier Nightwish, Xandria ou encore Dark Sarah, ce hit en puissance se pare, en prime, d'une chatoyante touche latina.

Lorsqu'il nous convie à d'intimistes moments, le combo sud-américain se mue en véritable bourreau des cœurs. Ainsi, la charge émotionnelle s'avérera des plus difficiles à contenir à l'aune de « Samsara », ballade romantique d'une sensibilité à fleur de peau, à la chatoyante coloration latina. Dans le sillage d'Aesma Daeva, l'instant privilégié laisse entrevoir un parterre de vocalistes des plus infiltrants, un galvanisant solo de guitare, des reprises finement amenées et doublées d'un petit supplément d'âme. Dotée de délicats arpèges au piano et de riffs émoussés, la ''therionienne'' ballade progressive « Adios », pour sa part, révèle d'aussi séduisants atours, à commencer par un troublant legato à la lead guitare. Pourvu d'une mélodicité toute en nuances et d'un corps oratoire bien inspiré et évoluant à l'unisson, ce moment tamisé fera plier l'échine aux âmes les plus rétives.

Mais c'est surtout au regard de leurs substantielles plages symphonico-progressives que nos compères se montrent des plus créatifs, ne livrant pas une, mais deux fresques côte à côte, et qui, au-delà de simplement se succéder, se complètent l'une et l'autre, formant ainsi un propos d'ensemble d'une grande homogénéité. D'une part, l'opératique et colossal « In Memoriam, Pt. 1 » dissémine ses 14:52 minutes d'un spectacle à la fois épique, torturé, distillant des riffs acérés et de saisissants gimmicks tout au long d'un parcours riche en rebondissements atmosphériques. Enchaînant judicieusement ses phases d'accélérations et ses ralentissements, voguant sur d'enveloppantes nappes synthétiques, parallèlement alimentée d'un quatuor en parfaite osmose, la complexe et 'rhapsodienne'' pièce en actes ne manque ni d'aplomb ni de panache. Quant à l'orgiaque et ''therionien'' « In Memoriam, Pt. 2 », au fil de ses 13:58 minutes, l'atmosphère se fait plus gorgonesque, le climat plus oppressant, la lumière plus sombre. Au sein de ce champ de turbulences, les coups de théâtre ne manquent pas à l'appel, les effets de contrastes vocaux s'avérant, quant à eux, des plus ensorcelants.


On ressort de l'écoute de la luxuriante rondelle avec l'irrépressible désir de remettre le couvert aussitôt l'ultime mesure envolée. A la fois diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, mais classique dans son concept et dans ses choix d'harmoniques, le pléthorique message musical rend compte de progrès significatifs réalisés par le combo mexicains sur l'axe mélodique. Bénéficiant d'une logistique rutilante, d'un bel élan créateur de ses auteurs, d'une technicité éprouvée et de portées finement sculptées, le propos ne se révèle pas moins d'une confondante sensibilité et générateur d'émotions. Si elle ne signe pas là encore une œuvre d'anthologie, la formation sud-américaine disposerait déjà d'armes suffisamment affûtées pour désormais évoluer à l'international et tenir en respect la concurrence de ses pairs. On comprend qu'à l'aune de ce dantesque et rayonnant essai, le combo mexicain est à deux doigts de porter l'estocade...

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