Demo

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
12/20
Nom du groupe Elitania
Nom de l'album Demo
Type Demo
Date de parution 2014
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Templos de Cristal 06:07
2. Donde las Sirenas Cantan 05:15
3. Desde Mi Ayer 05:07
4. Hijos del Tercer Sol 05:03
Total playing time 21:32

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Elitania


Chronique @ ericb4

13 Décembre 2015

Un propos musical stimulant mais encore taillé dans la roche...

Voici un nouveau venu sur la planète metal symphonique gothique à chant féminin et qui ne compte pas rester bien longtemps dans l'ombre des Anabantha et autres Therion, dont il s'est inspiré pour réaliser son projet. Cela étant, dans une effervescente et évolutive aire metal latino-américaine, certains pourraient avoir de bonnes raisons de rebrousser chemin. Et pour cause, Elitania doit faire face à une rude concurrence locale, à l'instar des redoutables Fortaleza, Tetriconia, Nostra Morte ou Dryadia, pour n'en citer que quelques uns, qui ne lui laisseront que peu de marge de manœuvre pour évoluer sur la si convoitée scène metal symphonique internationale. Mais, loin de se laisser impressionner par ses compatriotes, l'octuor mexicain issu de Tepic vient défendre ses premières chances avec une humble démo de quatre titres pour un parcours auditif d'à peine vingt-deux minutes. Sera-ce bien suffisant pour nous rallier à sa cause plutôt qu'à celle de ses homologues stylistiques ?

Créée en 2013, cette jeune formation peut compter sur les talents conjugués de ses musiciens, à savoir : Erick Ray (lead guitare), Eddy Corban (guitare rythmique), Erick Plantillas (basse) et Kevin Molina (batterie). De même, elle peut compter sur une solide armature vocale, à l'image du quatuor mixte : Carla H. Orozco (mezzo-soprano), Yesenia Jacobo (soprano (ex-Requiem Para Un Angel)), Rafael Molina (tenor) et Jorge Cristobal Aguilar (baryton (ex-Requiem Para Un Angel)). De cette collaboration, il en ressort de sculpturales compositions, techniquement convaincantes, aux arrangements loin d'être malhabiles et des textes finement et exclusivement rédigés en espagnol. De leur côté, les joutes oratoires font état de qualités interprétatives de bon aloi, sur un registre quasi lyrique, alors qu'en contre-point des growls viennent parfois obscurcir l'ambiance. Le problème réside peut-être dans les conditions logistiques de mise en œuvre de l'opus. Une qualité d'enregistrement moyenne, laissant transparaître quelques notes parasites, un mixage compressant par moments les voix, n'offrant alors que peu de relief entre elles, voire même, se confondant dans un nuage de fumée, ne permettent pas encore à cette production de se frayer un chemin parmi les formations montantes de ce registre metal. Et ce, sans parler de l'artwork de la jaquette, très sobre, pour ne pas dire inexistant. Toutefois, un parcours de l'oeuvre s'impose pour percevoir ce qu'elle recèle au juste.

Le combo nous livre, pour l'essentiel, un propos d'inspiration power symphonique gothique. Et, force est de constater que l'exercice est souvent rondement mené. Ainsi, l'entraînant « Donde las Sirenas Cantan » inspire déjà le respect. Il laisse filer la cavalerie rythmique avant de stopper net son élan, Carla prenant l'ascendant conjointement à sa comparse de soprano, pour ravir le tympan de leurs impulsions siréniennes. Une brève présence growleuse se manifeste opportunément, offrant dès lors un intéressant effet de relief vocal. Cette pièce ne perd néanmoins ni en flamboyance percussive, ni en richesse harmonique, l'ensemble gagnant même en profondeur de champ acoustique, à la façon de Rhapsody Of Fire. Parallèlement, s'échafaude une muraille orale du plus bel effet, finissant crescendo. C'est sur des charbons ardents que se déploie également « Hijos del Tercer Sol », piste à la rythmique massive, aux riffs tranchants et au tapping martelant, dans le sillage atmosphérique de Therion. De nombreuses variations de tonalité se font jour, instillées à la fois par une instrumentation prise de folie et une dense armature vocale, nos quatre interprètes faisant chacun vibrer son organe pour ravir le pavillon. Et la sauce prend, notamment sur les envolées et dégradés oratoires. Soufflant instant de félicité !...

Le combo a également pensé à densifier son armature rythmique, conférant une certaine ampleur à l'espace orchestral. Ainsi, d'enveloppantes nappes synthétiques et une cornemuse samplée nous accueillent sur « Templos de Cristal », titre heavy symphonique en mid tempo et aux riffs acérés, où les contrastes vocaux sont de mise, les quatre mousquetaires unissant leurs forces pour convoler le long d'une ligne mélodique aux charmes troublants. On ressent immanquablement l'empreinte de Therion sur cette fresque épique aux refrains magnétiques, un brin répétitifs, et laissant glisser un saisissant solo de guitare signé Erick Ray. Exercice de style aussi bien mené qu'immersif, même si les finitions manquent à l'appel.

Enfin, on n'échappera pas aux mots bleus, subtils et pénétrants, concoctés par le collectif latino. Quelques perles de pluie au piano nous invitent à fouler le parterre feutré de la rayonnante power ballade « Desde Mi Ayer ». Cette fois, Yesenia prend le micro, en solo, pour nous faire goûter à une délicate prestation sur des accords des plus immersifs, au fil d'un cheminement mélodique inaliénable, non sans rappeler Aesma Daeva. On est alors irrémédiablement attiré par la souplesse féline de la section rythmique, la densité progressive du corps orchestral et un petit solo de guitare, conjointement aux jouissives tribulations lyriques de la belle. Là encore, on remettrait bien le couvert...

Résultat des courses : on ressort interpelé tant par les qualités techniques déployées que par le raffinement des lignes mélodiques élaborées par nos huit acolytes. Pour un premier jet, à l'aune de ce fringant condensé, ils s'en sortent honorablement, affichant un potentiel loin d'être inintéressant sur le plan artistique. Il leur faudra néanmoins veiller à soigner encore les enchaînements inter et intra pistes, diversifier les atmosphères et les propositions vocales pour espérer se hisser dans le peloton de tête du registre qui est le leur, du moins, à l'échelle locale. Ils devront donc prendre tout leur temps pour faire les réglages qui s'imposent afin de nous offrir un album full length, format au sein duquel ils pourront davantage s'illustrer. Pour l'heure, les amateurs de metal symphonique gothique pourraient déjà être attirés par ce message musical aussi engageant qu'agréablement patiné. Au regard de leur dynamique créativité, nul doute qu'on les reverra poindre le bout de leurs gammes et de leurs arpèges d'ici peu...

0 Commentaire

2 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Elitania