Portés par leur bref mais pénétrant EP «
I. The Journey », la chanteuse néo-zélandaise au cristallin grain de voix Ellie Kamphuis (Arkana
Fen, ex-
Blood Red Soul), le fin guitariste Rudolf Běhálek et le claviériste Rostislav Telinger ne remettront que quelques mois pour remettre le couvert. Et ce, à l'aune de «
II. You and I », un EP à l'ingénierie du son plutôt soignée, tout aussi modeste de ses trois titres, égrainés, quant à eux, sur une bande auditive de moins de 12 minutes. Marchant sur les pas de son aînée, la menue rondelle nous replonge dans un espace rock'n'metal symphonique atmosphérique racé et empreint d'authenticité, d'une confondante délicatesse et des plus enveloppants, dans la lignée de
Nightwish,
Xandria et
Evanescence, la touche personnelle en prime.
D'entrée de jeu, le trio tchéco-néo-zélandais marquera l'esprit du chaland de son empreinte, accouchant de séries de notes susceptibles d'aspirer le tympan sans avoir à forcer le trait. Ainsi, voguant sur d'ondoyantes et ''nightwishiennes'' nappes synthétiques, jouissant d'enchaînements intra piste ultra sécurisés, octroyant parallèlement un bref mais flamboyant solo de guitare, l'entraînant et ''evanescent'' « Point of
Reflection » n'aura guère tari d'armes efficaces pour nous retenir plus que de raison. Et ce ne sont ni la fluidité de sa ligne mélodique, ni le magnétisme procuré par les cristallines inflexions de la sirène qui nous débouteront de ce hit en puissance, loin s'en faut...
Le voyage se poursuit non moins sereinement et à pas un tantinet plus feutrés. Ce qu'atteste « In Dreams », un félin et enserrant mid tempo au confluent de
Xandria (première mouture) et
Evanescence eu égard à sa coloration stylistique et à son empreinte atmosphérique. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, sous-tendus par des arrangements instrumentaux aux petits oignons, mis en en habits de lumière par les angéliques modulations de la maîtresse de cérémonie, couplets finement ciselés et refrains immersifs à souhait se loveront d'un battement de cils dans nos tympans alanguis.
Lorsqu'ils nous mènent en des espaces plus tamisés, nos acolytes trouvent à nouveau les clés pour nous rallier à leur cause. Ce qu'illustre « Something Divine », une ballade romantique jusqu'au bout des ongles et aux airs d'un slow qui emballe, propice au total enivrement de nos sens. A la fois des plus hypnotiques et pétrie d'élégance, s'écoulant au fil d'un infiltrant cheminement d'harmoniques et mise en habits de soie par les ensorcelantes oscillations de la déesse, la tendre et ''xandrienne'' sérénade fera plier l'échine à plus d'une âme rétive.
Résultat des courses : on effeuille une œuvre certes dans un mouchoir de poche et aux arpèges d'accords parfois convenus mais des plus subtils et enivrants, ne concédant pas l'ombre d'une note résiduelle, recelant surtout une charge émotionnelle difficile à endiguer. Dans la lignée stylistique de son prédécesseur, le frugal mais seyant méfait bénéficie d'une production d'ensemble tout aussi rutilante et d'arrangements de fort bonne facture. Témoignant en outre d'une féconde inspiration mélodique de ses auteurs doublée d'un réel potentiel technique, jouissant également des chatoyantes inflexions de la frontwoman, la galette se suit de bout en bout sans encombres. Doublé gagnant donc pour l'inspiré trio international à l'instar de ces deux laconiques mais poignantes auto-productions en cette année 2020...
Note : 14,5/20
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