Hypercut

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17/20
Nom du groupe Hardcore Anal Hydrogen
Nom de l'album Hypercut
Type Album
Date de parution 23 Mars 2018
Style MusicalElectro Grind
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Jean Pierre
 
2.
 Coin Coin
 
3.
 La Roche et le Rouleau
 
4.
 Paul
 
5.
 Blue Cuts
 
6.
 Charme Oriental
 
7.
 Phillip
 
8.
 Murdoc
 
9.
 Entropie Maximum
 
10.
 Sproutch
 
11.
 Daube Carotte
 
12.
 Automne 1992
 
13.
 Bontenmieu
 
14.
 Alain, l'Homme Télévitré
 

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Hardcore Anal Hydrogen


Chronique @ Groaw

02 Avril 2018

Avec Hypercut la grosse torgnole, c’est dans la tronche

Le monde de la musique est rempli de routes diverses et variées. Chacun suit le chemin qui semble être le moins dangereux, celui que l’on pourrait traverser les yeux fermés sans que l’on soit déçu, celui le plus harmonieux pour le plus grand bien de nos oreilles. Mais certains d’entre nous aimons passer par des sentiers plus ardus, là où tout peut basculer, exploser, là où il ne fait pas bon de se promener en pleine nuit mais par où on circule quand même car on aime le goût du risque et parce qu’on est un minimum curieux, d’explorer ce qui n’a pas encore été fouillé sous peine de ne jamais en sortir, de vouloir jouer au plus têtu pour le plaisir personnel.

Dans le monde musical français, nous sommes plutôt doués dans le domaine avec des formations qui dépassent les frontières de l’irréel. Parmi ces différents virtuoses, nous retrouvons Igorrr, mélangeant différents styles tels que la musique baroque, le jazz et le death metal mais étant très axé sur le breakcore, donnant au final un concept très ressemblant à ce que Mr.Bungle pouvait nous proposer dans les années 90. Nous pouvons également citer Psygnosis, ancré dans une noirceur sordide et parsemée d’une immense tristesse avec son violoncelle chagrinant ou encore Pryapisme, considéré comme étant d’une immaturité inconcevable, nous dégueulant des sonorités en série : 8-bits, dubstep, gros coups de blasts dans la gueule, synthés en veux-tu en voilà, tant d’autres éléments qui nous rendent totalement gagas, nous ayant encore notre âme de gamins plaisantins.

Et parmi ces souverains des concepts et de l’expérimentation, nous avons Hardcore Anal Hydrogen. Rien que leur nom absolument puéril et pervers nous donne un entraperçu de leur conception musicale : de l’electro grindcore qui déboitent nos gros postérieurs, des branlées electro-rock’n’roll-metal saupoudrées de thons (tons) plus classiques, parfois avec des nuances couscous/taboulé (orientales), le tout hurlé par un lapin crétin. Vous vous dites déjà : qu’est-ce que je fous dans cet asile de sadomasochistes qui produisent des purins (morceaux) en boîte de conserve (disque) ? Peut-être que vous aimez souffrir, vous prendre des coups de fouet sur les fesses, recevoir des calottes dans la gueule ou encore vous faire estropier de vos différents membres ? Si tel est le cas, vous avez sonné à la bonne porte.

Redevenons un peu plus sérieux et parlons de ce quatrième OVNI de notre quatuor monégasque : Hypercut. Une jaquette « à la Monet », l’intérieur d’un bar, trois personnages qui respirent la joie de vivre (ou tout simplement qu’ils sont totalement pompettes et qu’ils se racontent des blagues enfantines dans une odeur couche-culotte mélangé à l’alcool). Putain, on avait dit sérieux merde … Est-ce que Hypercut, comme son nom l’indique, nous donnera une bonne pêche en pleine poire ? Est-ce qu’on va se retrouver totalement inconscients comme si on avait trop bu et partir dans un univers vertigineux indigeste où on ne se souviendra de rien (toujours avec cette haleine de poisson pas frais et de vom … bon ok, j’ai rien dit cette fois) ?

Avec notre ami Jean-Pierre, on est déjà dans un autre espace-temps, on est pris dans un énorme foutras dont on ne sait pas si on va en ressortir un jour. Beaucoup de références sont faites dans ce capharnaüm notamment à The Dillinger Espace Plan : totalement schizophrénique, parfois un peu plus mélodique mais restant totalement barge. Le chant est toujours à comparer avec un cochon qu’on serait en train d’abattre : c’est immonde, nauséabond, répugnant, infect, tous les adjectifs qui pourrait se référer à l’inhumain mais on adore quand même parce qu’on est complètement cinglé et qu’on aime quand ça fait mal. Que dire également de ce solo de guitare : tellement jouissif et puissant que l’on pourrait nous entendre à cinquante kilomètres à la ronde.

On enchaîne ensuite avec Coin Coin ou la contre-attaque des canards. Car oui, comme son nom l’indique, il s’agit bien de nasillements de canards qui sont présents dans ce morceau. Entremêlés avec des grouinements de notre cochon favori, c’est un vrai ménage à plusieurs que nous offre HAH (je vous vois avec vos pensées malsaines), du foie gras expérimental en d’autres termes. Ça tabasse sévère sur la batterie avec des touches plus jazzy mais surtout une outro absolument tordante : un hymne aux bébêtes à pattes palmée.

Notre quatuor français ne fait pas dans la dentelle et continue de jouer sur différentes sonorités : le 8-bits et le jazz dans La Roche et le rouleau ou sur Paul (un personnage séducteur, somptueux mélange entre Pink Cigarette et IeuD pour un peu de rose dans nos vies), totalement jazzy avec Blue Cunts et Bontemmieu qui marque les pauses « soulagements » (je vous vois encore penser à autre chose) dans ce joli bordel avec un côté « ooouh, je suis un fantôme, je vais te faire peur » pour le dernier, du total 8-bits avec Entropie Maximum qui m’a fait penser au jeu Prehistorik Man dont le but est de ramasser de la bouffe pour remplir les goinfres d’un village et son chef ou encore le tajine (l’oriental) avec Charme Orential (olala, on aurait jamais deviné dis-donc). Sprouth et Daube Carotte sont, quant à eux, les morceaux les moins convaincants de la boite à surprises, l’un par sa courté et par son tapage de manche, l’autre dont certes l’intro est très intéressante mais qui ressemblera finalement à ce qui a déjà été réalisé avec des côtés electro bien trop redondants (de la merde en boite donc, on dirait que le titre de ce morceau a été parfaitement trouvé). C’est méchant tout ça quand même …

Mais que serait cette chronique sans parler de Phillip (je sais où tu te caches mon coquin). 10 minutes où nous restons scotchés à notre scotch whisky (quel humour dis-donc) : une ambiance de film d’action où nous sommes pris dans une course-poursuite contre nous même avant de nous faire tirer dessus et de périr (les cris du lapin crétin). On peut d’ailleurs entendre des propos en français : « La sieste, c’est le moment exact », « La digestion est trop forte », « Il est mort ». Quoi, tout ça pour nous dire que ce n’était qu’un cauchemar d’un mec qui s’est avalé une bouteille entière de scotch ? La suite se montre plus radieux avec la rencontre d’une fée (bon dieu, qu’est-ce que tu racontes là, toi aussi t’as trop picolé) avant de retomber dans les ténèbres et de participer à l’enterrement de votre pote Philip. L’outro pourrait presque nous faire penser à un morceau de Ghost. « In morte ipsius baptizati summus ».

Avec Hypercut, la grosse torgnole c’est dans la tronche. Hardcore Anal Hydrogen continue à composer son « death metal electro’n’roll hip-hop » qui fait du bien, comme quand on boit un bon vin ou quand on rentre chez soi, après un après-midi passé avec des morveux. L’album gagne en cohérence par rapport aux précédents opus pour nous prodiguer plus de quarante minutes surfant sur différents styles musicaux rendant le tout épique, classe et bougrement hilarant, plus le plus grand bonheur de nos orifices auditifs.

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