Liste des groupes Black Gothique Cadaveria (ITA) Horror Metal

A la découverte du dernier album des Italiens de Cadaveria, il convient avant tout de se méfier des apparences, qui une fois de plus, sont bien trompeuses, ainsi que des préjugés. Après cinq ans d’attente, c’est emballé dans une pochette à l’artwork outré et auto parodique, que le combo, mené par la mystérieuse Cadaveria , nous livre ce dernier opus dont on n’attendait pas tant, et la surprise est fort agréable !

Cadaveria mélange avec un goût et une inspiration certaine, Gothic Black et Melo-death, sans tomber dans le travers mielleux et convenu d’un groupe "à chanteuse", pas plus que dans celui d’une violence frontale.

Dès le début,le ton est donné par " Flowers in fire " qui manie le feu et la glace d’un Black/Thrash tous blasts dehors et de passages acoustiques, à la mélodie fiévreuse et incantatoire.
Subtile et contenue, la violence ici exprimée, confère à l’ensemble un caractère plus sensuel et poétique que par le passé. Est-ce dû ou non à l’arrivée d’un nouveau guitariste et ingé son , Dick Laurent, mais les riffs gagnent en originalité et en efficacité grâce à un mix, Black (plus audible que précédemment) et Death, très réussi .

Le caractère parfois poussif des anciennes compos est désormais totalement évacué, comme sur le formidable " The Days of the After and Behind ", mélancolique et entêtant, ou bien encore sur " Apocalypse " avec son break thrash et ses riffs heavy pur sucre bien intégrés.

Attention cependant, les amateurs de blasts métronomiques ou de vocalises acrobatiques ne trouveront pas leur compte avec ce disque, qui s’avance sans bannière de style. C’est là toute sa force, et la prérogative revendiquée du groupe.

La performance vocale de Cadaveria est aussi à porter au crédit de la réussite de l’album, où elle alterne de façon aussi efficace et captivante, une voix death, et une voix naturelle , sans artifices excessifs mais d’une grande expressivité. En assumant seule ces deux registres elle endosse avec bonheur le rôle de la belle et celui de la bête sans que l’on puisse au final démêler qui des deux est la plus à craindre.

L’occulte est toujours présent, mais d’une façon plus introspective et distanciée, et il semble bien que Cadaveria ait enfin trouvé sa voie propre. La diversité musicale mise en œuvre relève toutefois d’un équilibre instable et périlleux, et bien que l’on ne puisses considérer " Horror Metal" comme un aboutissement, c’est néanmoins un disque agréable à écouter au quotidien , évident, et au final plutôt subtil.