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Un vent d'inspiration renouvelé en provenance d'Autriche souffle à l'instar de cette petite galette de power symphonique créée par un jeune septuor plein d'allant. Cinq titres pour vingt et une minutes d'une musique revigorante s'offrent alors à nous. Aussi, fondé en 2009 par le guitariste Aryan Havrest, après quelques refontes de son line-up, le groupe n'a pas tremblé face à une concurrence sévère sur la scène metal internationale à chant féminin actuelle.

Pour ce faire, Aryan Havrest s'est entouré de la chanteuse à la voix claire Alexandra Kastrinakis, des guitaristes Jakob Steiner et Daniel Stockinger, du bassiste Mathias Gasser, du claviériste Gonzalo Bevilacqua et du batteur Jakob Griller. Ce disque a été enregistré au Downfall Studio par Konstantin Davy et au Dragon Record par Daniel Stockinger, mixé par Frank Pitters et mastérisé par Mika Jussila. Ces aspects techniques ont fait l'objet d'une attention particulière, les parties vocales et instrumentales étant bien équilibrées et les enchaînements bien pensés. D'un point de vue stylistique, c'est dans un power symphonique bien trempé que nous conduit le groupe, non sans rappeler Ancient Bards, avec quelques touches folk, par moments.

C'est en douceur que commence l'opus, avant que ne se déploie la vrombissante et pénétrante instrumentation. Ainsi, l'entame « Intro » s'offre à nous sous l'impulsion de nappes synthétiques enveloppantes et mélodiquement nuancées, progressivement accompagnées d'une voix féminine parlée. Ce bref moment de félicité va laisser place à une atmosphère cadencée, enjouée, tout en gardant une ligne mélodique convaincante.

Le groupe s'est effectivement montré habité d'une dynamique rythmique explosive. Le frénétique « At the Gates », avec ses riffs acérés, est bien dans la lignée power symphonique dont se nourrit le combo. Il nous conduit à un flamboyant solo de guitare, précédant des couplets bien ciselés sous l'égide des inflexions angéliques d'Alexandra, dans l'esprit d'Atargatis. Celle-ci se fait assister de growls, par moments. Une lead guitare bien inspirée déroule alors le tapis rouge aux notes acidulées de la belle sur le refrain. La fin s'effectue vocalement en crescendo. Dans la même veine, « The Red Mountain » séduit par la ligne mélodique de ses couplets. Mais, les impulsions vocales sont moins limpides. Un pont synthétique prend le relai, assisté d'une lead guitare fringante, le tout évoluant sur une rythmique endiablée. La sirène reprend le flambeau d'une tonalité plus claire avant que ne se clôt instrumentalement le morceau. Dans un même mouvement, « Rain » nous étreint de sa rythmique énergique pour nous entraîner dans le tourbillon de ses suites de notes envoûtantes dont se nourrissent les couplets, habilement mises en lumière par le délicat timbre de voix de la déesse. De jolies envolées aux claviers s'échappent avant qu'un saisissant solo de guitare ne vienne nous offrir un agréable moment, dans l'esprit d'Ancient Bards. Dommage que la fin de piste soit aussi lapidaire.

Une empreinte folk a aussi été livrée. C'est le cas de « The Dragonborn », d'inspiration folk, déployant ses notes virevoltantes au gré d'un serpent synthétique fuligineux. Voix féminine et masculine claires se conjuguent joyeusement dans cette ambiance quasi festive. En outre, un beau solo de guitare s'invite à la danse avant que la valse des arpèges folk aux claviers ne reprenne de plus belle. Intéressant moment où power et folk metal font bon ménage.

On ressort de l'écoute de cet EP revigoré par une énergie communicative et séduit par les harmonies dessinées sur chacun des titres proposés. Sans qu'elle soit quasi magnétique, cette rondelle s'avère mélodiquement invitante, vocalement agréable et techniquement efficace. Cependant, on aurait souhaité davantage de diversité atmosphérique dans l'offre musicale, mais une pointe d'originalité folk permet de compenser cette carence.

On pourra donc se laisser tenter par l'écoute de ces vingt minutes d'un power symphonique bien huilé. Les amateurs de ce registre s'y retrouveront, d'autres pouvant également y déceler matière à satisfaire leurs aspirations. C'est dire que le groupe possède de belles qualités artistiques, qu'il a le temps d'exploiter encore pour nous offrir, souhaitons-le, un album full length dans un avenir plus ou moins proche.