Paradox, s’il n’est pas l’un du Big Three teuton, reste un ténor incontournable de la scène speed-thrash germanique notamment grâce à cet "
Heresy" qui tient en toute légitimité la place d’album culte, que ce soit dans leur discographie mais aussi dans l’estime de nombreux thrashers.
Sorti en 1989 chez Roadracer Records, il présente des évolutions majeures par rapport à son prédécesseur "
Product of Imagination", sorti deux ans plus tôt, que ce soit dans la construction bien plus ambitieuse des morceaux que dans l’approche même du disque, s’approchant du concept-album. Steinhauer aussi s’est bien amélioré au chant, cela frappe d’entrée rien que sur l’introductif "
Heresy". Cette première piste fait d’ailleurs montre d’une technicité qui transpire tout au long de l’album.
Le quatuor allemand, à l’image de titre intitulé "
Massacre of the Cathars", nous relate à travers ces neuf morceaux la lutte contre le catharisme dans le Languedoc entre le 11ème et le 13ème siècle via un speed-thrash tout aussi nerveux que mélodique, en tout point intense et imaginatif comme le superbe riff d’entrée de "Killtime" ou celui de "
The Burning" qui évoque naturellement une mèche qui s’embrase. Nerveux comme le final de "Crusaders
Revenge" et mélodique à l’instar de la conclusion que nous propose "
Castle in the
Wind".
On notera par ailleurs la quantité de solis déchainés couplés à des passages très intenses. Dans le genre, peut citer celui de "
Search of Perfection" placé sur la très bonne rythmique bondissante du tire, ou encore "700 Years On" qui débute sur un solo de batterie mais se démarque par son solo de guitare accompagnant un véritable mur de thrash.
Comparable à des groupes comme
Vendetta ou
Angel Dust,
Paradox toutefois sonne, par rapport à leurs compatriotes, très américain, dans la veine des disques d’
Heathen de l’époque. En témoigne sans doute le point d’orgue de l’œuvre : "
Serenity" avec son intro à la basse, ses riffs catchy et sa rythmique imparable, qui a des relents fort agréables de Bay
Area.
Aucune suite avant longtemps ne vint succéder à cet indispensable "
Heresy", des dissensions avec le label et des changements récurrents de line-up faisant végéter le groupe plusieurs années durant. Une absence contribuant notamment à valoriser ce disque comme la pièce angulaire de
Paradox.
Ainsi, si la destinée de la formation bavaroise ne fut pas aussi grande que son potentiel laissait présager, cet album l’est lui : grand.
Typiquement le groupe qui aurait dû être signé chez Noise à l'époque à l'instar de Vendetta que tu cites et qui fut mis en avant sur la célèbre "Doomsday News".
Pour Collision Course, ça devrait pas tarder, j'ai soumis ça y'a quelques jours.
Et puis, parler des Cathares, c'est plutôt cool, pas beaucoup de groupes s'y intéressaient à l'époque.
Sacré album qui se deguste avec grand plaisir.
Paradox delivre 1 album de speed thrash audacieux et melodique sur 1 sujet bien sympa : l'heresie cathare...comme le souligne si justement Le Moustre, faute à 1 ecurie pas enclinte à propulser le groupe, Paradox ne regalera qu'une poignée de braves!
Pour ma part je me regale de ce type de galette si bien produite, ecrite et tellement ancrée dans cette epoque benie des 80's ou le speed thrash fourmillait de groupes.
Bien vu la belle chronique.
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