"
Hellbilly Deluxe" est le premier effort de
Rob Zombie, ex-chanteur et graphiste de
White Zombie, son premier groupe, séparé l'année même de la sortie de ce premier opus solo (1998).
L'album s'ancre dans ce qui est certainement le domaine de prédilection de Mr.Zombie : l'horreur et tout ce qui s'en rapproche. Évidemment, ceci avait déjà été amorcé visuellement au sein de
White Zombie, mais maintenant Rob' peut enfin s'exprimer librement.
Le Zombie hors de sa cage a engagé de nouveaux musiciens en la personne de Rob Nicholson (aperçu au sein de
Danzig l'année précédente [1997]) à la basse, Mike Riggs à la guitare. John
Tempesta, seul membre ayant joué dans
White Zombie, est à la batterie (ex-
Exodus, ex-
Testament).
Si
White Zombie évoluait dans un hard-rock (post-)apocalyptique, le
Rob Zombie de 1998 achève l'image et le son du Robbie Horror Musical Show en lui donnant une teinte définitivement industrielle, une sorte de Heavy Rock'n Roll Electronique, non dénuée d'un certain groove sur quelques titres. L'ambiance générale est glauque, le traitement d'effets électroniques et autres extraits de films y est pour quelque chose.
C'est donc un album quasi electro-indus que propose là le Zombie. Ceci se ressent sur "
Dragula", certainement le titre le plus connu de
Rob Zombie (en réalité c'est son remix dans l'album "
American Made Music to Strip by" sorti en 1999, qui est plus connu). L'album est ponctué de petits interludes ("Call of the Zombie", "
Perversion 99", "How To Make a Monster", "The Beginning of the
End") bien électro-crades dans le style, composés comme une sorte de bande-son cauchemardesque. Ces titres permettent d'avoir un répit entre les différents morceaux de l'album.
"
Perversion 99" est une sorte de transe aux influences hindoues que l'on retrouve dans le puissant et funéraire "Spookshow Baby" et ajoute une touche exotique à l'album.
Entre ces deux titres, "
Demonoid Phenomenon" est le morceau plus noir et accrocheur de l'album, bien qu'entrecoupé par un beat électro dans les couplets.
Mention spéciale également à "
Living Dead Girl", second single de l'album, qui contient un bon nombre de références, tant dans les samples que dans les textes, aux films d'horreur. Un titre certes simple, mais terriblement efficace.
En revanche, l'album contient des morceaux qui vont à contresens de ce qui a été établit au par avant: c'est le cas de "Meet The Creeper" et de "What Lurks On Channel X", deux titres bien plus "metal" avec un son de guitare très lourd, mais pour autant vif.
D'ailleurs, il faut noter que Danny Lohner (qui a travaillé avec
Marilyn Manson,
Metallica, A Perfect Cicle...) pose sa guitare sur "Meet The Creeper".
L'avant-dernier titre de l'album "
Return Of The
Phantom Stranger" est surement le plus étrange (si cela est possible) de l'album, mais parait à l'écoute assez logique et évoque presque dans le meilleur des cas
Killing Joke (période "Pandémonium") et dans le pire
Marilyn Manson (période "Mechanicals Animals").
Les samples, bien que ceux-ci fassent dorénavant partie du charme des compositions de Rob, paraissent un peu lourdingues et excessifs à la première écoute de l'album. Ce qui n'empêche pas les compositions d'être variées, et il faut plusieurs écoutes pour cerner toute la richesse de cet album...
Bien que relativement court (38 minutes et 23 secondes) par rapport à l'opus précédant de
White Zombie (52 minutes de plaisir), il reste un album dynamique et très bien mixé. Pour la plupart des fans, cet album est leur préféré dans la discographie solo de R.Z., il est aisé de comprendre pourquoi.
Pour son premier album solo
Rob Zombie innove en allant plus loin que n'importe qui à l'époque. Ce disque est psychotique, quasi hypnotique, chaotique et archaïque.
C'est moderne et vintage à la fois,j'adore et c'est d'ailleurs le seul album que je conseillerai avec le "astrocreep 2000" de White Zombie.
Merci pour la chronique.
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